LE PALAN

 

 

 

 

 

 

Pour ceux qui souhaitent des nouvelles

de cet élément indispensable

au bon déroulement de ma vendange,

en voici.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce n’est pas faire injustice à feu mon père de dire que, pourtant chirurgien de formation, il ne possédait pas une habileté manuelle particulière. Il compensait cet état de fait par une ingéniosité rare ... sur papier. Mais ses montages et élucubrations ne marchaient jamais, dans la pratique. Il était devenu un lieu commun chez nous d’évoquer « le palan », une idée encore plus biscornue que les autres qu’il avait eue un jour. Je ne me souviens plus des détails.

 

Donc, toute le famille s’est fendue la poire lorsque j’ai installé une poutrelle pour pouvoir y suspendre un chariot roulant et un palan électrique, le tout permettant de monter ma vendange vers l’égrappoir, sept ou huit caisses à la fois. On m’a donné un palan électrique d’une excellente marque allemande, Demag, capable de lever 500 kg, beaucoup plus que mes nécessités. Avec mon électricien-vigneron, nous avons profité d’un échafaudage en place pour hisser et fixer ce lourd engin au-dessus de 7 mètres de vide. Il m’a dit, alors que nous transpirions tous les deux là-haut : « Si on lache maintenant, on est morts ». Nous n’avons pas tremblé et sommes restés en vie.

 

Hélas, la foudre qui est tombée à de nombreuses reprises sur le village il y a environ un mois a eu raison du bobinage. Peut-être la chaîne de levage a-t-elle servi de conducteur ? C’est Jean, un retraité du village qui fut un excellent ferronnier, qui me l’avait ralongée jusqu’à la hauteur souhaitée, ouvrant et ressoudant deux maillons, avant de les peaufiner à la lime. Ce n’est pas facile car ils doivent être identiques aux maillons intacts, sous peine de gripper le mécanisme d’entraînement.

 

D’expertise en devis, j’ai fini par acheter un palan moins puissant et un peu plus lent, mais convenant parfaitement à mes besoins (125 kg de charge, et jusqu’à 70 départs dans l’heure, mais seulement 8 mètres à la minute). Il est en outre totalement silencieux et pèse beaucoup moins lourd : un maneton a permis de le suspendre en un tournemain. L’assurance de l’exploitation a partiellement couvert les frais engagés.

 

 

Je vous offre une vue attendrie de cet auxiliaire

ô combien utile qui me donne entière satisfaction.

 

 

 

 

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