PAS D’ACCORD AVEC LA CRITIQUE

 

 

 

 

Le quinzième album de

Maxime Le Forestier

tourne sur ma platine

depuis hier.

Je le trouve très réussi,

mais trop court.

 

 

 

 

 

 

 

Beaucoup d’artistes (tous ?) produisent le résultat de leurs influences.

Pour des raisons peu claires, j’ai commencé à me réintéresser dans le détail à ce qu’a fait Patti Smith. Ses quatre premiers albums – Horses (1975), Radio Ethiopia (1976), Easter (1978) et Wave (1979) – sont un condensé de ce que lui ont apporté les Stones, Dylan, les Doors, Lou Reed, Janis Joplin, Jimi Hendrix, Springsteen, les Ramones et The Clash ....

 

L’influence rimbaldienne, plus son obsession à devenir la nouvelle Jeanne Hébuterne et une émule de Jean Genet, transparaissent à chaque ligne, à chaque instant, dans chaque image.

 

Ce nouvel opus de Le Forestier, c’est cela même.

J’ai lu – la critique l’éreinte – qu’il est peu inspiré. Moi, je trouve que c’est un petit bijou, mais beaucoup trop court, du format d’un LP de jadis. Il a 7-8 ans de plus que moi. C’était beaucoup quand nous étions jeunes, mais cela nous range dans la même génération à présent et peut-être a-t-il tellement vieilli qu’il a oublié qu’un CD couvre le double de plages au 21ème siècle ! Ou alors sa maison de disque souhaitait-elle vite faire banco et partir avec la mise ? C’était pourtant Abba qui chantait « Winner takes it all ».

 

Dix plages, de beaux textes, vifs, prenant parfois quelques libertés avec le français.

 

Dans « Le P’tit Air », une collaboration avec Julien Clerc, il nous fait penser au « C’est déjà ça » de Souchon. Il y évoque la mousse comme il parlait de la rouille qui aurait eu du charme si elle s’était limitée à abîmer les grilles. Quand j’ai vu Maxime au Cirque Royal du centre de Bruxelles, son show était devenu beaucoup plus visuel et mis en scène que ce qu’il proposait auparavant (Parachutiste etc ....). C’était l’influence de Julien Clerc, disait-il. Moi, cela me choquait car il avait été « récupéré ». A présent, Juju incarne l’élégance, une espèce de Manu Katché, bizarrement, et plus du tout le show-bizz.

 

Dans « Les Coups », c’est le Cabrel de « La Rose et l’échelle » ou encore de « Les Cardinaux en costume » qu’on croit entendre. Bon, en même temps, guitares, voix avec de beaux mediums et côté baba, cela les réunit in a way.

 

Dans « La P’tite Hirondelle », c’est les îles de Philippe Lavil, mais surtout les accents de « Chienne de vie » qui réapparaissent. J’aime beaucoup.

 

Dans « La Bête Curieuse », il tire sur l’ambulance hurlante. C’est vrai que la presse « à la papa » se meurt. Et elle a tout fait pour cela (médiocrité), même sans le coup de pouce de l’internet.

 

J’apprécie énormément « Impasse des Oiseaux », qui subit à l’identique le traitement apporté à « Entre la rue Didot et la rue de Vanves » ou encore à « Chansonnette à celle qui reste pucelle » de Brassens. Très agréable climat et chaudes sonorités.

 

Ensuite, « La Folie » m’a fait découvrir Camille. Je n’ai pas de télévison et ne savais donc pas qui elle est ni ce qu’elle fait. Jolie voix.

 

« L’Averse » évoque immanquablement les musiques gaéliques ou occitanes, et même un rien de Soweto.

 

Enfin, c’est une bossa – ou peu s’en faut – qui termine l’album, déjà. « Le Papillon », qui ne s’est pas enfui du bagne de Cayenne, ne vole plus.

 

 

Trop court, mais bien, très bien.

On attend le suivant, fox terrier !

 

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 2
  • #1

    Cad (mardi, 07 mai 2013 21:17)

    Il faut bien que temps à autre nous soyons en désaccord, Luc! Le Forestier je le trouve urticant. Mais c'est moi qui dois avoir la peau fragile. je conçois que d'autres puissent avoir le cuir plus rude aux épreuves...

  • #2

    Luc Charlier (mercredi, 08 mai 2013 12:20)

    Je t’expliquerai les paroles un jour, Sylvie. Je sais que les Lyonais ont du mal avec la langue française.