UNE SEMAINE CHARGÉE (III) : APRÈS PÂQUES

Vijgen na Pazen
Vijgen na Pazen

 

 

 

 

 

 

Après avoir abandonné

– sans aucune lâcheté –

la remorque à vendange à Estagel,

Christine et moi

sommes « allés » aux figues.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En redescendant de Alt de Coume Majou, après la récolte de vendredi, j’avais identifié deux beaux figuiers regorgeant de fruits. Les branches basses avaient été dépouillées par des marcheurs de passage mais le dessus portait, portait, portait. Une échelle dépliable et un peu de volonté – j’ai peur en altitude – a permis à Christine de cuire hier des confitures délicieuses.

 

Pendant que le jus réduisait, j’ai fait une petite sieste amplement méritée avant de rédiger mes deux billets d’hier.

 

Notre illustration vous montre le figuier vert et le départ de la charretière qui monte à la Coume Majou. J’y ai arrêté le pick-up pour qu’un « randonneur » motorisé du dimanche ne vienne pas faucher l’échelle, et votre vigneron avec elle.

 

Vous connaissez mon goût pour les anecdotes, en voici une savoureuse. Alors que je travaillais depuis peu pour le compte du géant pharmaceutique Bayer AG, mon patron, arrivé à Bruxelles quelques mois après mon embauche, tentait d’obtenir le remboursement d’un antibiotique auprès des autorités belges de la santé. Son prédécesseur, assez « germano-rigide », n’y avait pas réussi durant trois années, alors que la molécule présentait réellement des avantages thérapeutiques marquants, ce qui justifiait mon engagement par la firme d’une part, et mon engagement personnel sincère derrière le produit d’autre part. Le nouveau venu n’était autre que Georges Stoleru, un ancien de l’Institut Pasteur, cousin germain d’un ex-ministre du gouvernement du président Giscard d’Estaing. Nous avons sympathisé  au bout de quelques semaines : moi j’ai apprécié sa finesse, son sens du « bon coup » et sa grande franchise envers moi. Lui, je crois qu’il a aimé mon approche organisée de ce dossier et mon atttitude positive devant chaque contretemps. Je l’ai donc emmené pour une « tournée » des meneurs d’opinion et des experts afin d’essayer de débloquer le dossier. Entretemps, il s’était mis à apprendre le néerlandais (cours particuliers quotidiens) et affichait des progrès rapides. Il aimait à placer de ci de là des formules à l’emporte-pièce. Quelle ne fut pas ma surprise, lors d’une soirée de plus au restaurant, de l’entendre répliquer au patron de l’association des pharmaciens flamands, en roulant les « r » comme seul un Roumain sait le faire : « Maar, beste vriend, dat zijn vijgen na Pazen ! ».*

 

 

Avis à mes visiteurs de la mi-octobre, qui se reconnaîtront :

on va essayer de garder intacts jusqu’à votre venue

quelques pots de confiture.

 

 

 

* : littéralement, « Cher ami, ce sont des figues après Pâques ! »,

    expression similaire au français « arriver comme les carabiniers ».

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Charlier, Thierry (mardi, 17 septembre 2013 08:59)

    D'Offenbach !