CEUX QUI NE SAVENT PAS ENSEIGNENT

 

 

 

 

 

Non, ceci n’est pas

ma n^ième tirade contre

la piètre qualité des écoles,

de l’école en général.

Et d’ailleurs,

on peut me répondre :

- « Essaie l’ignorance,

pour voir ».

 

 

 

 

 

 

C’est une tentative d’auto-dérision, cette forme ultime de l’humour dans laquelle les Juifs excellent souvent. Popeck m’arrache des larmes de bonheur chaque fois que je l’entends, par exemple. En effet, le blog – ultra-visité – de Vincent Pousson a publié le 7 mai dernier un billet très sympathique à notre égard, où la

Cuvée La Loute paraissait très à son avantage, intitulé : La leçon de carignan du prof. Charlier. Voici d’ailleurs le LIEN. Lisez-le.

 

J’étais bon élève à l’école primaire. J’étais encore correct au secondaire, et même excellent pour tout ce qui était littéraire. Malheureusement, tout en maîtrisant à peu près l’algèbre, je suis une calamité en mathématique et je n’aime pas cela. C’est donc tout naturellement que j’ai poursuivi un cursus ... scientifique.

 

Puis: “ Call me Luc Charlier. A few years later — never mind how long precisely — having barely enough money in my purse but nothing particular to interest me at home, I thought I would wander about a little and see the winy part of the world ...”

Oui, je sais, n’a pas le talent de Melville qui veut mais l’idée est bien là.

 

Je n’ai aucune formation officielle en quelque matière agricole que ce soit et ne souhaite en remontrer à personne.

 

Pourtant, en 1984, le magazine Semper me confiait la chronique « vin » de sa nouvelle formule, que j’inaugurais. Puis, d’autres hebdomadaires ou mensuels firent de même. Je crois que la raison tient dans le fait que, écrivant les versions flamandes et françaises de mes textes, et ne me faisant que très peu payer (ou pas du tout) par dessus le marché, je ne leur coûtait pas trop cher.

 

Ensuite, le regretté Hamilcar Michiels, qui avait pris la suite de deux grands spécialistes comme Robert Goffart puis Willy Bizet, me demanda juste avant son décès prématuré de prendre en charge le « Cours d’oenologie » de l’Institut Lambion, le célèbre « Cours du CERIA » comme on l’appelait. Et moi, innocent, j’ai accepté la crainte chevillée au corps cette « offer one cannot refuse ».

J’étais devenu « professeur ».

 

En 1993, j’ai rejoint – en « élève libre » - le comité de rédaction de In Vino Veritas, où j’ai accompli de plus en plus de travail : création personnelle d’une part, mais aussi édition/adaptation de textes, ce qui n’a pas toujours plu à mes petits camarades. Je vous jure pourtant que c’était parfois bien nécessaire !

 

En 2004, j’ai pondu mes dernières copies, pensant que le cumul vigneron/critique oenologique n’est pas défendable sur le plan éthique. Chacun possède son avis à ce sujet.

 

Et me voilà devenu vigneron à part entière depuis le 12 février 2005, grâce à l’intervention de Nicole Werbroeck, hélas disparue l’an dernier, qui a fait surgir en moi suffisamment de volonté et de motivation pour oser tenter l’aventure. J’essaie d’en vivre et y suis presque arrivé sur l’exercice 2012. J’espère que cela se réalisera complètement en 2013 car ni Christine ni moi n’avons d’autres sources de revenus et il est temps de s’ôter de dessus la tête cette épée de Damoclès qu’on appelle l’impécuniosité, si le mot existe.

 

J’en profite pour remercier – je ne le ferai jamais assez – tous ceux qui ont accepté très tôt de devenir mes clients alors que le domaine ne jouit d’aucune réputation et que ma visibilité dans la presse est restreinte. Mais je remercie encore plus – sans les citer, ils se reconnaîtront – les amis qui ont même fait plus que cela.

 

Donc, pas de souhait de ma part d’expliquer aux collègues comment il FAUT faire, mais toujours la volonté de montrer ouvertement comment nous faisons ici, et pourquoi. Il ne s’agit pas d’enseignement, mais de transparence.

 

J’espère que les vins que nous produisons

– et que je trouve bons à titre personnel,

sans modestie feinte –

vous plairont de plus en plus, et longtemps !