SACRÉE AGNÈS

Rêvolution 2009, Bandol AOP
Rêvolution 2009, Bandol AOP

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après avoir permis à Thierry (Puzelat)

et à Antoine (Pouponneau)

de s’exprimer chez elle,

Agnès Henry prend

encore plus en main

les destinées de ses moûts,

secondée maintenant par Julien,

si j’ai bien retenu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’ai eu mes premiers contacts avec ses parents, récemment disparus, qui présentaient les vins de La Tour du Bon au Salon des Caves particulières, d’abord à la Porte de Champerret – la galère pour accéder aux vins dans la réserve par des escaliers minuscules et pour sortir en voiture du parking souterrain au moment de la fermeture ! – puis Porte de Versailles. Ils étaient aimables et distingués et le vin aussi, vers le milieu des années ’80. Mais dire que c’était alors mon Bandol préféré serait mentir.

 

Le « choc » fut le millésime 1988 et c’est Jean-Daniel Ott qui m’avait explicitement conseillé d’aller me perdre du côté du Chemin de l’Olivette, au fin fond du Brûlat-du-Castellet.

 

De là est née une relation quasiment trentenaire à présent : je pense même que c’est moi qui ai rapproché Agnès de son agent en Belgique. Mais ce n’est pas l’histoire d’une camaraderie que je vais vous faire, bien que je ne peux passer sous silence une visite « guidée » de Bruxelles  que je lui ai proposée, un peu passé le milieu des années ’90, dont je garde un sensationnel souvenir. On a parlé de tout – la calligraphie chinoise ou japonaise, le courrier manuscrit, la musique, les voyages, sa famille – et quasiment pas de vin ... sauf le soir venu où Saburo Inada nous a préparé trois demi-pigeons (chacun), de façons différentes, mais tous servis avec des millésimes à point du domaine, que je lui avais fournis en douce. Merci à Saburo de ce grand moment de gastronomie et merci à Agnès de notre gourmandise à l’unisson.

 

Maintenant, il serait mentir de dire que je ne tiens pas La Tour du Bon pour un des trois meilleurs Bandol, à chaque millésime. Je vous parlais récemment de son 2010, étonnamment « léger » mais pas du tout fluet. Sinon, c’est du solide, là-bas.

 

Depuis que je suis devenu un confrère, cette bonne entente ne s’est pas démentie mais nous parlons encore plus de vin, au niveau de nos expériences : moi plus de ce que je découvre sur le terrain, elle plus au niveau de son « ressenti ». C’est une catastrophe pour son pauvre mari qui doit en avoir marre du pinard. Heureusement qu’il y a l’ampli à lampes – même si parfois un mauvais contact au niveau d’un des câbles de baffle le fait grésiller – qui nous permet des digressions, entre mélomanes.

 

Et puis, voici trois jours, j’ai goûté « Rêvolution 2009 », attention, avec un circonflexe sur le « e ». Je m’étais préparé ma « bolo de luxe », haché mélangé veau et boeuf mouliné sur l’instant, tomates fraîches et sans concentré, huile d’olive du Moulin de Maussanne, quelques petites épices bien dosées, beaucoup d’oignon mais peu d’ail, pas de carotte cette fois-ci et surtout, un long mijotage d’un rien de vin rouge puis du persil haché juste avant de servir. Difficile de trouver du pecorino au pied levé, ce fut donc un Parmiggiano correct.

 

Mes amis, j’ai vidé à moi tout seul – Christine met son foie au repos avant les municipales – toute cette bouteille de Bandol. Et le lendemain, j’étais Ni-ckel !

 

La robe est dense, mais pas noire comme d’hab. Le nez, extrêmement ouvert, donne dans le concentré de fruit rouge avec un rien de volatile agréable, pas de ces acétates nauséabonds mais un petit côté balsamico. En bouche, il y a des tannins mais ils sont très gourmands et la finale aurait un peu de sucre résiduel (3-4 gr) que je ne serais pas surpris. Sur les tagliatelles de blé complet, ce ne fut pas gênant.

 

Qu’est-ce que c’est que ce truc, et à la Tour du Bon ?

 

La fiche technique m’a tout expliqué : majorité de mourvèdre mais tout juste (55%), bonne dose de grenache (et ils sont extra sur les parcelles du domaine) et 10 % de cinsault (le côté « cerisé » ou même « framboise », sans doute), le tout avec une durée de macération rikiki.

 

Voilà un Bandol gentil, doué d’une grande « buvabilité », le terme est à la mode.

 

Ce week-end a lieu l’annuelle « Fête du Millésime » en Bandolie, avec dégustation des vins de l’année sur le port le dimanche.

Il est possible que nous y allions, car des dégustations

dans le sud-est sont prévues pour nous au début de la semaine

qui suit ... et on m’a offert l’hospitalité.

A suivre.

 

 

 

 

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