LE DROIT À L’IMAGE

Les ingrédients, pas la manière
Les ingrédients, pas la manière

Peut-on tout photographier ?

Je n’apporte évidemment

PAS la réponse mais moi qui suis assez proche des convictions libertaires,

je pense qu’on peut photographier presque tout,

si on pratique une certaine auto-censure de ce qu’on montre au grand public.

 

 

Une chose m’irrite pourtant : les « critiques gastronomiques » en herbe qui mitraillent au restaurant toutes les assiettes qu’on leur apporte, surtout si elles sont originales, et vous font ensuite des commentaires pédants et prétentieux, le plus souvent ineptes, sur tout ce qu’ils ont mangé. En 20 minutes, c’est passé du portable au réseau social, au blog perso et .... à toute la planète. La petite perle de ceci du chef Untel devient bien public en 30 secondes, le joli émincé de cela du rôtisseur Duschmoll est livré en pâture au peuple avide, le salpicon de queue de poisson volant trempé dans la vinaigrette au balsamique de lychee et inclus dans un velouté de testicules de rhinocéros nain unijambiste vous fait le tour du monde ....

 

Stop !

 

Par contre, qu’on détaille largement, entre gastronomes – je ne sais pas bien trop ce que c’est – ou entre gourmets gourmands – ça, j’en suis un ! – les bonnes choses qu’on a découvertes, ça, c’est très agréable.

 

Donc, après ce préambule, de table en table je déambule ;

j’y active mes mandibules, mon suc gastrique tintinnabule.

Comment veux-tu, comment veux-tu qu’alors les chefs point je ne congratule ?

 

La dernière surprise fut à la table de Cyril Attrazic, à Aumont-Aubrac.

Le week-end suivant, ses sommelières, Fanny et Marie, participent activement à l’organisation des Journées des Saveurs de la prestigieuse école de Saint-Chély d’Apcher, qui durent presque toute la semaine. Le chef, lui, fera un menu spécial chaque jour pour fêter l’événement, en le centrant sur la production d’un « vigneron du jour », qui changera de 24 heures en 24 heures.

On m’a fait l’honneur de m’inviter. Je vous raconterai tout cela en long et en large par après. Pour peaufiner les détails, et préparer la dégustation que j’offrirai aux élèves-sommeliers de l’école et à leurs professeurs, nous avons passé une bonne part de la matinée en dégustation. Ensuite, j’ai récupéré ma « vioque », un peu bougonne après un petit-déjeuner trop plantureux car je ne lui avais pas clairement expliqué que nous restions manger là, et nous avons fait honneur à la table. Et c’est ici que je reviens à mon sujet du jour.

 

Parmi les « mises en bouche », on trouvait une « boule apéritive » consistant en une grosse gangue de beurre glacé – je croyais par erreur que c’était du chocolat blanc ou du beurre de cacao pur – dans laquelle on a enfermé du Campari et qu’on a ensuite garnie de zeste confit d’agrumes ... en provenance d’Eus bien entendu. C’était original et délicieux. Ma Ritale de compagne a adoré ; Léon l’internationaliste aussi, évidemment ; et même la vioque, plutôt accro à son Picon/limoncello « made in Koksijde-Bad » - plus dur que le classique Picon-bière - déconseillé aux mineurs, aurait voulu en reprendre trois fois. Commentaire : « Tu sais, j’aime bien cette cuisine moderne, mais parfois on n’en a pas assez ! ».

 

Vous n’aurez pas de photo : je pense que le chef peut en poster un cliché s’il le souhaite, mais pas moi. Toutefois, mon illustration vous en détaille les ingrédients, sous le regard complice de mon Pochtron 1er, roi de la Coume Majou. A vous de jouer.

 

Merci, Mesdemoiselles, pour l’invitation à participer

et bravo au chef pour le bon moment passé à table,

en cette pointe de Lozère, là où l’Aubrac va devenir aveyronnais

et où le Cantal est encore loin.

 

 

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