SPORT SPECTACLE – VIN SPECTACLE

Grand spectacle de la montagne
Grand spectacle de la montagne

 

 

Corrigez-moi si je n’ai pas bien suivi mais les derniers rebondissements

du différend qui oppose M. Armstrong aux instances « sportives »

ne concernent pas du tout le fait de savoir ce qu’il a pris, ni où, ni quand,

ni ce qu’ont fait tous les autres avec lui.

Il pensait simplement que l’USADA n’avait pas la compétence juridique de le juger.

 

S’il doit rendre son palmarès et ses médailles, des années plus tard, ce ne sera pas parce qu’on a décidé de bannir le dopage, mais parce qu’un élément de droit l’a emporté sur un autre, parce qu’une institution l’a emporté sur une autre, parce qu’un cabinet d’avocats a été « meilleur » qu’un autre et, notez bien, à plusieurs milliers de kilomètres des faits !

 

Je ne vais pas revenir dans le détail sur les aspects principaux du débat : équité sportive, intérêts financiers en jeu, santé des athlètes. C’est pourtant là le vrai sujet.

Non, je voudrais insister sur notre responsabilité de spectateurs.

 

1. Faut-il développer à ce point l’esprit de compétition ? C’est ainsi que j’ai été élevé (être le premier) et je pense que c’est Gide (à vérifier) qui déclarait :

« Ce qu’un autre aurait fait aussi bien que toi, ne le fais pas ».

Il me semble à présent que c’est une erreur monumentale.

 

2. N’est-ce pas la rivalité sportive qui rend le spectacle intéressant,

et non le niveau de la performance ?

Il me semble que si.

 

3. A-t-on réellement besoin d’assister à un événement sportif, en dehors du soutien amical ou familial apporté à un compétiteur ? Allons plus loin, n’est-il pas temps de supprimer purement et simplement le sport professionnel ?

Ma réponse personnelle à cette dernière question est évidemment un grand OUI.

 

 

Dans le monde du vin, le même phénomène intervient.

 

Au lieu de voir fleurir des bouteilles – qui plaisent ou déplaisent – devant l’essentiel de leur typicité à des phénomènes locaux (le vigneron, le climat, le sol, les cépages), on se rend compte que 99% des vins (chiffre approximatif) vendus trouvent leur marché par l’intermédiaire du marketing international, et s’expriment au travers des produits de traitement, de vinification, de machines ... Quant à leur notoriété, elle est le plus souvent créée de toute pièce soit par la presse, soit par un gros distributeur et ses propres moyens de communication.

 

Même chez les petits, quand le « succès » arrive, il est souvent dû à des aspects marginaux, spectaculaires : labours équins, viticulture astrale,

vendanges hyper-précoces ou ultra-tardives, refus de tel ou tel additif etc ....

 

Enfin, si tous les stades du monde accueillent les mêmes spikes sur les mêmes pistes, il faut bien avouer que tous les continents finissent par produire les mêmes merlot et chardonnay.

 

Je pensais que la circulation à peu près sans limite de l’information allait permettre l’éclosion des personnalités et des particularismes. Il n’en est rien : elle a permis la mainmise totale des grands groupes et une banalisation généralisée. La devise de mon alma mater était « Scientia vincere tenebras ». Je crains que, en fait, ce ne soit « Sapientia vincit singularitates ».

 

 

On ne va pas terminer sur cette note attristante : du haut d’un balcon

au-dessus de Saint-Girons, on aperçoit trois niveaux de sommets pyrénéens commençant par surplomber le Couserans pour filer ensuite

à l’Ouest vers le Vall d’Aran et plus à l’est vers les Mt Rouch, Pic de Montaud, Pic de Barlonguère etc ....

 

 

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