MINERVE, POUR TENIR LA TÊTE BIEN DROITE

Minerve sur la Cesse
Minerve sur la Cesse

De même étymologie 

que la vauclusienne Ménerbes,

dont je vous ai déjà parlé (voir la 2 CV),

le castrum de Minerve a toujours su garder la tête haute, même lorsque les armées de Simon de Montfort obligèrent

son seigneur Guilhem à capituler, 

sous la menace de la Malvoisine.

 

Cette catapulte propulsait des carcasses d’animaux morts dans le seul puits accessible aux habitants durant la sécheresse des mois d’été, comme en ce fatidique 20 juillet de l’An de Grâce 1210. Les dysenteries qui s’ensuivaient eurent raison de la pugnacité des Bonshommes et de la sagesse des Parfaits.

 

Plus prosaïquement, c’est la quête d’une excursion culturo-pique-niquale qui conduisit les pas de la Civale, guidant les miens, vers cet Hérault qui l’a vue naître. Remarquez l’accord au féminin du p.p. devant l’infinitif, un des ponts aux ânes de la grammaire française. Remarquez également, de la même veine, que « ponts aux ânes » prend l’esse à ponts au pluriel, alors que j’ai bien envie de prononcer « pontôzânes » et non « ponzôzânes ».

 

Eh oui, elle est de ... Saint-Pons, justement, Christine, à peine 20 km plus au nord, sur le versant sud de cette Montagne Noire qui a vu naître tant de châtaignes, de porcs, de grands vins (vive le Faugères !) et, un peu plus à l’est, même le génial Jean-Claude Carrière. Lisez son « Le Vin Bourru » et regardez les films de Luis Buñuel.

 

Minerve donc, c’est ce piton rocheux et cette magnifique bourgade médiévale qui donna son nom à tout une sous-région, à cheval sur les départements de l’Aude et de l’Hérault, quand ceux-ci servent de piémont aux Cévennes. Le vin y fut longtemps « bof-bof » et certains n’ont pas encore abandonné cette période. La plaine en contrebas, qui profite aussi de l’appellation, génère des milliers d’hectolitres (entre 200.000 et 300.000 suivant les millésimes) de jus assez quelconque, mûri trop vite et à trop gros rendement. Le grenache et le mourvèdre y donnent la réplique au ... carignan qui règne en maître. Je ne suis pas là pour me faire le chantre de cette appellation, mais il existe aussi du très bon Minervois de coteau, où le même carignan exprime tout son potentiel, utilement secondé alors par les grenache et mourvèdre.

 

Minerve, c’est aussi des balades le long des canyons de la Cesse et du Brian et la visite des deux « ponts naturels ». Vu le climat presque centre-africain de la journée d’hier, nous nous sommes limités à trois activités : un pique-nique au bord d’une vignette de syrah du côté de La Caunette - jambon blanc, beurre de baratte, Beaufort et Eglise de Coume Majou - d’abord, visite du bourg ensuite et descente (suivie de la remontée, sous haute surveillance insulinique) vers les deux « ponts » ensuite en passant par la poterne basse de la ville et le lit du cours d’eau, totalement à sec bien sûr.

 

La formation de ces curiosités géologiques est tout simplement fascinante. On sait que la partie méridonale du Massif Central, et donc ce « sud-Cévennes », était beaucoup plus plat jusqu’au Miocène (les grands singes évolués apparurent à cette époque). La Cesse et le Brian étalaient leurs méandres sur une plaine calcaire jadis recouverte par la mer (très nombreux fossiles marins). Sous la surface se ramifiait un réseau karstique très riche en canaux et poches d’eau souterraine, créé par l’érosion de ces roches calcaires carbonatées. Lorsque la région s’est soulevée (géologiquement), un plateau s’est formé tandis que le lit des rivières est resté à son niveau antérieur. La Cesse et le Brian ont imité le Colorado, formant autant de canyons. Les conduits karstiques et les cours d’eau ont finalement partagé le même niveau, suite à la « remontée » du relief, et les derniers ont fini par emprunter les premiers. Les méandres ainsi délaissés ont cessé de se creuser plus profondément et on les aperçoit « en altitude », bien au-dessus du lit actuel de la Cesse. C’est un spectacle très curieux.

 

 

Au retour, nous avons choisi la route d’Olonzac et d’Agens,

ne sachant pas qu’un autre blogueur (voir ICI)

avait emprunté il n’y a guère un itinéraire similaire au nôtre !

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Karey Stribling (mardi, 31 janvier 2017 18:38)


    I read this article completely concerning the difference of most up-to-date and preceding technologies, it's amazing article.