QUEL DRÔLE DE NOM POUR UN LIEU

Après le service
Après le service

 

 

Quint-Fonsegrives est un

nom improbable

pour un village

à l’histoire curieuse.

Mais c’est devenu un

nom incontournable

pour tout qui veut

bien manger

en Midi Toulousain.

 

 

 

 

Quint, berceau de la commune, doit ce toponyme à sa proximité (5 lieues romaines) du centre de Toulouse.

 

Nous savons tous, depuis René Goscinny, que : « Cinq milia passuum à pied, ça use, ça use / cinq milia passuum à pied, ça use les caligas. » Tenant compte du fait qu’un « pas » vaut 0,736 m, qu’un passus (pas double) vaut forcément 1,472 m, cela nous met le village à un bon 7 km de la ville rose. Or, nous avions à faire et, j’espère, aurons bientôt affaire du côté du Capitole ce matin-là. Après notre rendez-vous, il est entre 11 h et midi et un étale du marché qui se tient sur la place présente des magnifiques masques africains : un Dan assez dépouillé, de beaux masques Fang au menton pointu, les habituels Punu, des masques en coeur, des masques Gouro et Baoulé de Côte d’Ivoire, d’autres encore ... Le vendeur, un Sénégalais, engage la conversation et promet que « le patron » va arriver et nous fera de « bons prix ». Ce n’est pas la priorité du domaine pour le moment mais nous reviendrons certainement après la crise. En route donc, nous avons faim et réservons une table à l’improviste, mais pas au hasard.

 

« Je veux prendre le périphérique », m’explique Christine, le nez dans l’itinéraire imposé par son satané moteur de recherche . Moi, fort de mon antique carte géographique, je lui fais d’un ton amène mais néanmoins-péremptoire-cependant-mon-frère : « Et moi je te dis que ce sera la N 126 vers Castres ». Par bonheur pour la paix des ménages, un panneau indicateur nous mène vers cette dernière ... qui croise bientôt le premier en lui passant par au-dessus. La querelle des anciens et des modernes prend fin et c’est bien à temps que nous débarquons en face de la mairie de type néo-colonio-soviético-carpatique pour prendre place à un jet – de houblon – de la cuisine de type « ouverte », pimpante dans son inox tout neuf et sans une seule odeur grâce à un extracteur d’air de grande taille remarquablement efficace et silencieux.

 

Nous sommes ici « En Pleine Nature », chez Sylvain Joffre. Le chef au fourneau de cette trouvaille de Christine avait entamé un stage chez Michel Bras qui s’est prolongé ... durant quatre années, jusqu’en 2003. Cela vous marque un bonhomme. Il tenait par après avec son frère aîné le Mas de Dardagna à Rangueil, pour venir ensuite en 2011 s’installer chez lui, ici, assisté de son second Jérôme et d’un Alexandre de sommelier.

 

Dans un cadre résolument clair et moderne, on vous propose une formule « terre » ou « mer » à midi, sous le sceau de la surprise, et des menus plus élaborés le soir. Mais deux choses demeurent : des produits locaux, de première qualité et variés d’une part, une recherche de saveurs originales mais pas « en clash » d’autre part. En fait, c’est une cuisine de « fusion » : fusion entre le bon goût et le plaisir ! Je n’ai pas feuilleté la carte des vins, préférant faire confiance à M. Thellier pour son choix personnel de vins au verre. On a bu une Blanquette pleine de fraîcheur en apéritif, un Côtes de Duras blanc (3 cépages) sur le maquereau aux betteraves agrémenté d' un mesclun très exotique, puis un Séguret « hyper-costaud » pour accompagner une volaille fermière à la peau caramélisée à souhait. Comme mon diabétologue me l’interdit – vous le savez déjà – je ne décris pas le dessert, mais il fut à la hauteur et soigné. Total : 12 UI d’insuline rapide pour passer une bonne après-midi. Je pense que j’étais même « code de la route » au moment de reprendre le volant, Christine et moi n’ayant pas systématiquement achevé les verres. J’ai bien un éthylotest dans ma boîte à gants, mais j’ai juré de ne jamais l’utiliser. S’il y a le moindre doute, c’est Bob qui conduit ou bien Morphée qui me fait d’abord un petit câlin. Imaginez le contraire, pour rire !

 

Et puis, il y a la petite histoire, la seule qui compte. Les clients sortent heureux, presque hilares, du restaurant, un peu comme chez ... François Bassas, dont je vous parlais ICI. Devinez quoi ? Les deux chefs sont amis et vont régulièrement faire leur marché ensemble autour de Pamiers. Quant au sommelier, le courant est passé tout de suite. Bien plus, un moustachu coiffé d’un « béret basque », portrait craché du carismatique André Dubosc (ex-Caves Plaimont), originaire des Deux-Sèvres mais devenu après sa retraite viticulteur dans ... l’Ariège a également pris langue avec nous, au débotté. En fait, tout le monde parle à tout le monde, chez Sylvain Joffre, comme chez Lijima à Collioure ou à la fantastique Beaugravière de M. Jullien à Mondragon. Et tout le monde est heureux d’un vrai moment de plaisir gastronomique, offert sans chichi mais avec sérieux et professionnalisme.

 

Nous avons excellement bien déjeuné à En Pleine Nature.

Nous y avons rencontré des gens respirant la passion de leur travail.

Nous y avons vu des clients enchantés.

Et nous devrons réserver longtemps à l’avance pour notre prochain passage : la salle est pleine tout le temps !

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    u=69906 (lundi, 06 mai 2013 03:01)

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