MAJOU REFAIT SURFACE À LA BASTIDE D’ANJOU

L'orage s'approche du Lauragais
L'orage s'approche du Lauragais

 Nous devenons de

« vieux habitués »,

moi avec mes

presque neuf vendanges

et Christine avec

quatre années de présence

en restauration.

 

 

 

 

Avec le temps, des relations se créent et des affinités se confirment, au gré des emplois de nos clients mais aussi au gré de l’évolution de notre propre gamme.

 

Ainsi de Pascal Calvel. Christine lui avait fait découvrir le Domaine de la Coume Majou alors qu’il officiait comme sommelier auprès de l’excellent chef de la Pomarède, Gérald Garcia. C’est la Cuvée Miquelet qui lui avait toujours plu le plus. Il aime les vins structurés mais aux tannins pas trop marqués et avec un fruité présent mais sans excès. Rappelons que notre gaillard fut « Meilleur jeune sommelier de France » en 2000 ... c’était hier encore !

 

Il y a trois ans – si je ne me trompe pas – il a tenté une re-reconversion, car il est cuisinier de métier au départ, et s’est installé à son compte « au village ». Enfin, au port du Ségala, le long du Canal du Midi, qui est la partie fluviale de Labastide d’Anjou, son païs. Ainsi est reparti Le Relais de Riquet, le long de l’eau. On y rencontre, au gré des années et des nécessités, soit le Papa, soit Hélène, son épouse,  pour le seconder en cuisine. Inutile de vous dire que la carte des vins est « intéressante », plus toutes les suggestions du chef-sommelier qui n’y figurent sans doute pas.

 

Quant à la table, elle pourvoit à tout : du « sportif » roboratif pour les cyclo-touristes, les rugbymen en récupération, les chasseurs de passage, les agriculteurs affamés ; ou bien du « plus léger », salades gourmandes comprises,  pour les touristes en transit et les plaisanciers désirant un snack à l’amarrage ; ou enfin du « traditionnel » de grande qualité pour ... des gens comme moi. Pascale n’oublie pas son ancrage local et fait la part belle aux produits du coin : oui, Môssieu, même un cassoulet maison mais attention, pas à la viande de cheval. Pour cela, il vous faudra pousser jusqu’à Castelnaudary, un peu plus loin et, si j’étais de vous, je m’arrêterais plutôt au Ségala. Mais il n’oublie pas non plus son séjour « dans les macarons » : jamais rien de commun ni de bâclé dans ce qu’il propose. Même la « formule » la plus économique sera présentée avec attention et avec des denrées sans doute moins nobles par nature, mais de bonne provenance.

 

Pour le vin, faites-lui confiance. Un nombre hallucinant de jolis crus sans prétention mais de qualité et à des prix ..... Toutes les gammes multiples de 5 € y figurent. Et ce que vous ne voyez pas à l’étalage, demandez-le à l’intérieur. En plus, le café est bon.

 

Nous, on est allé lui faire déguster la Cuvée Majou 2007, qu’il ne connaissait pas encore. C’est plutôt pour l’hiver qui vient. Mais on lui a surtout montré nos deux « vins de soif », à rafraîchir si on le souhaite et à laisser glisser dans les gosiers, sous la tonnelle le long du chemin de hâlage.

- la Syrah de Coume Majou 2011 : légère, vendangée sans trop d’alcool encore (autour de 12 vol %) mais très croquante car les bonnes pluies de ce millésime, et un travail sur l’arbre foliaire, ont parmi une maturité très satisfaisante des peaux alors même que la tramontane n’avait pas encore commencé son oeuvre de concentration des pulpes et du jus. On n’est pas du tout sur le profil archi-mûr d’un Côtes-du-Rhône Villages, et bien entendu pas sur la classe d’un Cornas non plus. Non, on a obtenu un vin de soif, au fruité charmeur et à la finale fort gouleyante. Comme pour la table qu’il va accompagner, on a parié sur « la qualité sans la prétention ».

- l’Eglise de Coume Majou 2007 : on commence à montrer en clientèle cet assemblage (environ 3 tiers égaux) de syrah, grenache et carignan, car il a maintenant assoupli ses tannins, après 5 ans de bouteille. Déjà plus costaud que le précédent, il vous laissera néanmoins une grande impression de fraîcheur en bouche. Evidemment, la marque de l’Agly est présente, mais avec en plus les accents (bourgeon de cassis) d’une jeune vigne de syrah, vinifiée sans excès d’extraction. Je pense que Pascal a aimé son côté « retenu ».

 

Bon, pour les inconditionnels du Majou « solaire » et méditerranéen à l’extrême, il vous faudra patienter encore jusqu’à l’hiver. En attendant, je suis sûr que notre ami vous aura choisi un Cahors, un Madiran ou un Faugères « tout à fait corrects ».

 

Il faut bien que chacun vive,

même les collègues des autres appellations !

 

 

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