ENCORE DEUX GROS HECTARES

Avril au "Clots d'en Couloms"
Avril au "Clots d'en Couloms"

 

 

 

 

 

 

 

 

Oui, je sais,

il y a déjà des bourgeons

sur certaines vignes.

Nous avons du retard

dans la taille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette année, le temps exécrable a forcé tout le monde à ne pas mettre le nez dehors certaines semaines, à plus forte raison quand on a la peau et les habitudes méridionales. En outre, mon collaborateur ne peut plus se déplacer autrement qu’en tracteur .... des suites d’un apéritif dominical chez les pompiers locaux, dont il préside l’amicale. En effet, cette distinction honorifique ne modifie pas l’étalonnage des éthylotests de la gendarmerie nationale. Je dois donc le conduire à la vigne, même parfois alors que moi je n’y vais pas, ce qui complique notre organisation.

 

Aujourd’hui, il faisait magnifique sur Saint-Paul-de-Fenouillet. Normalement, la végétation y a entre 10 et 15 jours de retard par rapport au bas du Fenouillèdes mais cette fois je n’ai pas pu compter sur ce répit. Christine, voulant profiter du bon air, m’y a accompagné et nous avons taillé côte-à-côte. Vous l’observez en pleine action avec la face catalane des Corbières en toile de fond. Sur le plan d’avant, on découvre la Coumo d’en Miquelet, la « Vigne du Casot », qui se remet doucement des coups bas encaissés trois années en suivant (grêle dévastatrice en 2010, enherbement exagéré au moment de la sortie en 2011 et enfin sécheresse extrême en 2012). Encore plus avant, vous avez la vigne d’un coopérateur local, impeccablement taillée mais en culture nue, puis nos parcelles du Clots d’en Couloms à l’avant plan, qui servent à la Cuvée Majou et à mes vins doux, principalement.

 

Ici, je suis le fermier de José. La majeure partie de ces vignes datent de 1995 et elles n’ont plus vu de désherbant depuis 2006 ou 2007. Nous avons repris des labours réguliers (schiste très caillouteux) et il ne reste que quelques inules visqueuses par-ci par-là et de rares séneçons du Cap mais encore beaucoup de ronces qui tendent à revenir chaque année. Néanmoins, je ne dois me taper le débroussaillage que sous le rang.

 

Depuis deux jours pourtant, une nausée bizarre me prend quelques heures après mon retour, ainsi qu’un mal au front. Christine s’est plainte de la même chose et cela arrivait à Johan il y a quelques années. Je pense que le vent – grosse Tramontane hier à partir de 11 heures, avec rafales à 80 km/h, et marin ce jour – nous souffle la poussière des environs car c’est l’époque où des collègues posent les antigerminatifs avec le canon à sulfater : gros nuage aérosolisé partout et quantité non-négligeable pouvant suivre les mouvements de l’air d'abord et de la poussière ensuite. Or, la plupart de ces produits contiennent un additif émétique pour éviter les empoisonnements par ingestion, volontaire ou accidentelle. Je déguste donc cette abomination par Eole interposé.

 

A partir de demain, José – qui a terminé la taille de son domaine propre ce matin - et moi « mettons le paquet ». J’espère ainsi terminer pour la fin de la semaine prochaine, date de mon départ pour un court séjour en Belgique. Outre des contacts commerciaux, une autre raison m’attend là-bas : la Loute monte sur les planches ! On vous racontera.

 

Bon, je vous laisse. En échange de son efficace coup de main,

Christine a droit à se faire passer de la crème après-solaire !

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0