RAJEUNI

Blonde et brune 1984
Blonde et brune 1984

 

 

 

 

 

Ma visite

remonte à

1986.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je vivais à Paris pour un an et raclait sur le montant de ma bourse pour faire un petit voyage vers le vignoble de temps à autre. C'est déjà dans une structure importante (murs jaunes si je me souviens bien) que j'avais pu déguster en tête-à-tête avec Marcel, casquette sur la tête comme il se doit. Il me semble que son papa était venu furtivement, comme à tâtons, faire un petit bonjour.

 

Je pense qu'il faut être un réel potentat pour encore apercevoir Marcel à présent. On connaît tous l'histoire, mille fois embellie, du vigneron-vedette qui rachète la maison de négoce où son père, arrivé à l'origine pour cueillir les abricots, avait d'abord travaillé à la vigne avant de devenir maître de chai pour enfin ouvrir son propre négoce de vin.

 

Le Côte-Rôtie nous ramène à une magnifique côte à l'os de race Aubrac, elle-même ramenée d'Aumont. J'avais ouvert pour elle une "Brune & Blonde" de ... 1984 qui traînait encore dans ma cave perso. Ce tout petit millésime aurait dû en disparaître depuis longtemps.

 

Le bouchon vint en une fois, et avec difficulté tant il était serré. Pourtant, il manquait "bien bon 2 cm" de niveau. A l'ouverture, la robe était orange délavé, comme un vieux Rioja de la même époque, et le nez avait des relents très volatils, mais aucun "bouchon" et plutôt un côté vieille feuille ou cuir antiqué qu'acétate à proprement parler.

 

J'ai fait gicler le vin dans un décanteur très évasé (photo) et l'ai bousculé, secoué, agité pendant dix minutes. La robe s'est troublée comme un whisky at cask strength qu'on réduit à l'eau pure et la volatile a disparu, méritant bien son nom. Au bout de 30 minutes de plus à l'air, la couleur est revenue, le trouble a disparu et ... on a pu boire le vin.

 

Je ne vous dis pas que la bouteille était grandiose (manque de gras), mais la syrah est réapparue, avec son cortège d'arômes viandeux et maroquinés, un peu comme métalliques même. Tout-à-fait-correct alors que j'étais prêt à faire un tout-à l'évier.

 

La viande, elle, tint toutes ses promesses après un bref passage sur la plaque sur feu et un séjour de 10 minutes à four tiède, pour laisser se redistribuer les jus. Quelques frites "à la belge", c-à-d rissolées dans du blanc de boeuf d'importation personnelle, du sel de Guérande et un tour de moulin à poivre.

 

Basta et bingo: exquis ! 

 

 

 

 

 

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