ENCORE PLUS PRES DU CENOTAPHE

Nos visiteurs devant le gisant du Connétable
Nos visiteurs devant le gisant du Connétable



Nous avons vu que

la famille Laurens

avait maintenu son

Hôtel de la Poste

à proximité du camp

de l'armée française

venue "chasser l'Anglois".






Intéressons nous de plus près, à l'instar de Christine et Tonton, au connétable du Guesclin à présent. 


Curieux destin - fortement romancé par les trouvères - que celui de ce gnôme "petit, aux jambes courtes et noueuses, aux épaules démesurément larges, aux bras longs, à la grosse tête ronde et ingrate, et à la peau noire comme celle d'un sanglier ", qui maniait en fait la hache d'armes beaucoup mieux que l'épée. Né dans la petite noblesse apparentée aux seigneurs du Plessis-Bertrand, près de Brocéliande, il commencera ensuite à se faire remarquer lors de conflits pour le trône de Bretagne, aux cours desquels il soutient la maison de Blois. Ensuite, la Guerre de Cent Ans lui permettra d'étaler sa bravoure contre le Duc de Lancastre.


C'est en 1370 (il a environ 50 ans) que Charles V le fait Connétable de France et sa mission consiste surtout à tenter de chasser les Anglais partout où ils occupent des places fortes, par une guerre de guérilla, mettant chaque fois en présence des petits groupes de mercenaires (souvent bretons) habitués à combattre ensemble. On le dit également rusé ... à la guerre comme à la guerre.


Il finit par mourir à Châteauneuf de Randon, non sans avoir obtenu la reddition de la garnison anglaise qui remettra les clés du château-fort peu après son décès. Il a sans doute succombé à une pneumonie, ou à un empoisonnenent de la source. Apocryphe ou non, on lui prête la formule - somme toute très courtoise - de "Mon coeur appartient à ma femme, mon corps à la France". Du coup, on a tenté de l'embaûmer afin de ramener son palpitant en Bretagne (dans du vinaigre) mais il a fallu s'arrêter quatre fois en chemin pour ensevelir telle ou telle partie de son corps qui ... s'en allait! Il possède donc pas mal de sépultures. 


Le corps fut d'abord éviscéré et écervelé - réduit à l'état d'un énarque actuel donc - et les tripes furent ensevelies à Puy-en-Velay. Les mouches qui accompagnèrent le catafalque pour la suite du cortège funèbre obligèrent à se débarrasser des chairs à Montferrand. Le squelette et le coeur furent réclamés par le roi pour la basilique de Saint-Denis. La Bretagne, ce fut donc d'abord nenni. 


Les révolutionnaires, dont la France s'enorgueillit mais qui ne valaient guère mieux que les skinheads actuels dans les cimetières juifs - merci l'espérance bleu marine - profanèrent deux des tombes (Montferrand et Saint-Denis) en 1793. Toutefois, son coeur finit par "atterrir" à Dinan. L'urne repose depuis 1810 en l'église Saint-Sauveur de cette ville. 


Ah, on savait s'amuser au Moyen Âge ! 



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