UNE TROISIÈME SEMAINE CHARGÉE (I) : VON HŐVEL

Auslese Nr 13, 1999, Oberemmeler Hütte
Auslese Nr 13, 1999, Oberemmeler Hütte

 

 

 

 

 

Pas facile de se faire

un nom à Oberemmel !

Ce n’est certainement pas moi

qui critiquerai les

seigneurs du Scharzhof

– peut-être le plus grand

vin blanc au monde,

si cela veut dire quelque chose –

mais être voisin d’Egon Müller

ne doit pas faciliter la notoriété.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tandis que David Bowie martèle and the next day, and the next day ... sur mon vieil Arcam® et que les dernières gouttes de l’or de la Sarre coulent dans mon gosier, il me vient l’envie de vous narrer une anecdote de plus.

 

C’était sans doute vers 2001 et j’avais rencontré à la Quinta do Napoles (Niepoort) une jeune sommelière bretonne qui assistait Eric Beaumard au George V à Paris. Un peu rondelette mais très « spitante » et au visage charmant, elle s’était vite fait inviter par les fils Roquette à la Quinta do Crasto où officiait en tant qu’oenologue la ravissante Susana Esteban, qui ne parlait pas beaucoup mieux le portugais que moi, à l’époque. On m’avait convié aussi, par politesse, et c’est le hors-bord des deux playboys qui vint nous chercher à Pinhão, où l’équipe de Passadouro (notre logement) avait eu la gentilesse de nous conduire.

 

Tout s’était bien passé jusqu’au plongeon dans la piscine – glacée – qui domine le Douro à Crasto. Notre jeune amie avait un peu de « capiton », ce n’est pas indélicat de le dire, et le froid de l’eau marbrait ses chairs. Nos hôtes perdirent illico une partie de leur intérêt pour la demoiselle et l’anglais céda vite la place au portugais dans la conversation, laissant la jeune femme à l’écart. J’ai fait de mon mieux pour lui traduire succinctement ce qui se disait. Les riches ne sont pas toujours très bien éduqués !

 

Un ou deux ans plus tard, elle me contacta pour que je la pilote dans les Ersteigerungen de Trêves, les ventes aux enchères de septembre de tous les meilleurs Rieslings de la Moselle et de ses affluents. Je la cueillis – au figuré – sur le Thalys de Bruxelles et nous allâmes rejoindre mes amis Marc et Anne au Grand-Duché avant de gagner la Moselle allemande. A cette occasion, nous sommes allés déguster chez Eberhard von Kunow, que je rencontrais pour la première fois.

 

Quelle série magnifique de vins ! Je pense que le sommet de leur gamme, en tout cas pour les Prädikät jusqu’au niveau Auslese, vaut celui de leur illustre voisin de Wiltingen.

 

Ici, c’est le Oberemmeler Hütte 1999, version Auslese numéro 13 (le fût sans doute) qui a comblé Christine et moi. Une sucrosité toute en finesse et des arômes incroyablement jeunes, sur l’agrume, alors que les sulfites ne se ressentent pas. Ah, quel bonheur !

 

 

Mir gefählt das Saarer Gold ! 

 

 

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