DU CHENIN, CHINON RIEN

Rame N° 9868 en partance pour le Nord
Rame N° 9868 en partance pour le Nord

 

 

La vioque de ce blog est

accro aux vins de Loire.

Pendant des années,

cette quasi monomanie

se limita au Sancerre blanc

et au Vouvray

sous toutes ses sucrosités.

 

 

 

 

Vous la découvrez ici (photo prise à 13 heures aujourd’hui) confortablement installée dans un wagon de première du TGV qui la ramène au Bachten de Kuppe via Lille-TGV. Nous avons réservé toute la voiture pour elle car elle voyage presque gratuitement grâce à la « carte signor », comme elle dit. Elle aime avoir ses aises, ne supporte pas le bruit du portable des autres, les gens qui n’articulent pas et les gosses qui braillent. Elle préfère en outre laisser sa digestion se manifester en toute liberté, sans contrainte ni de temps ni d’espace. Elle appelle cela « voyager en pets ».

 

Or, le muge et la darne de bonite – non Monsieur, nous ne participons plus à l’extermination du thon – du week-end dernier avaient eu droit à la Cuvée Henriette (1996, s’il vous plaît) de l’excellentissime Frédéric Mochel, maintenant secondé par son fils. Mais j’étais un peu sans ressource pour le saumon fumé d’avant-avant-hier. Ma propre cave en blanc sec se réduit comme peau de chagrin – et vous savez qu’on en a embastillés* pour moins que ça – et il me fallait trouver quelque chose.

 

Mon petit camarade François, grand amateur de vin typé devant l’éternel, inconditionnel de Lionel Gauby entre autres bizarreries, me vantait depuis longtemps l’ouverture d’esprit et le choix d’un caviste installé à Saint-Estève. M’en vais donc faire un peu de pub pour lui (voir ICI), car le bonhomme m’a plu aussi : il avait du temps à perdre car nous avons bavardé au moins 40 minutes. Rassurez-vous, je ne l’ai pas raccolé : nous ne vendons pas aux cavistes. Lui ai quand même fait cadeau d’une quille de Cuvée Majou 2007, pour qu’il la goûte.

 

Au lieu d’un beau « Chêne Marchand », j’ai préféré me laisser entraîner vers un Chinon blanc de Béatrice et Pascal Lambert, à Cravant. Le 2009 montre de franches traces d’oxydation qui le rendent complexe mais destiné « aux amateurs seulement ». Ça tombe bien, nous en sommes. La robe commence à se dorer et les aldéhydes taquinent les narines. En bouche, un gros soutien alcoolique (vendangé bien mûr je pense) épaule le glycérol et un poil de sucre résiduel (pas trop) pour compenser l’acidité majuscule de ce chenin, « malo pas faite » je suppose.

 

Christine a été surprise, ma mère a adoré et moi aussi. Nous avions du saumon de « grosse batterie » mais fort correct : un peu de norvégien (fin, voire même discret) et un peu d’écossais (plus marqué) et j’avais simplement moulu très menu un peu de Cséchouan, des baies roses, du persil frisé et ajouté deux gouttes de citron pressé très frais.

 

Le tout a fait bon ménage, accompagné d’un restant

de roue d’épeautre au levain ramené de Belgique.

Miam-miam.

 

* : En effet, on les aime bien, les peaux de chagrin, à la Bastille .... 

 

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0