LE VRAI PREMIER BILLET DU DERNIER JOUR DE JANVIER

Oh, la belle bête !
Oh, la belle bête !

 

N’eût-ce été pour la triste nouvelle

qui m’attendait à mon retour,

celle que je viens de vous décrire,

ce billet aurait dû être le premier

du dernier jour de janvier.

 

 

 

 

Il met à l’honneur et une belle bête et une sale bête : vous choisirez dans quel ordre.

 

Un mien ami (et parmi les plus chers) divorce. Cela arrive. Comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, il vend sa glacière de grand luxe. M’en fous, je n’ai pas d’argent pour acquérir un frigo américain. Lors d’un de ses divorces précédents, je lui avais racheté au prix coûtant un double fourneau de marque Rosières qu’il n’avait même pas encore déballé. C’était pour l’aider dans ces moments difficiles autant que pour me faire plaisir, car je n’étais pas encore devenu un néo-pauvre. Il me sert toujours, nourissant ses gicleurs - modifiés - de bonbonnes de butane car nous n’avons pas le gaz naturel à Corneilla.

 

Mais il m’a offert avant-hier un écran plat d’ordinateur qui faisait double emploi. Mon vieux cathodique, datant de l’époque des intégristes, commençait à scintiller dangereusement et ni mes rétines (droite et gauche) ni mes corps ciliaires n’appréciaient. Il faut bien s’en accommoder, non ? Vous avouerez que cette plaisanterie de nature ophtalmologique vous met .... la larme à l’oeil !

 

J’ai installé le bidule, sans le démonter au préalable pour constater son état de vétusté, et il marche. Les Anglais ne disent-ils pas : « One doesn’t look a gift screen in the cover » ? Je deviens « trop fort » en technique, pour parler comme les ados. Je vous en offre une belle photo, sans balayage, of course : vive les cristaux liquides.

 

Revenant d’un plat pays légèrement enneigé, j’ai choisi un itinéraire bizarre, permettant d’éviter le périphérique de Paris et le tunnel sous Fourvière mais aussi d’acquitter moins de payage autoroutier. Suivez-moi : Grez-Doiceau – où un past-president de la Société Belge de Médecine Interne m’héberge amicalement – Luxembourg, Dijon, Mâcon puis on file vers Moulins en s’arrêtant dans le pays brionnais. De là, j’ai dévié vers le sud en ne passant PAS à Moulins, comme dans les sketches de Chevallier et Laspalès, empruntant la route de Roanne, Thiers, Clermont-Ferrand et puis l’A 75 jusque Béziers, avant d'obliquer en direction de Barcelone.

 

Avantage : comme vous le montre le cliché qui figure sur l’écran du moniteur offert, c’est Charolles et son boucher de la place de l’église – first time been there – qui accueillit ma petite halte.

 

Récolte ?

. du jambon persillé

. une côte de boeuf

. de la bavette d’aloyau

. une poire et un merlan, parés devant moi par un boucher jeune, sympathique et très adroit, car il venait de vendre à un restaurateur du coin les araignées qu’il avait encore en magasin.

 

Pour les curieux parmi vous, signalons qu’il s’agit là des fameux « morceaux du boucher ». La poire pèse environ un demi-kilo et c’est un muscle aux fibres assez petites, très goûteuses et tendres. Le merlan, qui fait partie du même fascia, pèse environ le double et génère les meilleurs « biftecks » qui soient. Tous deux sont situés dans le haut de la cuisse, devant le rond de gîte et sous le rumsteck.

 

 

On a bien raison de dire que les voyages forment la belle graisse !

 

 

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0