MATISSE À COLLIOURE OU « MAJOU S’INVITE PARMI LES FAUVES »

Mmes Civale et Matisse
Mmes Civale et Matisse

 

 

L’idée de ce billet m’est venue récemment, dans une chambre d’hôtel

à l’éclairage très « disco ».

On le doit au fils de la maison, David.

 

 

 

 

Montant à la chambre après un excellent dîner, nous cherchons à tâtons l’interrupteur des deux petites appliques murales, que nous n’avions pas allumées avant de descendre à la salle de restaurant. Et là, surprise : je pense qu’on attendait M. Strauss-Kahn et ses amies plutôt que Christine et votre Léon. Une guirlande rouge s’illumine tout autour de la tête de lit et un cube lumineux, faisant office de table de chevet, change de couleur sans arrêt, sur le mode du fondu-enchaîné.

 

La décoration blanche et gris argenté de la chambre renvoie doucement les tons et le tout, pour surprenant qu’il soit, est somme toute assez esthétique et lénifiant.

Il ne manque que du chant grégorien ou la musique d’Enya pour évoquer la salle d’attente d’un guru New Age ou d’un psychiatre branché de la Rive Gauche – je ne parle pas ici du Médoc !

 

Je vous rassure, nous avons fini par trouver la commande des appliques et la nuit fut relativement calme, l’altitude de l’endroit et l’abondance des vins servis au cours du repas aidant.

 

Le lendemain matin, j’ai insisté pour que Christine prenne la pose et nous avons recréé l’ambiance. D’accord, le Sunday morning breakfast avait remplacé Saturday Night Fever, et la Civale semble beaucoup plus naturelle qu’Olivia Newton John. Mais le résultat est là.

 

Pendant nos ablutions, nous jetions un oeil distrait sur l’écran plat – il n’y a pas de téléviseur à la Coume Majou – et sommes tombés sur un programme captivant retraçant la vie d’Henri Matisse. Je ne le savais pas natif du Cateau-Cambrésis et ignorais que son père y fût grainetier. Pourtant, l’influence des filatures sur sa palette de couleurs m’avait été contée. Pour moi, il est avec Derain – et de Vlaminck – « l’homme de Collioure ». Aussitôt, je fis le lien entre la chambre psychédélique et les transformations chromatiques du grand peintre. Je me suis ensuite mis en quête d’une toile qu’il aurait peinte dans les P.O. et pourrait dès lors servir mon propos ... Mais bien sûr ! « Sa » Civale à lui, Mme Matisse, lui servit de modèle pour « La Femme au Chapeau » et cette oeuvre date de 1905, époque où il séjournait sur la Côte Rocheuse.

 

 

On sait tout le scandale qu’elle fit

par le caractère « osé » de ses couleurs (ah bon ?)

et je n’ai donc eu aucun scrupule à en modifier

et la saturation et la température ... pour arriver à mes fins.

J’espère que cela vous plaît et que les Muses pardonnent le sacrilège.

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    David Cobbold (mardi, 23 octobre 2012 16:32)

    Formidable billet de retour de ce qui a du être un voyage hallucinogène. Good trip alors ?

  • #2

    Luc Charlier (mardi, 23 octobre 2012 16:43)

    Même pas, mon bon David.
    Le chef (Cyril Attrazic) avait décliné des cèpes (type « boletus ») en 5 présentations, dont une raviole exquisissime, mais je n’y ai pas retrouvé de traces de psilocybine.
    Quant à l’acide, mon diabétologue m’a dit que je n’avais pas le droit de voler, de peur que je fasse une hypo avant l’atterrissage !