UN CLICHÉ

Observatoire océanographique de Banyuls
Observatoire océanographique de Banyuls

 

 

 

 

C’est l’oeil

derrière le fish-eye

qui fait la photo.

 

 

 

 

De même que la Kalachnikov ne tue pas, mais bien le doigt qui presse la gachette, ce n’est pas la boîte à pixels qui fait les photos, mais la volonté et la perception qui sont derrière. Parfois, parfois seulement – en flamand, on peut dire « soms, héél soms » ! - je me sens un peu comme Arthur. Vous savez :

« Die Welt als Wille und Vorstellung ».

 

Mon père adorait l’optique et possédait des chambres Linhof® au format 6 x 9 cm. Il s’en servait bien techniquement mais n’en a jamais « sorti » une seule photo réussie. Il m’a pourtant initié à la chambre noire – je tirais mes premières épreuves à l’âge de 7 ans, alors que j’ai attendu presque dix ans de plus pour ...

 

Ma mère était oculiste. No comment.

 

Pour mes 16 ans, on m’a ramené un boîtier Olympus OM-1 et un objectif Zuikor de 50 mm, avec le diaphragme d’ouverture le moins performant (F : 1,8 je crois) des States, comme disait la bonne bourgeoisie de l’époque. C’est un des plus beaux cadeaux que j’aie jamais reçu.

 

J’ai « liquidé » tout mon matériel argentique – il y en avait pas mal - à la rue du Midi de Bruxelles et, en échange, n’ai rien dû suppléer pour un kit de base japonais numérique : boitier basique, petit zoom et long zoom, flash entièrement automatique. Il me sert depuis 8 ans et les contacts de la carte mémoire commencent à montrer des signes de vieillissement. On appelle cela la maladie des boîtiers. Moi, je suis sûr que c’est de l’obsolescence programmée. En même temps, je suis incapable de me servir de 99 % des possibilités de « l’électronique embarquée », comme la majorité des amateurs et même un grand nombre de pros de l’image.

 

Et pourtant : quelle liberté de création, quel plaisir, en dépit du « piqué » beaucoup moins bon ! Je possède des focales fixes aussi à présent mais l’image reste « de la merde » techniquement par rapport aux Hasselblad et autres Leica de jadis. Nous faisions attention à toujours choisir l’ouverture la plus fermée possible – j’adore cet oxymoron – et la vitesse la plus haute possible, pour ne pas avoir de « bougé ». Maintenant, clic-clic et ça marche. 

 

 

J’ai toujours aimé LA photo.

Maintenant, j’ai même découvert

le plaisir DES photos.

Elles sont toutes réussies à présent

car c’est l’oeil qui les fait, pas la boîte.

M’en vais peut-être faire du nu ...

 

 

 

 

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