LA MÉTÉO NOUS PROMET DE LA TRAMONTANE

Un oeuf « non-pourri »   (photo © P-L Marin)
Un oeuf « non-pourri » (photo © P-L Marin)

 

 

 

 

 

Pourtant,

ce matin

c’est ... MARIN.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il a fait très peu engageant sur la plaine ce week-end, alors qu’il neigeait en montagne. Nous ne sommes heureusement pas logés à la même enseigne que mes pauvres amis varois. Ils ont pris de plein fouet les torrents de pluie qui se sont abattus sur leur région. Je viens d’avoir au téléphone Jérôme Pascal (Domaine le Galantin en AOP Bandol) : 150 mm de pluie cette nuit et cave inondée au

Plan-du-Castellet mais pas de dégat important. La pompe immergée a repris du service. Il habite un joli mas non loin du domaine, au milieu des vignes du quartier argileux de Fontanieu, et a dû déplorer quelques petits glissements de terrain. Fataliste, il m’a dit : « Bon, ça c’était inévitable ».  Par contre, du côté des Maures, les vignobles sont sous eau, parfois arrachés, quand ce n’est pas l’exploitation tout entière qui a été ravagée.

 

L’épidémie de gastro-entérite frappe le département et je ne fais pas exception : frissons, sueurs froides et autres désagréments me font garder la chambre – avec des périodes d’éclaircie où je peux m’asseoir devant un écran – d’où j’aperçois un joli ciel bleu. J’en ai profité pour m’offrir un brunch léger, l’oreille non loin du poste de radio.

 

Deux informations complètent la couleur du ciel : suivant les chiffres officiels, les exportations des vins du Roussillon sont en net progrès sur 2013, profitant de l’embellie sur toute la région Languedoc-Roussillon. Cette amélioration tient surtout au développement du marché étatsunien et chinois. Cet élément tempère mon enthousiasme. En outre, l’augmentation du chiffre d’affaires à l’export suit exactement celui du volume. Cela signifie que nous n’avons pas fait décoller les prix, qui continuent de stagner à des niveaux ridiculement bas. On avance d’ailleurs comme atout officiel le « bon rapport qualité/prix ». En oubliant la langue de bois, comprenez : très très bon marché pour une qualité appréciable. Oui, je sais, je râle tout le temps.

 

La deuxième information est beaucoup plus joyeuse : Pierre-Louis Marin – vous saisissez à présent mon entête – nous a « parlé truffe » durant une demi-heure. Notre gaillard, une des meilleures toques du département et un proche voisin – était venu au studio sans ses notes, manifestement. La journaliste, qui a du métier, l’a dépatouillé pour tout ce qui concerne les événements autour du tubercule (dates des marchés à la truffe et autre événements) et lui, qui est habité par la passion de son métier, nous a livré avec enthousiasme recettes et commentaires au pied levé. Notre homme est un Catalan de pure souche et possède bien entendu ce côté un peu « filou et rusé » - on dit axurit - que l’on retrouve chez ceux d’ici lorsqu’ils se sont intelligemment ouverts au monde. Les autres - et malheureusement pour eux, ils ne sont pas tout à fait en voie de disparition – restent simplement bornés, mesquins, médisants et recroquevillés sur eux-même. J’ai un peu de mal à m’entendre avec eux dans ces conditions : je n’aime pas les dolents. Donc, notre petit filou en a profité pour reparler de son très bon livre de recettes, Mélano, mon amour, dont je m’étais fait l’écho en janvier 2012 (voir ICI) : n’hésitez pas à essayer vous-même les recettes les plus simples, vous ne prendrez aucun risque. Il serait effectivement dommage de gâcher une truffe. Mais il nous a aussi parlé de son « menu truffe » édition 2014. C’est la huitème année d’affilée que l’Auberge du Cellier propose à ses clients les plus gastronomes ce genre de « formule », à un tarif somme toute abordable. Quand je vois que les gargottes des bords de plage vous prennent parfois 35 euros pour une pareillade de poisson dont les ingrédients viennent de passer 8 mois à – 37°C, quand ce n’est pas – 18°C, et que l’aïoli inévitable qui l’accompagne leur est livré dans des seaux de 10 litres, huile de palme bien présente, je me dis qu’il vaut mieux remplir son petit cochon de quelques billets de 20 € puis d’aller le casser à Montner quand il est plein. Enfin, c’est juste mon avis.

 

C’est d’ailleurs ce que nous avions fait lors de l’anniversaire 2012 de Christine (voir ICI). En 2013, c’est dans l’Isère que j’avais fêté la Civale (voir ICI), chez un autre passionné. Et ne croyez pas que cette chronique n’encense les chefs que parce qu’ils nous prennent un peu de vin. Je suis un gourmand incorrigible, malgré le diabète qui me limite dans une large mesure, et Christine apprécie la bonne chère. Nous allons donc au restaurant par plaisir. Notre budget n’étant pas illimité – environ 25 tables par an quand même – il nous est impossible de rendre visite à tout le monde (environ 150 bonnes maisons dans 15 départements différents) et, partant, c’est toujours des clients qui ont notre préférence absolue.

 

Enfin, ne vous imaginez pas que c’est simple : ce ne l’est pas pour l’établissement, pas pour le sommelier ou le responsable de salle, pas pour nous. En effet, dans une région à forte image viticole (Avignon, Collioure, Beaune, Sancerre, Colmar ... ) et touristique, l’accent sera mis sur les vins locaux. Dans les enseignes les plus huppées, la carte des vins comporte parfois plusieurs centaines de références (toutes réellement disponibles en cave). Et quand on commande un vin plus « anecdotique » (comme un vin de l’Agly), on choisit souvent un des trois ou quatre ténors déjà connus, bien médiatisés et souvent de qualité d’ailleurs. Malgré cela, depuis 4 ans qu’elle « tourne », Christine – bien coachée par votre Léon (hihi) – a établi notre nom parmi les stars des vins du sud, et notamment auprès de plus de trente étoilés Michelin, dont un dans les P.O. et quatre dans l’Aude.

 

Il n’en demeure pas moins qu’un « gros client » de la Coume Majou ne nous prendra jamais que quelques dizaines de cols par an, 120 bouteilles maximum. Je pense d’ailleurs qu’il en va de même pour la majorité des propriétés. En même temps, vendre 120 bouteilles par an de Pétrus (un petit vin d’une appellation argileuse du côté de Bordeaux où on remplace les ceps tous les 25 ans) représente un marché plus juteux que 120 bouteilles de carignan centenaire (ou presque) arraché chichement aux schistes arides d’Estagel.

 

Ah oui, j’oubliais : vous trouverez bien sûr 2-3 de nos vins chez Pierre-Louis.

Son sommelier propose par ailleurs un large éventail de vins du Roussillon.

Lui qui était au départ étranger aux vins de la région

a fait l’effort de bien s’imprégner de la cave.

Recommandez-vous de nous.

 

 

 

 

 

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