DER DIRK IN COLLIOURE / O DIRK EM COLLIOURE

Dimanche 8 décembre, devant la chapelle Saint-Vincent
Dimanche 8 décembre, devant la chapelle Saint-Vincent

 

 

 

 

"Qu’est-ce qu’il fait,

qu’est-ce qu’il a,

qui c’est celui-là ?"

 

 

Pierre Vassiliu ne connaît pas son who’s who du vin,

c’est sûr.

Tout le monde,

et sa soeur aussi,

a reconnu

Dirk van der Niepoort.

 

 

 

 

 

 

Il nous a fait le plaisir d’une halte à Corneilla, alors qu’il ramenait – de plein gré – son fils Daniel au Portugal, après plusieurs années et un cursus à Saint Gall. Je connais le papa depuis 1992 (où même 1991) et j’ai découvert en son fils un gaillard extrêmement sympathique, décidé, polyglotte et complètement ouvert aux autres. Mesdemoiselles, dépêchez-vous, voilà une affaire à saisir, d’autant qu’il est costaud et beau gosse. Je le présenterais bien à la Loute, moi.

 

Plus sérieusement, nous avons eu l’occasion de déguster quelques échantillons de cuve amenés par l’hybride qui les véhicule et notamment un rouge qu’il présente comme « la plus vieille vigne du Douro ». Il s’agit d’une parcelle à peine post-phylloxérique, cépages mélangés, que Dirk a vinifiée sur le mode « extrait ». Je pensais que c’était un baga d’une année très mûre, comme Luís Pato sait si bien les faire, mais il semblerait que non. Magnifique, en devenir.

 

Et nous avons bu un Charme 2008, « l’autre Niepoort ». Notre ami sait faire des vins très extraits et néanmoins harmonieux, à l’image des LBV de la maison. Mais il sait aussi élaborer de la soie. Charme, c’est cela. Je pense que les raisins ne proviennent pas de la belle Quinta do Napoles sur le Rio Tedo, mais de Vale de Mendiz. Il s’agit de vieux pieds de Roriz et de Franca, vinfiés en lagares et finis dans du chêne français. Bien sûr, on reconnaît le velours et la maturité du tempranillo de qualité (T. Roriz, c’est cela), mais ici, c’est beaucoup plus un vin d’auteur qu’un vin de raisin. Il y a la volonté de créer une bouteille charnue mais souple, dense mais très buvable. Je vais vous surprendre, mais il y a un côté « Côte de Beaune » dans ce grand vin méridional. Slurp !

 

Bon, c’est très gentil de lui lancer des fleurs mais je dois me flatter un peu aussi : charité bien ordonnée termine par soi-même, en quelque sorte. Il a bu notre Cuvée Jolo, du pur grenache muté sur grains et macéré ensuite très longtemps et m’a dit – je cite – « C’est le meilleur vin muté de style réducteur que j’aie bu en France ! ». Venant de lui, qui n’est pas un fayot, ce compliment est immense. Par modestie, je dois ajouter qu’il y a sans doute encore quelques collègues chez qui il n’a pas dégusté (Marjorie Gallet, Robert Pouderoux par exemple) et qui auraient certainement encore des choses à m’apprendre. Mais j’ai suivi les conseils de mon maître et reproduit ce que j’avais vu dans les bassins en granit du Cima Corgo.

 

C’est vrai qu’il est bon, mon petit VDN catalano-flamand !

 

 

 

 

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