UN BLOG DE PLUS, MERCI MICHEL

Oui, je sais ....
Oui, je sais ....

 

Michel Smith, au cours d’un

commentaire sur un blog ami

faisant référence aux vins d’honneur,

nous interpelle sur la

célébration du 8 mai à Corneilla.

Billet d’humour.

 

 

Tout d’abord, et les non-roussillonais l’ignorent, il existe au moins trois Corneilla, tous offerts en hommage au vétéran romain Cornelius au moment où il a pu quitter le service actif pour son « Honorable Discharge ». Il était habituel de céder une villa et les terres y attenant au militaire ayant rempli toutes ces obligations. Il continuait d’associer ainsi Rome, ou au moins la citoyenneté romaine, aux provinces reculées. Chez les Gallo-romains, et notamment ceux de Septimanie, ces liens perdurèrent longtemps, même sous les Wisigoths. En fait, il a fallu les Francs pour bouleverser cette donne : un comble.

 

De Corneilla-de-Conflent, je ne peux pas vous dire grand chose. Je n’y ai jamais mis les pieds en dépit de la présence d’une jolie église, d’un prieuré roman augustin et du château des Comtes de Cerdagne-Conflent. Elle compte 470 habitants.

 

Pour Corneilla-del-Vercol, je ne suis jamais rentré dans le village mais la voie rapide passe devant et il est le siège du domaine viticole (et agricole) de la famille d’Oriola, celle-là même qui donna à la France un champion olympique en concours hippique (1964). Son cousin par alliance obtint lui une médaille d’or au fleuret ordinaire (28 juillet 1952), et réédita son exploit après le passage à l’arme électrique (en 1956). Comptez 2000 habitants environ.

 

Et Corneilla-de-la-Rivière (aussi 2000 âmes environ) est célèbre sur le blog pour avoir supporté un certain Léon depuis 2005. L’équipe municipale, forte de 5 personnes en fait, de centre-gauche autour d’une maire communiste, a organisé la célébration de la « victoire » du 8 mai 1945.

 

Je ne sais pas si avoir toléré cinq longues années que des occidentaux – pour faire simple – s’entretuent permet de crier victoire à la fin, surtout après le Enola Gay, la shoa et la victoire finale du Plan Marshall et de la machine productiviste états-unienne. Ici, il y a eu dépôt de gerbe devant le monument aux morts – je m’incline devant leur mémoire – un petit discours, la Marseillaise et puis ... dispersion. Par contre, la cour intérieure du bâtiment en face de ma cave a résonné de midi à 5 heures environ des accents très bruyants d’un orchestre de variété, loué par le cafetier/bistrotier du pays, et je pense que « le jaune » et la bière y ont coulé à flots. Certains en rotent encore.

 

La coopérative du village, à présent défunte et dont les adhérents portent le raisin jusqu’à Salses-le-Château, à la limite de l’Aude, était pourtant célèbre pour son vin doux. C’est en effet le mastodonte Arnaud de Villeneuve qui engloutit le raisin depuis trois campagnes, tout en s’autorisant à le refuser en fin de campagne, une fois le plein fait et sans autre forme de procès. Jadis, la cave vendait un Rivesaltes ambré hors d’âge à l’étiquette hideuse et dans une bouteille pas possible mais de très grande qualité : Castell Réal. Lors d’une dégustation IVV, à l’aveugle, il avait été brillamment remarqué par les Stuyck’s Boys, dont votre dévoué Léon.

 

Quant à moi Michel, j’ai écouté du blues primitif (Robert Johnson), du blues plus moderne (JJ Cale) et du blues-speed de qualité (Eric Clapton) en faisant de la paperasse. J’en ai profité pour faire glou-glou, sans Lady ni Miss, mais avec le splendide Muscat du Goldert de chez Burn. Et ensuite, je me passe et me repasse la première symphonie de Dmitri Shostakovitch, que nous aurons la chance d’aller écouter dimanche. Créée en 1926, Shosta avait 19 ans seulement, elle servit à lui obtenir son diplôme du conservatoire de Léningrad. Pas plus qu’un chroniqueur gastronomique, je ne me pique pas d’être critique musical. En vérité, je ne sais pas lire une partition, alors que mes parents étaient de bons pianistes amateurs et que mes enfants sont des musiciens accomplis. Mais j’adore la musique, les musiques en fait. Ici, l’inspiration slave est évidente, dans la veine de Prokofiev ou Stravinsky et avec une orchestration peu touffue, fort accessible pour un primaire comme moi.

 

Voilà, Michel, comment on a célébré le 8 mai à Corneilla.

Dans une heure, des amêijoais (palourdes) de belle taille que j’ai achetées hier à Port-Vendres, nous serviront de dîner. Je n’ai pas de coriandre pour les faire à l’alentéjane, et vais me rabattre sur basilic plus ail, ce qui devrait faire l’affaire. Christine à la flemme de nous préparer des pâtes fraîches et c’est donc du « tout fait » qui les accompagnera. Tant pis.

 

Ma réserve de vin blanc est pauvre, pauvre, pauvre à présent. J’aimerais un de ces bons vins de Charneco, chers à William Shakespeare (le Bucelas en fait), mais point d’arinto en cave. J’aviserai.

 

Enfin, en cours de soirée, ce sera Cannabis sativa en provenance directe d’une petite unité de production quercynoise bio et a wee dram, Caol Ila sans doute.

 

Il est probable que le lecteur de galette numérique

sera mis à contribution pour nous montrer

soit Gilda (et la plantureuse Rita)

soit « Le Mépris » que je n’ai jamais vu.

La Bardot était belle et on verra

si Godard arrive à la transformer en comédienne.

 

 

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Michel Smith (mercredi, 08 mai 2013 19:28)

    Eh bin merci Léon. J'en déduis que le VDN n'a pas coulé à flots à Corneilla/Rivière, mais que tu ne t'es pas privé. En revanche, si tu vas au théâtre un jour de semaine classique, n'oublie de grignoter quelque chose dans le nouveau petit bar à vins qui fait face au "grenat", comme ils disent. Son nom : Via del Vi. Tél. 04 68 67 84 96. Aux fourneaux, Aurelia et à la cave, Romain.

  • #2

    Luc Charlier (mercredi, 08 mai 2013 21:21)

    Tiens, Forgeron, tu me donnes une idée. M'en va écrire un texte intitulé "Je suis un grenat, comme ils disent!". Je ne suis hélas pas musicien, donc pour la musique, on doit se pencher sur une alternative. Comme je n'apprécie guère Aznavour (un factieux doublé d'un fat), je pense que je vais devoir trouver une ... tête de Turc! C'est Bowie qui chantait: "This ain't R&R, this is genocide!"