MON BANDIT POSSEDE A PRESENT DEUX BRAS

Après l'apéritif, on passe aux choses sérieuses
Après l'apéritif, on passe aux choses sérieuses

 

 

 

 

 

 

Ce titre au jeu de mots facile,

façon Las Vegas,

n'en contient pas moins

une vérité vraie:

il existe à présent

deux versions

de la Cuvée Miquelet.

 

 

 

 

 

 

 

Petit retour en arrière: nous sommes en août 2006 et la mise en bouteilles du "gros de la troupe" de mes 2005 approche, premier millésime du domaine. Pourtant, une cuve de grenache, entièrement issu de mes parcelles maurynates, a gardé 18 gr de sucre résiduel. Je n'avais pas voulu la "faire redémarrer", préférant attendre que les fermentations tumultueuses de 2006 me permettent de créer un pied de cuve naturel. C'est ainsi qu'est née la Cuvée Miquelet.

 

Pourquoi Miquelet? Cette dénomination désignait, au 18ème siècle, les troupes de soldatesque vivant "sur le pays". En effet, le roi Carlos II d'Espagne meurt sans descendance en 1700 et l'archiduc Charles de Habsbourg s'oppose à Philippe de Bourbon pour sa succession. Les pro-Autrichiens de Catalogne doivent se débrouiller tant bien que mal pour survivre dans un pays occupé par la France - Philippe est le petit-fils du Roi-Soleil qui a annexé le Roussillon depuis le traité des Pyrénées et contrôle le pays. Par après, toute bande de pillards plus ou moins organisée portera ce nom. Si on remonte au siècle précédent, le premier emploi du terme fait allusion à des groupes de mercenaires levés par Miquelot de Prats pour défendre les intérêts catalans.

 

Or, mon José possède à Saint-Paul-de-Fenouillet, à la limite de Maury, dans le quartier de la Falgueira, deux parcelles bordant une petite combe: la Coumo de Miquelet exposée au sud, et le Clots d'en Couloms faisant face au nord. J'en suis le fermier. Cest de là que proviennent mes grenaches les plus fruités. Vous saisissez le rapport avec mes petits bandits.

 

Le stock de la Coume Majou est important: j'ai eu les yeux plus grands que le ventre lors de mes premières mises, par inexpérience, et ensuite, la crise viticole des 3 dernières années, sur fond de crise tout court, ne m'a pas aidé à éponger ce surplus au rythme que je souhaiterais, malgré des ventes en progression. A partir de 2011 donc, j'ai décidé de faire des cuvées plus petites, et de vendre à d'autres un peu de vin. J'en ai aussi "offert" à un vigneron frappé par un sort contraire, en plein accord avec les douanes.

 

Ainsi, vous avez pu profiter de l'apparition du Roc Blanc 2011, une grande fierté dont j'aurai l'occasion de vous reparler bientôt. Mais cet été, il m'a fallu finaliser la mise du solde de ce millésime et des deux suivants aussi: j'ai besoin de mon cuvier pour vinifier et ensuite loger 2014 qui arrive. 

 

Vous pourrez bientôt acquérir la Cuvée Majou 2011, bien dans la ligne de ses grandes soeurs des années précédentes, et aussi la Cuvée Miquelet 2011, un assemblage constitué en majorité du grenache de Maury, assoupli par mes vieux carignans d'Estagel, comme en 2005. Sa mise relativement tardive, et sans sulfite, l'a rendu rond et agréable d'emblée, alors qu'il avait fallu 4 années de bouteille, au moins, pour que le 2005 arrive à ce résultat. Cela m'ouvre des perspectives pour l'avenir, car j'envisage des temps plus longs de vieillissement en cuve, aussi longtemps que le stock de bouteilles existant permet de satisfaire ma clientèle. 

 

Jeudi soir, alors que je préparais notre dîner, c'est une Chouffe qui m'a servi d'apéritif, ouvrant littéralement mon palais à quelque chose de succulent pour accompagner la bavette d'aloyau (race Aubrac) qui ferait notre repas, tout juste parsemée de girolles sautées - il y en a plein cette année, même si je ne suis pas ramasseur de champignons moi-même - et suivie d'une salade de tomates. J'utilise pour l'instant une huile provenant de Palau del Vidre, de variété manzanille, à l'arrière-goût légèrement poivré et au fruité mûr. 

 

Miquelet 2011, même pas carafée, offre son carmin bien brillant (nombreux soutirages mais pas de filtration) et continue sur des arômes de fruits rouges et de garrigue. La bouche est ronde et souple, avec des tannins feutrés et une bonne persistance. Faites attention: on "torche" la bouteille en une-deux-trois même si le vin titre quand même 14,82 vol%. N'ayez pas peur pour votre crâne: nous n'avons pas fait l'appoint en sulfites (SO2 total = 34 mg/l et zéro de libre).

 

Peut-être le plus jubilatoire de mes vins à l'heure actuelle ! 

 

 

 

PS: la Cuvée Miquelet (en 2005 et en 2011) est disponible au domaine et par le

      biais de La Cave de Christine.

 

 

 

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