J’AI RENCONTRÉ LA LUCIENNE, MAIS AUSSI LA CLAIRETTE

Lucienne et Christine : deux fleurs dans un jardin
Lucienne et Christine : deux fleurs dans un jardin

 

 

 

 

Il y a un an, presque

jour pour jour, Hervé Lalau

se faisait l’écho d’une action

de PR organisée par

les petits gar(d)s de Bellegarde.

 

 

 

 

 

Je ne sais pas s’il s’y est rendu mais il m’avait à cette occasion rappelé l’existence de l’appellation Clairette de Bellegarde AOP. Je l’avais confondue avec l’effervescent de la Drôme Provençale appelé Clairette de Die AOP : la France a encore pas mal de chemin à parcourir pour clarifier, non pas ses moûts, mais ses dénominations.

 

A Die, on a de la « méthode ancestrale » (comme à Limoux) qui s’obtient par fermentation incomplète en bouteille de raisins de clairette et de muscat d’Alexandrie. C’est un « pet nat » comme disent les branchouillards. On a aussi de la méthode champenoise – et « Merde au CIVC ! », vous le savez - qui ne peut contenir que de la clairette.

 

Ici, seul le cépage clairette et seul le finage de la commune elle-même (dans le « 30 ») peuvent donner naissance à la Clairette de Bellegarde, un ... vin sec, très sec et tranquille. A côté, cela devient des .... Costières de Nîmes. Le député-maire en place au moment du décret d’appellation devait être bien en cour, même si le nom apparaît dès 1917.

 

Christine et moi avons eu la chance d’être accueillis au cours de ce déplacement par trois des plus belles tables du département du Gard – sans doute LES trois plus belles tout court – et logions en chambre d’hôtes, comme à l’accoutumée. Je dois tout particulièrement vous recommander celle de Lucienne, au Havre Provençal. Tout est exactement comme sur le site et la décoration florale du jardin est exquise, des iris et roses multicolores aux pavots et au cannabis. Non, je mens : il y a effectivement des coquelicots mais je n’ai pas vu de chanvrier. On se trouve ici à peu de distance du pont du Gard, d'Uzès la belle si chère à Malraux, de Beaucaire et Tarascon, des arênes de Nîmes et même d'Avignon.

 

Aparté : pourquoi « je mens » ne prend-il pas de « t » avant le « s » final ; le radical est pourtant < ment- > ? Idiote langue française.

 

Après le petit déjeuner – confitures maisons et croissants délicieux – et la dégustation du matin dans un endroit fantastique (on y reviendra), nous avons pris le chemin de la Cité des Papes. Je vous expliquerai une autre fois que nous avons en effet la chance de proposer du vin de l’Agly à la carte de la plus belle table des environs de l’appellation Châteauneuf-du-Pape. Pourtant, arriver à faire retenir mes grenaches sur le territoire aux galets roulés, c’est comme imposer de la Flammekueche à un pizzaiolo !

 

Mais en route, je me suis retrouvé au beau milieu d’un orage tonitruant (forcément) et devant la porte de la coopérative de Bellegarde (ça, c’est facultatif), d’où mon arrêt-découverte.

- « Oui, on a de la clairette, et on en a même deux. Il y a la première – que j’ai goûtée – et une autre, qui n’est pas meilleure mais elle, elle est « en bio ».

Elle coûte presque le double. »

On pourrait vraisemblablement perfectionner le sales-talk du camarade-préposé, mais il est gentil et le vin, extrêmement clair, offe un nez très citronné et aux parfums de lys ou de pervenche ; de la clairette, quoi. En bouche, nous ne parlerons pas de matière mais il n’y a aucune amertume et une très vive acidité : c’est la parfaite alternative au gros plant, au sylvaner de plaine ou au Muscadet sans prétention. J’en ai acheté deux cartons pour mes coquillages des semaines qui viennent et ils m’ont coûté moins cher qu’une seule bouteille de ces Chablis Grand Cru que les snobinards gaspillent en accompagnement de leurs huîtres. La bouteille, une bordelaise fumée sérigraphiée, ne bénéficie pas d’un capsulage à vis – encore plus dommage sur ce type de vin dont la qualité essentielle réside dans la fraîcheur et la vivacité – mais surtout, les conditionnements « six debout » ne contiennent pas de carton de cloisonnement.

 

 

Ils s’entrechoquent donc au moindre rond-point,

à la moindre bande rugueuse avant les péages

et surtout sur les « plateaux surélevés ».

C’est extrêment irritant et pourrait engendrer de la casse.

Pour ce que coûte l’intercalaire !

 

 

 

PS : vous avez remarqué, aux 3ème et 4ème § du corps du texte, l’utilisation

       des trois orthographes de « cour/cours/court ». C’est-y pas joli, ça ?

 

 

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