C'EST LA QUE J'AI CONNU LES POUILLES

Structure pavillonnaire des unités
Structure pavillonnaire des unités



L'Hôpital Brugmann,

une entité mixte universitaire - assistance publique

de la banlieue nord-ouest

de Bruxelles, est intimement liée

à mon existence.




C'est là que j'ai passé une des années les plus pleines de ma vie personnelle et médicale, faite de joies, de renoncements, de tourments de l'âme, de romance, d'une naissance et de beaucoup, beaucoup de découvertes.

J'y ai aussi pris confiance en moi, sans doute à l'excès.


J'y avais passé pas mal de journées, jeune enfant, sous la garde de Catherine Cuikens, la monitrice du service de chirurgie infantile. En effet, feu mon père y était assistant jusqu'au début des années '70, je crois. Lors de ses week-ends de garde, bien avant cela évidemment - les médecins d'astreinte disposaient encore d'une piscine et d'un court de tennis pour se reposer lors des moments plus calmes !  - il n'était pas rare que toute la famille passât son temps dans l'enceinte des jardins. Et Catherine, qui allait devenir plus tard la femme du Prof. S. Levi, échographiste gynécologique de très grand renom, me prenait sous son aile bienveillante, de couloir en couloir, et jusqu'à la biberonnerie parfois.


Mais c'est là aussi, curieuse coïncidence de l'histoire, que j'ai accompli ma quatrième année de formation de spécialiste, juste avant mon départ à Paris. Mon "chef" était le Prof. M. Dratwa et j'avais comme collègues seniors Bob Wens, Frédéric Collart et ... Christian Tielemans, dont je vous parlais ici, à présent devenu professeur de néphrologie de ma propre fac! 


Après quelques mois d'observation, on m'avait laissé la charge - avec du soutien si nécessaire - des 13 lits d'hospitalisation, avec un petit "pont" vers l'unité de dialyse, la consultation de dialyse péritonéale et une demi-journée de lithiase rénale par quinzaine. J'ai beaucoup travaillé, mais j'ai aussi beaucoup appris. Et l'ambiance était sensationnelle. C'est aussi là que des virus, indéterminés à ce jour, ont commencé à s'attaquer à mon foie et à mon pancréas. Oui, je sais, l'éthanol n'est pas un virus! 


Le hasard a voulu que j'admette une dame âgée  (loin dans les 70) en insuffisance rénale terminale. D'origine italienne, elle avait rejoint sur le tard sa famille établie en Belgique, sans doute pour venir s'éteindre près d'elle. En Italie, à cette époque-là, on ne prenait pas en dialyse chronique une personne de cet âge, dans le service public en tout cas. Lorsque je l'ai vue pour la première fois, elle était quasiment mourante, et aveugle ou presque. Deux mois plus tard, grâce au rein artificiel uniquement car nous n'avions rien fait de particulier et elle ne posait pas de problème spécial, elle parlait, voyait, mangeait, circulait, avec une canne il est vrai mais sans trop de peine. Quand elle put rejoindre son domicile, ne venant au service "que" trois fois par semaine pour ses séances d'épuration, ses proches demandèrent, à mon insu, à l'équipe des infirmières comment ils pouvaient me remercier.


Lors de sa première visite ambulatoire, je reçus des biscuits typiques d'Apulie, leur région d'origine, des fruits secs, une bouteille huile d'olive et ... deux bouteilles de Salice Salentino Riserva (maison de Castris) d'un millésime ancien. Eh oui, déjà.

Ce fut mon premier contact avec les Pouilles.


Je chéris depuis lors ce vin - excellent par ailleurs -

que je bois à chaque occasion.

J'en profite pour remercier toute l'équipe des confrères de l'époque,

et toutes les infirmières, kinésistes, travailleurs sociaux,

ergothérapeutes ... qui travaillaient là. 

Vous avez été formidables, avec elle mais aussi avec moi !



Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Thysebaert (jeudi, 12 mars 2015 14:35)

    Sacré Léon,... 3-0 : bien fait, goed gedaan, well done !