ET DES NOUVELLES DU MOURVÈDRE

Parcelle de mourvèdre "à l'état sauvage"
Parcelle de mourvèdre "à l'état sauvage"

Je vous en parlais ICI mais l’affaire en est restée ... là.

La parcelle de mourvèdre a connu quelques retards de mise au propre et a été sévèrement grêlée au début de l’été. Elle n’a pas fait l’objet d’une revendication de récolte pour 2012 mais on s’en occupe à présent.

 

 

 

Hier, José, son SAME et moi-même, y avons tracé un “chemin de ronde”. L’anecdote – vous savez combien j’en suis friand – mérite d’être contée.

 

José devait s’y atteler mardi mais ... il avait mal au dos. C’est sa manière de me dire qu’il n’avait pas envie de le faire au jour convenu, ou bien qu’il avait accepté une autre occupation au même moment, malgré notre accord. On s’est donc retrouvés hier, mercredi, à pied d’oeuvre. Il devait emmener une paire de cisailles, car nous ôtons d’abord les têtes des pieds – si je puis dire - qu’on arrache, avant de les déraciner, car c’est plus simple qu’une fois que le tronc est par terre, souvent déchiqueté. En effet, les sarments encore un peu verts brûlent mal et surtout rendent plus compliqué le ramassage des bois et leur acheminement vers le .... barbecue.

 

Mais mon José préfère la pédale (du tracteur) plutôt que de forcer sur une cisaille. Donc, il a « oublié » d’emporter son outil. Manque de chance pour lui – je connais mon bonhomme – j’en avais prévu deux paires. Je suis arrivé sur le chantier une demi-heure après car cela lui permet à lui de défricher un passage pour accéder au site et de créer un petit emplacement où se garer et à moi de parcourir la distance plus grande qui sépare la vigne de mon lit supposé douillet. Il avait déjà entamé la création du passage autour de la vigne dont vous apercevez une ébauche à l’avant-plan .... mais les sarments pendaient évidemment encore aux souches.

 

Je l’ai arraché à sa cabine de pilotage – dont le pare-brise a volé en éclats cet été suite au largage inconsidéré de cailloux par les conducteurs-crapules d’une société de carrière de pierres située sur Espira qui effectue tous ses transports non-bâchés, répand sa cargaison sur toute la chaussée et est responsable de nombreux bris de vitres et de phares dans cette partie de la vallée de l’Agly, avec délit de fuite systématique. J’en ai été victime personnellement aussi : le temps qu’on dise « ouf », le camion est au loin, plaque illisible, maculée de boue de toute manière. Et ce sont nos assurances qui paient, plutôt que le coupable, et nos bonus-malus qui flambent.

 

Nous avons alors entrepris de « pré-tailler » deux rangs de vigne tout autour de la parcelle, côte-à-côte. Au bout d’une certaine distance, l’homme ayant pris de l’avance sur la machine, j’ai renvoyé mon collaborateur au volant et ai continué seul ce travail vivifiant. Il me rattrapa petit-à-petit, d’autant que j’éliminais à sa suite les souches ainsi déracinées. Enfin, nous avons à peu près égalisé un « tour de vigne », créant ainsi des « girades » convenables – on dit « tournières » en pays occitan, de l’autre côté des Corbières - où même le pick-up peut se faufiler.

 

Il nous restera à atteler une sous-soleuse – grosse charrue à 3 crocs, généralement, permettant de labourer en profondeur – pour achever de nettoyer ce chemin, puis à l’applanir « à la lame ». Dès lors, la vigne étant plantée à 2,50 m, il pourra labourer le rang à sa guise et tourner aisément à chaque extrémité. Je sais, même si certains affirment le contraire, que les premiers labours d’une vigne qui ne l’a plus été depuis longtemps diminuent la vigueur de son enracinement en un premier temps, et abaissent encore le rendement. Mais ce phénomène est passager et la qualité du sol y gagne tellement que je n’hésite pas à accepter ce risque.

 

Nous lui donnerons de l’engrais – minéral cette année, une poignée à chaque pied – et la taillerons tôt et court. Ensuite, je me souviendrai de ce qu’Achille Pascal m’a appris sur ses beaux mourvèdres du côté du Beausset ou vers la Bastide et le Val d’Aren d’abord, au pied du Gros Cerveau, et puis sur ceux du quartier Fontanieu ensuite, de l’autre côté de la D559. Après, j’essaierai de faire aussi bien que lui !

 

Le sol est très argileux, avec de gros cailloux calcaires : un vrai terrain à mourvèdre .... si la pluie veut bien tomber sur nous et si par contre la grêle nous épargne. La portion de 3-4 mètres de large que nous avons libérée et applanie à la lame sent bon la glaise, après la journée de pluie de fin de semaine, et il y a quelques lombrics.

 

On nettoiera l’entre-ceps à la pioche, pour les inules visqueuses,

et à la débroussailleuse pour le reste,

après avoir arraché et brûlé les sénéçons du Cap.

Après une petite bouillie nantaise préventive cet hiver,

nous attendrons le débourrement avec curiosité.

Ô fortunatos nimium .... effectivement.

 

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0