GASTIBELZA ET MOI

 

Dansez, chantez, villageois, la nuit tombe
Sabine, un jour,
A tout vendu, sa beauté de colombe,
Et son amour,
Pour l’anneau d’or du comte de Cerdagne,
Pour un bijou

 

Le vent qui vient à travers la montagne
Me rendra fou ...

 

 

Dans un de mes derniers billets, j’évoquais l’enclave de Llívia et le petit village de Saillagouse. Il s’inscrivent dans ce qu’il est convenu d’appeler « le plateau cerdan », une curiosité géographique qui constitue un but de promenades inépuisable. Vous en apercevez ici un petit morceau, dont j’ai volontairement escamoté les deux points de vue habituels : le massif du Carlit plein nord (qui serait à l’extrême droite sur le photo) avec Font-Romeu et le Capcir, et le Pic du Puigmal au sud (forcément tout à gauche) au-dessus d’Osséja.

 

Ici, je vous fais embrasser du regard les abords orientaux de Llívia, avec l’Andorre en toile de fond : beau !

 

Cette zone de moyenne altitude (entre 1000 et 1300m) se présente en fait comme une dépression à l’extrémité catalane des Pyrénées. D’habitude, les vallées des P.O. empruntent l’axe nord-sud. Celle-ci suit la direction est-ouest : l’extrémité française rejoint la vallée de la Têt par le col de la Perche (1569 m) tandis que son prolongement espagnol file vers l’Urgell. Tout autour, des 3.000 ou presque (Carlit : 2961 m, Puigmal : 2913 m), qui protègent la zone des précipitations, qu’elles soient atlantiques en provenance de Toulouse ou méditerranéennes quand elles montent du Roussillon. La Sègre et ses affluents, complétés par un réseau de canaux, ont transformé cette région naturellement sèche en une aire de bocages, de pâturages et de maréchage très verts.

 

Une part du meilleur bétail du département est élevé ici (et à l’estive à la belle saison) : bêtes à viande (race gasconne, Aubrac, Limousine, blonde d’Aquitaine ...), agneau des Pyrénées (le « xai ») , veau d’appellation Vedell. On y trouve aussi des pommes de terre de montagne très savoureuses (Charlotte, Béa, Bintje même). Les fromageries artisanales transforment le lait de la race alpine et de Frisones. A peu près maintenant, on va cueillir (ramasser en fait) les cariolettes (faux mousseron ou bouton de guêtre), qui accompagnent si bien les volailles fermières. Moi, c’est un des seuls mets sur lesquels je bois volontiers un pinot gris alsacien : je ne suis d’ordinaire pas un fanatique de ce cépage, sauf quand le botrytis l’anoblit.

 

On dit que les Cerdans représentent le parfait exemple du Català Borro, car souvent le caractère des montagnards est trempé. Moi, j’en ai rencontré de très agréables.

 

 

Sur ce vieux banc souffrez que je m'appuie,
Car je suis las
Avec ce comte elle s'est donc enfuie
Enfuie, hélas
Par le chemin qui va vers la Cerdagne,
Je ne sais où

Le vent qui vient à travers la montagne
M'a rendu fou !
 

 

 



 

Écrire commentaire

Commentaires: 0