MON TROIS ÉTOILES À MOI

Vin noir et viande bleue
Vin noir et viande bleue

 

 

 

De temps en temps,

ce blog doit aussi

vous parler de vin,

de mes vins !

 

 

 

 

 

Hier soir, après une quête vaine d’un projecteur multimédia qui me convienne – le sommet de gamme est trop cher, beaucoup trop cher, et une ampoule de rechange (indispensable) pour un appareil plus simple vous coûte quasiment le même prix qu’un neuf, à 20 euros près – je devais gérer ma frustration. Je cherchais donc ce que Michel Smith a appelé un « refouloir » ; j’aime beaucoup ce vocable qui combine le fouloir à raisin (ou à peau, vieille peau en ce qui me concerne), le défoulement et le refus.

 

C’est une tende de tranche de charolais qui fut ma victime expiatoire, ainsi qu’une botte de cresson et une bouteille de la Cuvée du Casot 2005. J’espérais ainsi attraper la douve en même temps que la « douf ». Inutile de vous signaler, beurre maître d’hôtel extemporané aidant, que l’accord se fit facilement.

 

Pour sauvegarder mon image de marque, Christine m'incite après relecture à signaler que je ne fus pas le seul à torcher le flacon et à liquider la pièce de viande. Elle a raison: deux poivrots valent mieux qu'un.

 

On n’a souvent que le bien qu’on se fait, version prosaïque de « Charité bien ordonnée commence par soi-même » ; je vais donc me muer en dame patronnesse de mézigue, même si Jacques Brel excluait des largesses toute « pauvresse qui fréquentait un socialiste ».

 

Dans sa version 2008, restée dans les annales, le Guide Hachette du Vin nous disait : « ... sa Cuvée du Casot (2005) mêle au nez la mûre et le cassis écrasé à une agréable touche poivrée. Onctueux, rond, suave, plein et long, construit sur des tannins croquants, c’est un vin gourmand qui donne envie d’un foie gras aux fruits rouges. Le coup de coeur n’est pas loin ».

Il nous décernait trois étoiles pour ce vin ... ma toute première mise en bouteille. En 6 millésimes proposés, j’ai eu ensuite le bonheur de voir 5 de mes vins retenus par le guide ... mais j’attends toujours le coup de coeur. Il faut croire que je dois marcher encore un peu sur le chemin de la reconnaissance.

 

Voilà comment je ressens ce vin aujourd’hui :

 

. Malgré 7 années de garde, dans une loge du fond de la cave, non climatisée (mais peu soumise aux écarts de température), la robe reste noire et dense, bien limpide si on accepte de redresser la bouteille quelque temps avant de la décanter. Elle n’a été ni collée ni filtrée. De juin 2006 à maintenant, les capsules à vis ont fait leur travail, impeccable.

. Le nez, d’abord discret, continue ensuite à nous offrir de la mûre, comme le dit le guide, et du poivre, du goudron et du thym qui chauffe au soleil.

NB : il est en fleur ici pour le moment

. En bouche, les tannins sont plus que croquants : ils sont ronds et tapissent le palais, tandis que c’est comme du vin doux de Maury, mais sec, qui accompagne la viande de boeuf.

 

Il reste quelques cartons de ce vin à la vente, et je m’en suis mis de côté .... PMG. (pour ma gueule)

 

Pour la petite histoire, celle qui écrit la grande du domaine, je n’ai pas pu produire de « casot » entre 2010 et 2012, suite à la grêle féroce du 16 juin 2010 et ses répercussions, liées à la sécheresse de l’an dernier et au danger qui existe à travailler cette vigne en grand dévers. Cette année, je vais faire tous les efforts pour faire renaître ma cuvée-phare, ne serait-ce que pour quelques centaines de bouteilles. Si tout se passe comme je le souhaite, le grenache y prendra une place encore plus importante et je la déclarerai en « Vin de France », puisque l’appellation d’origine très protégée « Maury sec » ne veut pas de vigneron qui ne possède pas de bâtiment sur le périmètre communal. Une contre-étiquette la décrira avec précision à l’intention des amateurs curieux.

 

 

Rendez-vous après les malos !

 

 

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