« KRANEMENT »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Celui-ci,

je ne vous l’avais

pas encore

montré.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il m’a fallu chercher un peu pour en avoir la certitude, mais je peux avancer qu’il s’agit d’un ... Kran. Cette tribu, différente des Dan qui sont de culture Mandé, vit cependant en contact avec eux, à la zone frontalière (sud-ouest) de la Côte d'Ivoire avec le Libéria. Ses membres appartiennent au groupe ethnique des « Krou ».


Ce masque d’aspect viril et effrayant est sensé protéger des mauvais esprits. Plus il est impressionnant, plus il est efficace, car craint. Il permet d’obtenir le règlement des créances, de protéger femmes et enfants et d’empêcher l’adultère. Il sert en fait un peu de Tables de la Loi et de John Knox tout à la fois (foi ?).

 

Il présente de nombreuses influences Dan, sauf bien entendu leur côté féminin ou infantile : regardez notamment la frange travaillée qui sépare le front du dessus du crâne et la forme ovale du visage, ainsi que les lippes. Par contre, les pommettes saillantes et de forme triangulaire, le nez épaté, la bouche très expressive et entr’ouverte sont caractéristiques. Le style général n’est pas non plus sans rappeler d’autres masques ivoiriens remarquables comme les Bété ou Guerré.

 

J’en ai vu à la rue des Augustins à Perpignan, et vous aurez donc droit à mon anecdote coutumière. Il existait jadis un bric-à-brac africain à l’enseigne d’Akwaba, géré par une mama à extensions. J’y suis allé faire un tour de temps à autre, sans oser marchander les prix. Je n’aime pas du tout ce petit jeu et ne sais pas si cela se fait dans les commerces africains de Perpignan lorsqu’une étiquette est affichée. Ensuite, le magasin a fermé ses portes. Quelques mois plus tard, un autre local, plus vaste et plus clair, présentait une partie des mêmes objets, mieux mis en valeur. Une séduisante femme à la quarantaine, assez stylée et parlant français avec des tournures portugaises, y discutait avec un client à la peau très foncée, presque d’ébène. Je ne les ai pas interrompus. Je l’ai supposée angolaise ou originaire du Mozambique.

 

Et bien non, mon torréfacteur qui tient boutique juste en face m’a expliqué qu’il s’agit du même commerce, tenu par une Ivoirienne en association avec une ... Brésilienne, ceci explique cela, et relogé après une fin de bail. Portanto, sera que a senhora e brasileira .... !

 

Enfin, Akwaba évoque pour moi un célébrissime disque du griot guinéen Mory Kanté, et son hit yéké yéké. Issu lui-même d’une fratrie de 38 enfants, on lui attribuerait une quarantaine d’épouses. Je suis admiratif de son endurance physique et de sa patience, mais ne suis pas sûr d’approuver totalement ce genre de culture. Il n’y a pas qu’à l’ONU qu’il faut être ambassadeur de bonne volonté et peut-être pourrait-il partager un peu ses femmes, si tout cela est vrai.

 

 

«  ... Ah sara lila
Yékéké nimo yé ké yé ké
Djely mousso ni kédjou to wara bo
M'ba mofila téma yan féou »

 

 

 

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