LA LIBRAIRIE, MON HISTOIRE D’AMOUR

7 € de bonheur
7 € de bonheur

 

 

 

 

 

 

 

J’aime les librairies,

et particulièrement

la mienne

à Perpignan.

A Bruxelles,

c’était « Tropismes ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La « mienne », qui est aussi celle de plein d’autres, c’est Torcatis, rue Mailly. Le patron aime la gastronomie et le bon vin. Il s’emporte souvent quand il voit disparaître des collègues au profit de leur remplacement, parfois dans les mêmes locaux, par une antenne de plus des grands « vendeurs de livre ». Il essaie d’animer son établissement : vitrine d’actualité beaucoup plus que de « best-sellers » obligatoires et racoleurs, expositions à thème établissant un pont vers d’autres formes de communication (peinture, photographie, conférences), invitation d’auteurs pour des dédicaces ou des exposés. C’est chez lui que j’ai rencontré Melle Nothomb ; vous savez, la petite Belge qui n’écrit pas trop mal, publie un bouquin par an et porte des bibis afriolants ... Non, je blague, on l’adore !

 

Chez Torcatis, les collaborateurs savent lire (oui, oui, des djeuns qui savent lire !) et ils lisent. Il y en a même qui ont étudié les lettres, jusqu’à la maîtrise ! Et ils vous parlent, souvent avec passion. Et ils ont tous les yeux qui brillent. Je ne suis pas certain qu’on les engagerait chez Pimkie ou Façonnable mais ici ils font bien l’affaire.

 

Récemment, je suis tombé sur un poche mis en évidence comme un effervescent premier prix en tête de gondole avant les fêtes de fin d’année. Oui, les fêtes de fin d’année, c’est presque maintenant. Saint Nicolas quitte son berceau, et arrête donc de « bander comme un taureau », d’après la chanson, tandis que le Père Noël, cette ordure, engueule Marie-Noëlle qui couche avec Dutronc au grand dam de la Hardy. Il y a vraiment quelque chose de pourri au royaume de Laponie ...

 

Ce poche est le fruit du cerveau très circonvolué d’une fille d’émigrés mi-espagnols mi-catalans devenue experte en lettres puis médecin et enfin psychiatre au pays du cassoulet et de la saucisse. Elle a 12 ans de plus que moi, et déjà des références un peu autres. Elle imprime un côté « hystérique » à ce qu’elle écrit. Aux urgences des hôpitaux bruxellois, on appelait les crises H :  « syndrome méditerranéen », et il y a un peu de vrai dans cette dénomination raciste. Le racisme comporte d’ailleurs toujours une petite part de vérité, qui sert de prétexte à toute son ignominie. C’est pour cela qu’il faut s’en défendre.

 

Elle a la plume facile, très facile, et connaît sur le bout des doigts sa concordance des temps, ce que les francophones de naissance ont oublié. Elle utilise le subjonctif à ses temps passés, comme un Portugais et un Espagnol le fait (le font ?), même lorsqu’il n’a que peu fréquenté l’école. Moi, j’aime, mais cela fait très « passé »  (en anglais dans le texte).

 

Il est écrit « roman » et on ne sait où s’arrête la biographie, où commence le journalisme – qui est déjà moins objectif – et où débute surtout la fiction. Je n’ai rien appris sur Johnny Allen Hendrix – que j’ai longtemps cru indonésien suite aux remarques imbéciles de certains journalistes qui l’avaient comparé au pithécanthrope de Java – mais j’ai pris une belle leçon d’écriture et aussi d’outrance. J’ai tendance à m’enflammer et à mettre de l’emphase dans certains billets, mais je le regrette souvent après, comme pris de honte. Elle, la shrink, la métèque, elle se complaît dans cette manie, s’en délecte, s’en régale. Et elle vend de la copie ! D’accord, son keum est éditeur, cela aide certainement.

 

 

Voilà une écrivaine pas vaine du tout

dont je vais parfaire la découverte

et vous, qui me lisez, parcourez « Hymne »

et le do-mi-sol, mi-sol-do de l’hymne US

vous paraîtra moins odieux par après,

sauf si Obama vous retient encore

sans l’ombre d’un jugement à Guantánamo ! 

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Michel Smith (jeudi, 21 novembre 2013 10:21)

    Bon, ben avant le Beaujolais, je file chez Torcatis...

  • #2

    Luc Charlier (jeudi, 21 novembre 2013 10:40)

    Michel, s’il n’est pas bon, le beaujolpif’, essaie de le rapporter au vendeur : il est encore sous garantie !