CHERCHEZ LE POINT J

 

 

 

 

 

Un concours qui

ne veut rien dire.

Mais un lauréat

de très haut niveau.

 

 

 

 

 

 

Je n’aime pas les concours. A titre personnel, ma performance est toujours moins bonne sous l’influence du stress. Mais, de manière plus générale, j’adhère à la doctrine de l’élitisme distributif ... que j’ai créée, en toute modestie (hum). Je veux dire par là que mon monde parfait souhaite le meilleur ... pour tout le monde. Et c’est possible. Il suffit d’atteindre le niveau de qualité maximum qui permette de « servir » tous les individus.

 

Bien sûr, le nec plus ultra, le fin du fin ne seront peut-être plus de la partie. Et ce n’est même pas sûr. Si moi j’aime rouler en Ferrari – je vous rassure, je m’en balance – mais que mon frère préfère se balader sur un demi-sang fougeux et endurant, tandis que Christine rêve d’un tailleur Chanel et ma mère d’une représentation magistrale de Das Rheingold au Festspiele de Bayreuth, on peut peut-être arriver à satisfaire toutes ces aspirations en même temps. Il suffit que ce ne soient pas les mêmes qui ont TOUT ce qui est bon, et en privent ainsi la masse, comme cela se passe pour l’instant.

 

Vous voyez que l’élitisme distributif peut marcher.

 

Bon, quittons l’utopie et revenons aux concours, débiles dans la plupart des cas.

Mais cela fait vendre du journal et du magazine, cela permet d’exposer les sponsors et, vous diront les libéraux, cela stimule l’émulation. Mon cul !

 

Un concours récent a classé les 50 meilleurs restaurants au monde. Quelle farce – et je ne parle pas de celle de la raviole ou de la dinde, encore moins de celle du lièvre à la royale !

And the winner is : les frères Roca, à Gérone.

 

Par un hasard (?) heureux, j’y suis allé.

Le 15 septembre 2007, mon ami Xavier, figurant souvent dans cette tribune, fêtait ses cinquante ans. A cette période de l’année, un vigneron roussillonais ne peut s’absenter. Et lui tenait à ma présence, notamment car j’avais accepté, seul parmi tous, d’être son dernier témoin de mariage (en date). Vous pensez, Best Man, cela me va !

 

Qu’à cela ne tienne, il a embarqué sa femme (celle de l’époque) et treize de ses potes dans un coucou d’une compagnie low-cost – non pas par avarice mais car elle dessert l’aéroport local – et a obtenu une table au Can Roca (qui ne s’appelait pas encore le « Celler ») grâce à l’intervention de l’excellent photographe et reporter gastronomique Jean-Pierre Gabriel.

 

De mon côté, j’ai emmené quelques bouteilles de ma propre production pour faire une petite dégustation en levée de rideau, et des magnums de Kabinett du Weingut Maximin Grünhaus, comme apéritif, à tout hasard. La flute mosellane est très élégante en magnum et je n’élaborais pas encore de blanc à l’époque. 

 

Le repas a été parfait, comprenant une douzaine de services et 17 vins si je me souviens bien.

 

Commençons par Joan.

Il nous a notamment proposé une brochette de moules, 7 mollusques ayant chacun leur sauce propre. L’une d’elle était faite à base de ... riesling du domaine Maximin Grünhaus, cela ne s’invente pas. Certains ont aussi « craqué », c’est le cas de le dire, pour une huître en gelée, dont l’agar-agar renfermait de la poussière de schiste. Très craquant, trop craquant à mon goût. Je passe des heures à enlever les arrêtes des rougets et le sable des solens, ce n’est pas pour avaler de la poussière de schiste à table. J’ai mon chenillard pour me fournir cet inconvénient, merci bien ! Mais surtout, il y a eu du porcelet de lait caramélisé .... un délice. Le talentueux Cyrille Attrazic réalise à peu près la même recette à Aumont-Aubrac.

 

Comme toujours, mon diabétologue m’interdit de parler des desserts. Dommage car .... je ne pourrai pas féliciter Jordi. Sa maman a déclaré à un journaliste qu’il était arrivé 12 années après son frère puîné car le couple avait réalisé tard qu’il leur manquait un pâtissier. Ils ont de l’humour, ces Catalans du sud.

 

Et terminons par Josep. Son choix a été parfait, d’autant que, en cours de route, il a entendu que nous étions plusieurs à aimer le Jerez et nous a servi du palo cortado à la en veux-tu en voilà.

 

 

Donc, aussi dénué d’intérêt que soit un classement,

celui-ci a eu le mérite de me permettre

de rendre hommage aux trois frères J,

fournisseurs de Joie, de Jouissance et de Joyaux.

 

 

 

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Commentaires: 3
  • #1

    Mertens Alain (samedi, 04 mai 2013 12:56)

    J'ai eu la chance de faire partie des amis de Xavier conviés à ce fameux repas d'anniversaire.
    Inoubliable...
    Des gens exceptionnels ces catalans
    Trois frères qui se complètent à merveille.
    Quel festival de grands vins souvent parmi les plus brillants mais les plus méconnus.

  • #2

    Van der Ghinst (samedi, 04 mai 2013 13:15)

    et je vous promet d'y retourner, cette fois avec Marc et sa carte d'idenditée pour mes 60....j'espère vivre pas loin de là dans les prochaines années.Pour le prochain mariage (persiste et signe je vais rattapper le gars de saint tropez)je reste fidèle à INADA car il garde toujours la déco de la pièce montée des précédents : "Joie et éternité" Xavier ex-Ghinst

  • #3

    Luc Charlier (samedi, 04 mai 2013 14:40)

    Et dire que j'avais lu "Foie et Sobriété" sur le carton. La calligraphie japonaise déforme toutes les lettres ....