ET DES ÉTOILES DANS LES YEUX AUSSI

Elke molenaar is een toveraar
Elke molenaar is een toveraar

 

 

 

 

Après celles

du Michelin,

voici celles

provenant du moulin.

 

 

 

 

 

Le Michel de ce blog (un des deux) m’a permis de rencontrer le couple de Gilles et Louky Duqué au cours d’un dîner mosan. Nous avons sympathisé – on serait difficile ! – et ils sont devenus des imbibés de la Coume Majou.

 

Je respecte le souhait de notre hôtesse qui n’aime pas trop les portraits en la gardant, ainsi que la Civale, à l’arrière-plan de ce cliché, pris chez elle. Nous parlerons donc surtout de son cadre de vie, dont nous sommes repartis avec des étoiles plein la tête.

 

Ils habitent une partie d’un des cinq moulins (ou plus) qu’entraînaient les nombreux cours d’eau de Zevenbronnen, entre Waterloo et Sint-Genesius-Rode. A la fin du XIVème siècle, des moines augustins y avaient établi un cloître en marge de la forêt de Soignes. Ils y exploitèrent bien vite un domaine puissant, et notamment l’eau de neuf étangs ainsi que des pêcheries. Un scriptorium réputé y prit naissance. Parmi les visiteurs en résidence, on retrouve Charles-Quint – qui se plaignit de ne pouvoir fermer l’oeil car le soleil refusait de se coucher sur son empire – et son moins enthousiasmant fils, le psychopathe Philippe II. Tout aurait été pour le mieux si Joseph II, le redoutable rejeton de Marie-Thérèse, n’avait décidé en 1783 de revendre ce bien ecclésiastique, dépeçant l’église catholique (pas celle de Coume Majou, NB) comme il avait dépecé la Pologne. Notez que sa soeur a lui a perdu un morceau aussi, quelques années plus tard ! Les acquéreurs du bien, je parle du prieuré, le rasèrent presque entièrement.

 

Heureusement pour nos amis, de nombreuses dépendances « bleven overeind »

(= subsistèrent) et ils ont pu acheter – après pas mal de péripéties judiciaires, d’expropriation en succession – un des moulins à grain qui florissaient dans la vallée, en parallèle avec des manufactures de papier et autres. Le leur est un monument classé et, plutôt que de transformer l’ensemble en une gigantesque demeure familiale, ce qui aurait été possible, ils ont joué le jeu à fond : une partie leur sert bien d’habitation, mais le reste se visite. C’est ce que nous avons fait.

 

Je vous offre une anecdote comme je les aime. Pendant le dernier conflit mondial – quand les « Boches » occupaient la Belgique dit-on chez nous – le moulin reprit du service grâce à une turbine électrique pompant l’eau du mini-bief. Il fallut l’arrêter au bout de quelques heures. Chauffait-elle ? Nenni, mais son débit était si peu adapté que le niveau des petits étangs baissait à vue d’oeil. Les Soviétiques ont fait pareil avec la mer d’Aral !

 

 

Merci à Louky de cette visite,

ponctuée par un amical au revoir

de la part du cygne de la maison.

 

 

 

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