CE QUI COMPTE, C’EST L’ÉTAPE

Corton Bressandes, Avril 2011
Corton Bressandes, Avril 2011

Erik B. “descend” régulièrement en vacances vers le sud de la France et vers l’Espagne.

Comme moi, il pense que la distance exige au moins une étape. J’ai promis de lui donner quelque adresses fiables tout au long de mes itinéraires.

 

 

Le chemin le plus ancien, et qui n’est pas forcément le plus direct, compte quelque 1200 km. C’est sans doute le plus lassant, mais aussi le seul qui permet de ne pas entrer en région parisienne. Il passe par le Golfe du Lion, oblique dans le Gard, longe les Cévennes et rejoint la vallée du Rhône. De là, il monte en Bourgogne (variante par la Bresse et le Jura), traverse la Lorraine et arrive au GD de Luxembourg. Après notre « route des Ardennes », voilà la Flandre devant le capot.

 

Suivant le bout par lequel on le prend (nord ou sud), et l’heure du départ, on se retrouve à vouloir s’arrêter dans le Mâconnais, vers Beaune, dans les stations thermales de la plaine vosgienne ou carrément du côté de Metz ou Luxembourg.

 

Cette fois-ci, je vous révèlerai deux adresses de qualité.

 

Il s’agit tout d’abord des Terrasses de Corton à Ladoix-Serrigny. Monsieur et Madame Sanchez y gèrent un motel en bordure de nationale 74, en plein centre du village. On peut garer dans une spacieuse cour intérieure donnant sur le Grand Cru Bressandes, bien à l’abri des regards, et dont le portail est fermé le soir (code d’accès). Quand on utilise un véhicule aux bagages apparents, c’est appréciable. Les chambres sont peu luxueuses mais bien entretenues et la literie est bonne. Le silence règne, jusqu’au réveil des voisins. De bonne heure, on n’entend pas les bruits de vaisselle si habituels dans les hôtels d’étape, et on n’est pas réveillé par l’odeur du café qui monte par la ventilation mécanique centralisée, cette horreur de directive européenne.

A table, le classicisme bien exécuté est roi et les produits sont de toute première qualité. C’est le patron aux fourneaux, abondamment secondé, tandis que madame surveille la salle, avec un collaborateur de longue date et d’autres employés au fil des besoins. Le service est soigné, très aimable, rapide mais pas hâtif. Pour tout vous dire, on se sent bien ici, surtout après une route fatigante. Il y a une spécialité à ne pas manquer : le demi-pigeon désossé, préparé au hasard des rythmes saisonniers. La dernière fois, c’était des cèpes et une mousse d’artichauts, ainsi qu’un petit gratin dauphinois, qui l’accompagnaient. La cuisson est parfaite – selon moi en tout cas, qui aime ce volatile même pas rosé, légèrement sanglant. Le fournisseur se situe à Chenôve – je pense qu’il s’agit de M. Bernard à La Petite Bouthière - et il livre bon nombre d’excellents restaurants.

Le seul petit bémol – nous sommes en Bourgogne – concerne la carte des vins : comme toujours dans cette région, ils sont trop chers pour qu’on puisse « se lâcher ». C’est dommage. Néanmoins, les vignerons du village sont bien représentés et cela, je l’approuve totalement.

Un indice de satisfaction : je pense m’être arrêté plus de dix fois ici, toujours avec le même ravissement. Je suis même déçu en cas de fermeture annuelle (ou le mercredi soir).

 

Je n’ai découvert l’autre étape, une grosse heure plus au nord, il n'y a que deux jours. J’errais depuis trois heures entre Neufchateau, Epinal et Vittel, ayant omis d’emporter mon guide perso des bonnes adresses, et ai demandé par téléphone à Christine de me « trouver quelque chose par là ». Il était 22 heures et elle m’a dirigé vers l’Hôtel Burnel à Rouvres en Xantois. Deux soeurs, mesdames Burnel comme vous l’auriez deviné, tiennent cet établissement. L’une d’elle m’a accueilli à près de onze heures du soir sans la faire trop longue mais avec amabilité, tandis que j’ai taillé une bavette avec l’autre après le petit déjeuner, un buffet bien fourni (excellente charcuterie, fromages variés, oeufs durs etc ... ) où tout est self-service. Pourquoi s’échine-t-on néanmoins à refuser des jus d’orange corrects aux clients, même dans les établissements de qualité ? Je comprends qu’il ne soit pas possible de garder du personnel rien que pour presser les oranges mais Tropicana®, et sans doute d’autres marques encore, proposent du ready-made très savoureux. Il en coûte 3,50 € du litre aux particuliers dans le commerce de détail, ce n’est donc pas ruineux. Ce reproche ne vise pas spécifiquement cet hôtel-ci : il vaut dans 99 % des cas. J’irai même plus loin : les deux derniers jus corrects dont je me souvienne datent d’un passage aux Eleveurs à Hal en Brabant Flamand et de l’Hostellerie de la Pomarède dans le Lauragais. Bon, en même temps, il n’y a pas de quoi fouetter un chat.

Pour le restaurant, mon arrivée tardive m’a privé du plaisir de le découvrir mais la carte était alléchante (dont de l’omble chevalier) et les commentaires des internautes sont assez laudatifs.

Quant à la carte des vins, qui ne compte pas de crus du Languedoc-Roussillon ni du Sud-Ouest, elle semble fort variée par ailleurs. La patronne m’a expliqué que cette lacune était identifiée et qu’on y réfléchissait, mais que peu de clients les lui réclamaient. Je pense que je vais lui faire déguster notre petite production lors d’un prochain passage.

J’ai pu garer mon attelage dans un grand parc grillagé et clos (avec code d’accès également) et ai occupé une chambre dans l’annexe : spacieuse, excellente literie, salle de bain chicos et obturation parfaite de la baie vitrée : j’aime dormir dans l’obscurité totale.

Si la table tient ses promesses, voilà aussi un endroit à retenir.

Je vous en reparlerai.

 

Ziezo, Erik : dit zijn twee eerste adressen

op de weg naar Zuid-Frankrijk die ik jou lever.

 

 

 

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