PENDANT QUE CERTAINS ABDIQUENT, LUI, IL CHRONIQUE

Orgues, Ille-sur-Têt
Orgues, Ille-sur-Têt

 

 

Mon illustration représente le

site des

« Orgues d’Ille »,

que je n’ai

jamais visité.

 

 

 

 

Il s’agit de formations sablonneuses sur les hauteurs d’Ille-sur-Têt, qui rappellent un peu Bryce Canyon. Elles se modifient constamment dans le temps, au gré de l’érosion des collines. Ici, c’est l’astre du jour sur son déclin qui leur donne ces jolies teintes, à mon retour de la « Fête des Vieux Cépages », hier. Elles me font grosse impression, par ce soleil couchant ....

 

Cet événement fut un succès total : les visiteurs n’ont pas boudé un seul instant le hall de la salle des fêtes de la commune de Trilla et moi, je n’ai pas eu une minute pour aller voir les autres animations prévues.

 

Nous avons eu droit à un public de connaisseurs, et je dois dire à titre personnel que l’appréciation des quatre cuvées présentées m’a rempli de bonheur : Cuvée Majou 2006, Cuvée du Casot 2006, La Loute 2011 et – en première apparition publique – le Roc Blanc 2011.

 

J’ai pourtant failli me fâcher un instant. Il me faut vous raconter pourquoi.

Un petit bonhomme habillé en croque-mort, la cinquantaine, barbiche poivre et sel, lunettes, nez busqué et pas vraiment un Apollon, se pointe au stand et me laisse lui expliquer le domaine. A un moment, il m’interrompt à l’évocation de « mon » José, Valéro de son patronyme, et me déclare qu’il n’existe aucun propriétaire de vignes de ce nom sur le territoire de Maury. Or, José y est mon propriétaire, ce qui veut dire que je suis son fermier, pour 4 ha environ. Et il a planté ce vignoble lui-même, du vivant de son papa. Il n’y a jamais eu de vente entretemps. Après une brève explication – je ne trouve pas ce sujet captivant dans le cadre d’une dégustation de vin – je le laisse dans son erreur et nous commençons à servir les bouteilles. Majou et le Casot, deux 2006, qui avaient charmé les gens jusqu’à alors, sont jugés bons, « mais ce sont de vieux vins ». Je mets en doute cette affirmation (couleur encore jeune, nez fruité, pas de trace d’oxydation) mais insiste que « C’est chacun son avis ». Viennent alors les deux 2011, jugés beaucoup plus expressifs, mais on me précise d’un ton péremptoire que ce sont des vins de plus fort rendement (« au-delà de 20 hl/ha » me dit-on même), un rien dilués et beaucoup moins extraits.

 

A ce moment, j’émets l’avis que j’ai élaboré ces vins moi-même, à partir de raisins provenant de parcelles bien délimitées et où, malheureusement, je ne suis pas arrivé à vendanger ne fût-ce que 1.000 kg de raisin par hectare, et qu’en plus, au contraire, j’ai choisi des macérations longues (presque 40 jours), avec beaucoup de remontages et que le marc était totalement « lessivé » au décuvage. J’aurais accepté l’avis – tout en ne le partageant pas – que peut-être l’extraction était « poussée », mais l’inverse .... ?

 

Et notre petit Monsieur-je-sais-tout de continuer son baratin. A ce moment, souhaitant consacrer du temps à des visiteurs mieux disposés et plus intéressants pour moi, je lui signale gentiment mais fermement que notre discussion est arrivée à son point final. Devant ses insistances, il m’a fallu aller un poil plus loin, lui préciser qu’il m’irritait, qu’il n’y connaissait en fait rien et que je souhaitais qu’il dégage. Ainsi fut fait.

 

Des témoins m’ont signalé qu’il « connaît assez bien le vin, mais veut toujours le montrer » et il serait enseignant. Ah, voilà l’explication : c’est un prof ! De quoi, je n’en sais rien.

 

Je suis assez content d’avoir gardé mon sang-froid mais m’interroge sur les motivations d’une telle conduite. Je suis là pour faire goûter les vins – on ne vend quasiment rien à cette fête, ni moi ni les autres domaines plus connus ou meilleurs commerçants – et pour fournir des informations à ceux qui le souhaitent. Pourquoi ce genre de personnage y vient-il ? Manifestement pas pour glaner ces informations, qu’il nie obstinément. Sans doute pour se faire valoir, mais alors aux yeux de qui ? Et peut-être aussi pour être désagréable et « casser du vigneron », comme certains vont au restaurant pour « casser du cuistot ».

 

Si jamais il me lit, ce qui est peu probable, je lui adresse un message. Il pourra toujours redéguster mes vins si on se croise à nouveau – je n’aime pas interdire et ne suis absolument pas rancunier ni revanchard – mais je préfèrerais qu’il ne me pose plus de questions. Mes réponses ne l’intéressent de toute façon pas.

 

On terminera sur une note optimiste : la fête nous a tous réjouis,

je félicite les organisateurs et compte bien être présent

à nouveau l’an prochain, pour ce qui serait alors,

réellement, la quatrième édition !

 

 

 

Et trois post-scripta :

. Encore bravo à Carrie, la compagne du sympathique Marcel Bühler (Domaine des Enfants), pour le repas qu’elle nous a mitonné à midi

. Enchanté d’avoir fait la connaissance de mon voisin de stand, Jon Bowen, du Domaine Sainte-Croix dans les Corbières et de ses jolis vins, tout de fruité et de fraîcheur

. Je donne rendez-vous à la cave à mon confrère Thierry Tixier, rencontré lors de cet événement, pour une dégustation extensive

 

 

 

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Commentaires: 5
  • #1

    Denis Boireau (lundi, 22 juillet 2013 11:48)

    Je fais partie des priviligies qui ont eu acces au Roc Blanc en avant-premiere, et j'en ai justement ouvert une ce week-end. Un vin d'une richesse incroyable!
    L'anecdote du type qui aurait pu le trouver un rien dilue est absolument incroyable...

  • #2

    Luc Charlier (lundi, 22 juillet 2013 12:06)

    Merci, Denis, de ton appréciation. Parfois, il y a du dépit dans nos réactions. Mais là, je ne crois pas que j’ai été vexé. L’ineptie même des propos du type m’a simplement gonflé. Ma vie future sera trop courte pour que je gaspille ce qui reste à ce genre de sottises.

  • #3

    EmbusCad (samedi, 27 juillet 2013 11:39)

    Je les affectionnerais presque, moi, ces petits mecs parce qu'ils ne savent pas qu'ils sont cons.
    On a les mêmes à la maison qui te disent "la truite baigne dans l'huile", affirmations idiotes qui provoquent les sourires amusés des voisins de table parce que ne pas faire la différence entre beurre et huile ça ne peut que prêter à rire. Il fut un temps où je m'agaçais des remarques inintelligentes, faites uniquement pour péter le moral. Je les laisse désormais tout petits qu'ils sont sur leur quant-à soi morose et frileux et ne m'occupe que de ceux qui ont bon esprit, même s'ils n'apprécient pas forcément telle ou telle chose de la cuisine, du service ou du cadre, mais le disent avec intelligence et pour faire avancer le shimili, le shimilimili...

  • #4

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