UN BREF SILENCE

Baptiste Poinot et sa compagne + Christine au sommet de Alt de Coume Majou : en visite à "La Loute" (carignan 1922)
Baptiste Poinot et sa compagne + Christine au sommet de Alt de Coume Majou : en visite à "La Loute" (carignan 1922)

 

 

 

 

Cela fait quatre jours

que ce blog reste muet.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous n’avons pas arrêté de bouger, recevant visite sur visite. En outre, la Loute elle-même est présente sur les lieux.

 

Ce premier billet de « rentrée artistique », puisque certains blogueurs aspirent au statut d’écrivain, va vous décrire une rencontre qui n’a rien d’étrange – un cuisinier de renom aimant le vin – mais qui s’est déroulée de manière insolite, me donnant matière à anecdote.

 

Vous savez que Christine « déniche » ses candidats-clients par une recherche assidue sur internet. Une fois le prospect cerné, il doit nous paraître non-suspect et en même temps me laisser circonspect mais point interdit.

 

Un contact dans la Drôme – tout ce qu’il y a de plus recommandable – lui avait ainsi annoncé qu’il préférait passer nous voir lui-même, lors de son congé annuel tout proche.

 

Et le congé annuel se passe, boeuf miroton-miroton-mirotaine, mais le chef-eu ne vient pas, le chef-eu ne vient pas ....

 

Et bien si, après un contretemps les ayant forcés à déplacer leurs vacances, Baptiste Poinot et sa compagne nous ont fait le plaisir de profiter d’une petite visite de courtoisie gourmande à Fonjoncouse pour découvrir le Domaine de la Coume Majou. Arrivés en début de soirée, car Bison Fûté avait vu rouge avec raison, ils n’ont pas eu assez de lumière du jour à leur disposition pour voir nos vignes sur le Fenouillèdes, mais nous avons abusé du soleil couchant pour nous hisser tout en haut de la Coume Majou (voir mon illustration) et admirer la vigne de la Loute, notre carignan plus que nonagénaire ... mais toujours pas arrivé à mi-véraison en cette fin de mois d’août ! Ensuite, c’est celui du Rec d’en Fourtou (partenaire occasionnel du précédent dans ma cuvée tout carignan) et enfin le Roc Blanc qui ont vu nos semelles se poser sur les fantastiques schistes d’Estagel, tout chauds en cette belle fin de journée.

 

De retour à Corneilla, un petit houblon de Beersel étancha notre soif (merci Armand), juste avant que la Muscadelle 2009 de Robert Plageoles ne soit à bonne température. Le chef m’a confié que, ouvrant très jeune (à peine 25 ans) sa propre enseigne, il n’avait gardé de la cave dont il héritait que les crus provenant des appellations de la vallée du Rhône. A cette occasion, il s’était défait des vins du grand bonhomme de Cahuzac et le regrettait à présent. Je l’ai consolé en lui disant qu’il est impossible de tout développer en même temps et que, maintenant que la renommée est au rendez-vous, rien n’empêche que les ors de Gaillac rejoignent la carte de FLAVEURS.

 

Je vous avouerai encore une bouteille de « Geynale » 1989 de Robert Michel, chez qui Thierry Allemand commença sa carrière, pour vous rassurer : on a également dégusté mes vins tout au long du repas. J’ai eu le loisir de décrire notre aventure, encaissant au passage les reproches de ma fille : - « Papa, tu parles tout le temps ! ». C’est une menteuse, je ne parle que quand je suis à table, car le reste du temps je m’affaire en cuisine. Il était bien bon deux heures quand nous nous sommes couchés, le millésime 1992 du Domaine de Lagajan à Eauze accompagnant à merveille les canelés justement réputés de Christine et sa pâte brisée aux abricots.

 

Le lendemain matin, sans aucune casquette plombée sur le crâne (peu de sulfite, voire pas du tout, chez nous), Baptiste a finalement pu nous expliquer la mise en place de son enseigne à lui : je me taisais enfin !

 

Je vous ai décrit cette rencontre comme insolite, car, contrairement à beaucoup d’autres grands chefs, celui-ci a voulu très tôt s’installer à son compte. Il dit qu’il n’a pas « fait beaucoup de grandes maisons » mais c’est aller vite en besogne : vous le retrouvez à « l’Europe » d’Avignon quand même et chez Michel Chabran ! Il est aussi passé chez Pic (pas loin de chez lui !) et par Paris. Flaveurs sera ensuite créé en 2006 et le macaron suivra 3 ans plus tard.

 

Quand Baptiste parle de ses recettes, ce sont les produits qui lui viennent à l’esprit, et ses yeux brillent. David Enjalran (Albi), dont Christine et moi avons adoré la cuisine, ne vous propose pas de carte : il vous signale les denrées disponibles le jour où vous vous attablez chez lui et construit ses plats sur cette base. Cette approche a immédiatement attiré l’attention de notre visiteur lorsqu’on en a parlé.

 

Vous l’avez compris (voir le clip ICI), une table faite d’inspiration vous attend à Valence. Je vous en parlerai une fois que je me serai assis là-bas.

 

 

Merci en tout cas au couple d’avoir accompli le détour par Corneilla.

Nous avons passé un excellent moment

et c’est pour moi un bonheur de faire découvrir le vignoble d’abord,

et puis nos petits vins sur des plats simples qui les mettent en valeur*.

 

 

 

* : La Loute 2011 – gros succès ce soir-là – a accompagné un râble de lapin à la bière, dont la sauce devait tout à la « Zwet.be » de la brasserie Drie Fonteinen, qui a retenu l’attention du chef. Il m’a quand même gratifié d’un froncement de sourcils quand je lui eus avoué qu’un peu de farine avait lié le jus, l’air de dire : « tricheur » ou bien « vilain garçon ». J'ai aussi passé sous silence mon petit secret: une cuillerée de moutarde de chez Tierenteyn. Eh, oh, chacun son métier !

 

 

 

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