SOUILLAC-SUR-DORDOGNE, DANS LE LOT

Abbatiale du XIIème siècle
Abbatiale du XIIème siècle

La France est traversée en tout sens par des cours d’eau divers, souvent d’est en ouest, ce qui n’a rien d’illogique. Par contre, bon nombre de villes, voire même des chefs-lieux de département, sont baignés par une rivière où un fleuve qui n’est pas celui qui désigne le département. Cela m’a toujours beaucoup amusé.

Il faut dire que je suis pessimiste

par nature mais d’humeur

plutôt joyeuse !

 

 

 

Notre week-end quercynois me permit de voir trôner partout la belle eau-de-vie de prune, et notamment celle de la Distillerie Roque – « La Vieille Prune », à Souillac. Y ayant goûté, je confirme son bouquet extrêmement fruité et frais, où le côté « alcool » se perçoit peu malgré le degré (42 vol %). En bouche, ses deux ans dans le bois l’ont extrêmement adoucie sans laisser apparaître trop d’oxydation. Il y a des versions plus âgées (4 et 6 ans si j’ai bien compris) que je n’ai pas dégustées. Vu la proximité d’Agen, je pensais que, comme au Pays Basque ou dans le Valais (p.e.), il s’agissait de quetsches ou tout le moins de prunes brunes (prunier d’Ente). Mais non, on distille ici une macération de reines-claudes bien vertes, dont les vergers poussent dans la plaine plus loin en contrebas. Voilà sans doute la raison de ce côté si particulier. Dont acte.

 

Tiens, je m’en sers un doigt tandis que j’écris ces lignes : nous venons de rentrer (17 h) d’une petite virée, surtout automobile car les rafales pointent à 120 km/h et la tramontane enlève encore bien dix bons degrés (température ressentie) aux 8-9 degrés Celsius ambiants. On s’est arrêtés à Saint-Cyprien pour une balade très ventée sur le port et avons ensuite « reconnu » la Côte Vermeille. A présent, ce sont des gaufres de Bruxelles qui me sustentent. Elle seront meilleures demain car la pâte n’a pas eu le temps de travailler et n’a pas encore ce « bon goût à levain ». 

 

Mais visiter Souillac n’implique pas de ne s’y intéresser qu’aux choses du ventre. Le soleil commençait à décliner sur l’Abbatiale Sainte-Marie, au dessin si particulier, me rappelant vaguement Sainte-Sophie à Istamboul. A l’intérieur, on a l’impression étrange qu’il manque des ouvertures et l’ambiance est austère, un peu comme dans un temple luthérien, la Chapelle Protestante du Coudenberg par exemple. L’orgue des frères Stoltz n’y change rien, surtout que je ne l’ai pas entendu jouer. L’Eglise Saint-Martin et son beffroi si original, les enseignes murales sortant souvent de l’atelier de Jacques Laporte ou inspirées par lui, le musée de l’automate – nous n’y sommes pas entrés mais son enceinte m’a permis de soulager la nature en toute décence - complètent la visite. Le légendaire Roger Couderc était natif du lieu, tandis que Picasso, Breton et Doisneau y ont séjourné. C’est le fief de la famille Malvy, dont l’actuel représentant aux affaires a succédé à Charasse pour le portefeuille du budget (1992-93), avant que Sarkozy ne le remplace à son tour !

 

Un dernier mot sur l’eau-de-vie : les quetsches ou prunes de Damas, devraient leur nom allemand Zwetschge, provenant du grec δαμασκήνον, à une série de glissements phonétiques : tawaskin > dwaskin > zwetschke et Zwatchga en alsacien. En roman classique on disait « damascena » et ce sont bien entendu les Croisés qui importèrent le plan qui a donné ensuite naissance aux mirabelles et aux pruneaux d’Agen.

 

 

Je rappelle souvent que je me passe facilement

du surnaturel et de la science-fiction :

le réel m’enchante déjà.

Ne vous fatiguez pas à m’inventer autre chose :

vous le feriez pour des prunes ! 

 

 

 

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