UN CLAVIER BIEN TEMPERE

Un excellent Qba palatin à 12 vol %
Un excellent Qba palatin à 12 vol %

 

 

 

 

 

 

 

Je ne suis pas un génie du marketing.

Je ne suis pas un vendeur-né.

Je suis un nostalgique raisonnable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les vendeurs-nés existent. J'en ai rencontré au moins deux dans mon existence : l'un s'occupait d'antibiotiques, l'autre possède mon vin dans son assortiment. 

Les génies du marketing me font bien rire. Pourtant, voilà le point de départ du succès, et certains arrivent à proposer un "mix" plus intéressant que d'autres. J'y crois beaucoup et cette activité se trouve au centre de toutes mes réflexions.

Souvent, il me semble que c'était mieux avant, même après mûr examen. Mais cette supériorité du passé touche rarement plus que la marge des choses. 

 

Que viennent faire ces élucubrations face à cette délicieuse bouteille de riesling? 

 

Tout d'abord, le flacon m'a servi d'apéritif samedi dernier. Ouvert la veille, remis au frigo la nuit (capsule à vis), il a atterri devant mon clavier, à bonne température, sur le coup de 12 h 52', le cliché faisant foi. Il fut tout à fait à mon goût, avec cependant une petite note herbacée en fin de bouche, que je n'avais pas remarquée à table - un peu d'oxydation 20 heures après l'ouverture? 

 

Jadis, "quand j'étais petit", tout domaine viticole allemand qui se respecte déclinait une gamme allant du Tafelwein au TBA et à l'Eiswein, du moins lorsque l'année le permettait. Souvent, on achetait aussi des "niveaux" qui avaient été abgestuft. On veut dire par là qu'un Auslese officiel avait été dégradé en Spätlese, par exemple, pour offrir un vin de ce type d'une grande richesse ou élégance, alors que le degré obtenu aurait permis la catégorie dite supérieure. Ensuite, on avait le choix entre sec, demi-sec, doux ou carrément liquoreux, peut-être pas sur chaque catégorie mais certainement à plusieurs niveaux. De ce fait une étiquette "classique" présentait la dénomination-type que voici: 1990er Wehlener Sonnenuhr Riesling Spätlese trocken, par exemple. On savait "toud'suite" à quoi s'attendre.

 

Puis sont venus les penseurs qui ont estimé que le vin se vendrait mieux, à qualité égale, si on "simplifiait" la hiérarchie. Mon riesling du jour mentionne simplement Deidesheim 2012, et il faut lire la CE pour s'apercevoir qu'il s'agit d'un vin provenant de la Einzellage Hergottsacker à Deidesheim, un beau coteau argileux avec sa part de sable et de calcaire, sous les collines de la Haardt, coincé entre le Ungeheuer de Forst à l'est et les trois lieux-dits les plus prestigieux de Deidesheim à l'ouest. Il appartient à la gamme des "vins de village" (Ortswein) définis par la VDP, l'association qui regroupe la majorité - mais pas tous - des meilleurs domaines du pays. On nous apprend plus loin qu'il s'agit d'un Qualitätswein mais il n'a pas de Prädikät. Il a donc pu être chaptalisé (ou pas). Tout cela me fait une belle jambe.

 

Toujours chez le même producteur, on trouve - au-dessus en principe - les "Erste Lage" qui correspondent le plus souvent aux lieux-dits d'avant, mais pas uniquement (genre Grainhübel, Mäushöhle ....). Et puis vous avez les "Grosses Gewächs", toujours en "sec" (ou presque).

 

Et puis, pour les vins contenant du sucre résiduel (au-delà de 4,5 gr/l généralement), on reprend le système des bons vieux "Prädikätsweine" d'avant. Simple, non ?

 

Vive les génies du marketing.

 

 

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