GARABIT : IL FAUT TOUT ENJAMBER !

Nous avons quitté Saint-Pourçain de bon matin, après un petit noir serré sur le zinc pour Christine (*), et nous sommes arrêtés à Vichy pour prendre les eaux

(voir d’ici peu sur ce blog).

* : moi, j’aurais plutôt aimé une petite blanche hâlée sur l’édredon pendant ce temps-là, mais Christine n’a pas voulu.

Notre esprit y vagabonda dans les brumes de la source Chomel, entre les fantômes d’un de Gaulle planqué à Londres, du vieux Maréchal accumulant les erreurs et les compromissions et de Tonton recevant la francisque !

Ensuite, en route vers Thiers, Vic-le-Comte et la A 75 qui nous amena tout droit à mon sujet du jour, sur lequel je ne tolèrerai aucune plaisanterie de mauvais goût ; ‘k zweîr a da ! D’ailleurs, dès demain, je vous expliquerai comment « parler belge » et vous verrez qu’il y a un rapport avec ce billet-ci.

Le Viaduc de ... Garabit – car c’est bien de lui qu’il s’agit, je n’invente rien – ne doit pas grand chose aux boîtes de construction Faller que j’extorquais à grand peine à mes parents pour décorer les planches de mes trains électriques, mais plutôt à l’ingénieur Léon Boyer, désireux de relier Paris à Béziers par un franchissement de la Truyère sur la commune de Ruynes-en-Margeride. Cet affluent du Lot – au bord duquel vous trouvez le vignoble du Fel par exemple – coule beaucoup plus bas (120 m jusqu’à son niveau d’étiage) et un pont suspendu n’aurait pas fait l’affaire, car il se serait mis à osciller au passage des trains (près de 600 m de tablier) et à se balancer par grand vent. On a donc retenu une construction « habituelle » pour la société Eiffel : des piles de fer puddlé reposant sur une arche. Il rappelle furieusement le pont sur le Douro qu’on voit encore à Porto, construit par la même société.

Outre la prouesse technique, en cette deuxième moitié de XIX^ème siècle, je suis saisi par la beauté plastique de cette construction, un peu comme le fameux cantilever qui enjambe le Firth of Forth.

Non peut-être ?!?