DANS L'ANTICHAMBRE

Cet obscur objet du désir ...
Cet obscur objet du désir ...

 

 

 

 

 

 

 

Si j'étais conteur,

je pense que c'est

Jean-Claude Carrière

qui devrait être mon professeur.

Il n'est donc que justice

de sous-titrer de la sorte

mon illustration du jour. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous apercevez une sortie de bain rouge-vermillon, certes un peu défraîchie et dont le drap-éponge paraît fort déplumé. Le liseré bleu nuit et vert pomme, l'écusson de mauvais goût ... je pense que le concepteur avait du sang anglais, ou marocain, dans les veines. Ces deux pays possèdent au plus haut degré le sens du bon goût (la ligne somptueuse de l'antique type E ou les kaftans moirés) et celui du mauvais goût (les couleurs officielles du personnel au tournoi de Wimbledon et l'association rouge criard / vert électrique des équipements du Maroc). 

 

Jusque là, pas de quoi écrire un roman.

 

Oui mais voilà, et mes deux hôtes en attesteront, cette pièce vestimentaire est capable de disparaître et de réapparaîte à l'envi."I'm the boy that can enjoy invisibility" écrit Gainsboug dans un anglais approximatif. Nous l'avons cherchée un an durant: à la cave, dans les greniers, dans le réduit du chauffage central, dans les valises inutilisées ... en vain.

 

Je l'avais emportée avec moi dans une chambre d'hôtes à Tullins, chez Michèle et Richard, aux "Amarres", mais était certain de l'avoir embarquée à mon départ. A peu près à la même époque, elle avait été posée sur un cintre dans la penderie de la chèvre chez Agnès Henry et Christophe, à la Tour du Bon, juste après la fête du vin de Bandol qui se tient traditionnellement le premier dimanche de décembre. A mon insistance, ils ont tous retourné ciel et terre pour la trouver. C'est que j'y tiens, à mon vieux bout de tissu, ma "loque" comme on dit en Belgique.

 

Las, suivant en cela le bon Sigmund qui recommande d'abandonner la recherche systématique d'une idée ou d'un objet, j'ai suivi épisode par épisode le film des événements précédant ou suivant sa disparition. Celle-ci a dû avoir lieu sur le parking de l'Auberge de Jeunesse de Grenoble - endroit à l'hygiène et aux prestations alimentaires peu recommandables - où nous avions retrouvé la fille cadette de Christine, qui suivait un stage de formation à la vente du matériel de sports d'hiver organisé par la Chambre des Métiers de cette ville.

 

Son stage fut profitable, notre séjour en Isère agréable; oui mais voilà, mon peignoir a disparu! 

 

Et, il y a quelques semaines, out of the blue, voilà notre chiffon qui émerge d'une bourse en plastique contenant ... bottines de ski et après-skis de la Marielle! Tu le crois, ça? Notre supposition était fondée, c'est en changeant de coffre des objets que nous lui avions apportés que la méprise a eu lieu.

 

Cette anecdote vous paraîtra triviale et sans intérêt. Pourtant, elle m'a obsédé depuis 11 mois, pour une raison que je n'ai pas encore élucidée. Ce vêtement était de peu de valeur. Je n'achète mon "linge de maison" qu'à très bas prix et celui-ci datait d'une visite à "Makro", il y a certainement 20 ans. J'en possède trois autres, cela remonte au temps où je pratiquais plusieurs sports, et de la "muscu". Mes sacs à équipements contenaient chacun tout le nécessaire pour se doucher ... autant d'économies réalisées à domicile. 

 

Clairement, voici une Fehlleistung de toute première catégorie

- "van de bovenste plank".

Si vous avez une explication à me proposer, j'en suis preneur. 

 

 

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