UNE SECONDE SEMAINE CHARGÉE (IV) : HIER SOIR

Un repas de terroir
Un repas de terroir

Un chasseur du village aime à partir avec son chien, un springer spaniel adorable, plutôt que de se joindre aux battues organisées par les ACCA locales. Il faut dire qu’il préfère faire parler la poudre que de s’enfiler des « jaunes ». Il offre régulièrement une partie de sa chasse à Christine, baguée et dans les règles. Qu’il en soit ici publiquement remercié.
 

 

Hier, ce fut le râble d’un Jeannot abattu samedi dernier, et qui s’attendrissait depuis lors au fond de mon frigidaire, qui fit notre – grand – ordinaire. Les cuissots et les pattes avant macèrent à présent dans du rancio sec du Domaine de Rancy (B. et J-H. Verdaguer) avant de subir le même sort.

 

Les pâtes, des tagliatelles, ont reçu une pluie de trompettes de la mort ramassées par nul autre que notre ami François Constand, digne représentant de l’INAO local, un assidu de la cueillette champignonesque. Par dessus, un « schproeit » de crème fraîche d’Isigny et une rasade de vieil Armagnac du Domaine Lagajan à Eauze.

 

Pour couronner le tout, deux morceaux de tome de chèvre (nature et au cumin) de notre amie Alison et un petit ravier de marmelade de reine-claude dorée ont achevé de nous rassasier.

 

Vous voyez, le marché du vin est un peu dépressif et nous ... réduisons les dépenses. Grâce à la générosité de nos amis, nous avons fait là un festin de roi pour très peu d’argent.

 

J’en ai profité pour donner au lièvre un digne accompagnement : notre

Cuvée du Casot 2005, légèrement rafraîchie. La puissance de ce vin, alliée à une pointe de sucrosité - haut degré alcoolique et 3,5 gr de sucre résiduel, je n’ai pas pu faire mieux, c’était mon premier millésime perso – a fait merveille. Toutefois, en parfaite honnêteté et malgré ses 3 étoiles dans le Guide Hachette 2008, je pense que cette cuvée présente moins d’élégance que les millésimes suivants. Pour des raisons techniques – la cave n’était pas encore fonctionnelle – j’ai dû vendanger tard en 2005.

 

Je me souviens d’avoir fait goûter ce vin au restaurant – hélas fermé – Marie à Bruxelles à Sébastien Kelner, le Belgo-italo-austro qui se fait appeler le Fou du Vin. Ce grand connaisseur m’a demandé, le regard interrogatif : « Un grand Amarone ? ».

 

 

J’étais TRES fier de son erreur.

 

 

 

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