DUR MÉTIER QUE CELUI DE VIGNERON !

Le Gay 1985 - Pochtron 1er - La Cabanne 1990
Le Gay 1985 - Pochtron 1er - La Cabanne 1990

 

 

 

Alors que je sifflais mon Kritt (voir ICI)

        et le Kritt accourt toujours quand on le siffle –

un ami sportif interrompit la libation par un coup de fil

qui, pour intempestif qu’il pût paraître de prime abord,

se révéla salutaire pour la soirée à venir. Jugez-en.

 

 

 

 

 

- « Allô, Luc, j’ai été aux champignons. Je te rapporte des cèpes, tu en veux ? »

 

Le con’g, bien sûr que j’en veux ... et on a bu le gewurz ensemble.

De fil en aiguille, nous avons fini par convaincre son épouse qu’il fallait récupérer la marmaille sur les terrains de sport, puis se retrouver chez moi pour manger les champignons, ainsi que quelques petites broutilles en complément.

 

 

Premier acte 

 

Tranchez les pieds des cèpes en lamelles d’1 cm d’épaisseur environ, posez-les sur la plaque-sur-feu bien chaude et laissez-les rôtir. Une fois prêts sur les deux faces, préparez quatre assiettes – enfin, quand vous êtes quatre à table ! – et posez-les au centre avec un filet d’huile d’olive, du persil et une micro-pincée de fleur de sel. Et c’est tout : facile, la tambouille du Lucky.

 

Pour accompagner : il me restait une bouteille du bon jus de mesdemoiselles Thérèse et Marie Robin, version 1985, que j’avais moi-même ramenée de la petite cave où la lumière s’allumait en vissant l’ampoule de 40 watts dans son soquet (sic). Il m’avait fallu aller chercher le document de transport (un VA2 à l’époque) à la régie, derrière l’église de Pomerol.

Contrairement à mon souvenir, l’encépagement consiste en fait en une moitié de merlot et une moitié des cabernets, ce qui explique sans doute l’incroyable fraîcheur (et couleur) de cette bouteille âgée de presque trente ans, qui a fait en outre le voyage Libourne-Brabant Flamand, puis une partie de la route de Compostelle jusqu’à Corneilla, dans l’autre sens. Nous nous sommes régalés tant le cèpe et ce velours s’accordaient bien.

 

 

Deuxième acte 

 

Tranchez à présent les corolles en petits cubes et faites-les revenir lentement dans un fond d’huile d’olive, avec un rien d’oignon blanc tendre. Dénervez – en fait, c’est le système calyciel – un rognon de veau et séparez-en les lobules. Grillez « vite fait » et réservez au chaud. Posez sur la plaque une entrecôte de l’Aubrac ... pour quelques secondes sur chaque face. Ajoutez un rien de crème fraîche aux cèpes, dressez vos assiettes en mélangeant le rognon et des tronçons de boeuf, saupoudrez de persil haché très fin et servez avec des petits pois. C’est prêt.

 

Pour accompagner : c’est en 1989 – je crois – que le fils de Jean-Pierre Estager, récemment promu, avait convaincu son père de ne pas chaptaliser en année chaude. Je le tiens de la bouche de ce dernier. Il en alla de même en 1990, évidemment. La majorité de merlot et son complément de cabernet franc se montrent encore sous un jour flatteur à présent : robe dense, nez plus « métallique » que le précédent (le merlot, bien sûr), bouche suave et finale très souple, parfaite sur le plat.

 

Vous voyez que c’est dur, d’être vigneron,

quand on est obligé de boire du vin

pour faire plaisir aux invités !

 

 

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