LA DURE VIE DE L’AMBASSADRICE DE LA COUME MAJOU

La Civale turbine .....
La Civale turbine .....

 

  

Après un détour

en Lauragais

et dans le Biterrois,

c’est le causse

au-dessus de Millau

qui nous permit

de faire étape.

Celle-ci s’appelle

« Le Rascalat »,

dont je préfère

ignorer l’étymologie,

à proximité du

village de Compeyre.

Voyez ICI.

 

 

 

 

Il s’agit d’un ancien moulin à huile, comme la pauvre maison de village qui abrite la Coume Majou à Corneilla, mais en beaucoup plus attrayant. On a vue sur la piscine d’un côté, le château au loin de l’autre, et une ligne de peupliers de haute futaie cache bien à propos une grue de chantier des plus hideuses. En face, la falaise orangée abritant l’aire d’un couple d’aigles royaux accueille aussi à l’occasion les vautours du causse.

 

Il faisait très chaud (40°C) sur la route qui traverse la petite forêt de Fontcouverte après le village de Quarante et la montée vers l’Aveyron nous permit graduellement de nous rafraîchir. Toutefois, à peine installés dans notre chambre, c’est avec soulagement que nous avons enfilé .... nos maillots de bain (on dit « slip » en France, pour les hommes en tout cas) et plouf, au jus. J’y ai barboté une bonne heure, non sans avoir immortalisé notre ambassadrice en plein travail : far-niente. Quels glandeurs, ces Ritals, quand même * !

 

Au moment de passer à table, une bonne surprise nous attendait : outre la caractère TRES agréable de la terrasse et la gentillesse du personnel de service, nous avons joui d’une fraîcheur parfaite, maintenant une température agréable même pour Christine – c’est méridionaux, tous des poules mouillées * ! – et d’une absence totale de moustique.

 

Et maintenant, en selle pour une triple description, sans repasse : c’est que je ne suis pas critique gastronomique, moi, simplement un gros gourmand.

 

Christine a eu la main particulièrement heureuse dans son choix de menu : le pied de porc façon tarte Tatin, sur son feuilletage très réussi, est in-con-tour-nable.

 

A faible distance .... nous a-t-on affirmé, la Ferme de la Blaquière propose du Pérail et une tome excellents et peu salés. Cela, je peux en attester car ceux servis à table étaient parfaits, ainsi que le Roquefort qui les accompagnait ... ni Société (= Lactalis) ni Papillon. Par contre, située suivant les versions à une distance variant entre 9 et 14 km de l’hôtel, nous avons obtenu de la serveuse, du patron, d’un indigène au hameau de Verrières et sur le dépliant de l’exploitation des explications concernant l’itinéraire à suivre complètement discordantes. Nous n’avons JAMAIS trouvé le lieu pour aller nous approvisionner et n’avons pas entendu le bêlement des brebis. La prochaine fois, on suivra la route au départ de la sortie 44 sur l’A75. Notez que le dépliant précise : « ne pas suivre Verrières » et souvent « ne pas faire ceci ou cela ». J’aurais préféré qu’il nous indique réellement ce qu’il faut faire à la place !

 

La carte des vins, décorée par la patronne et qui comprend du Majou, vous propose quelques Bordeaux haut de gamme, en plus de l’inévitable Mouton-Cadet (quelle horreur mais certains clients aiment cela, ce qui est leur droit), une liste fort fournie de vins de Bourgogne – je suppose que les Belges et Suisses de passage ne veulent pas toujours sortir de leurs habitudes – mais surtout .... des vins du Languedoc-Roussillon (bravo !), ainsi que des crus locaux.

On connaît les avatars des vins de l’Aveyron : si Marcillac (grâce à Teulier et à Jean-Luc Matha) tire son épingle du jeu, les vins de la rive nord du Lot (Estaing, Entraygues et Fel) ne valent réellement pas tripette. Les Côtes de Millau rament pour sortir de l’extrême médiocrité où le jus de cubi coopératif les a plongées depuis des décennies. Je sais que la structure des Vignerons des Gorges du Tarn fait de louables efforts pour redresser le niveau, tiens à Aguessac, justement. On les a soutenus en commandant une bouteille de Peysir, leur blanc sec. On y reconnaît aisément le chenin mais cet autre cépage, légèrement .... curieux ? Idiot que je suis, c’est du mauzac, bien sûr ! Au total, le vin est assez aigrelet et, pour parler franc, mal vinifié à mes yeux. Pourtant, des arômes originaux, un bouquet qui s’ouvre au fil du temps, une réelle fraîcheur – manquerait plus que cela, avec cette acidité ! – lui procurent un vrai intérêt gastronomique. Nous n’avons pas fini la bouteille, en toute honnêteté, d’autant que le SO2 n’avait pas été oublié.

 

J’incite le patron de l’hôtel à continuer de nous proposer les vins d’Aguessac mais en signalant aux producteurs qu’il faut plus de maturité encore, moins de sulfitage (raisins plus sains sans doute) et une meilleure protection contre l’oxydation dans la cave. Le chenin et le mauzac « dérapent » facilement sur ce plan.

 

On termine ce billet en signalant l’excellent yaourt au lait de chèvre du petit déjeuner et la qualité des produits proposés au buffet (fromage blanc frais, tome, charcuterie, confiote de cerises phénoménale, fruits à profusion etc ... ) ainsi que leur vaste choix, et le jus d’orange pressé frais, et la baguette savoureuse et les viennoiseries craquantes.

 

C’est très rarement le cas et, en ce qui me concerne, je « saute » bien souvent ce poste-ci ; tant pis si on me « tire la tête » au moment du check-out. On comprend qu’un hôtelier ne puisse pas proposer ce premier repas du jour « à prix coûtant », d’autant que son personnel doit être disponible entre 7 h du mat et 10 h pour assurer ce service, mais oser vous compter 7 ou 8 € pour un sachet de thé trempant dans de l’eau tiède, un morceau de baguette surgelée passée à la hâte au micro-ondes et un croissant de point chaud à 30 centimes HT frise le vol. A l’inverse, je sais qu’une famille avec quatre enfants voit le buget « voyage » solidement grevé si elle doit chaque jour débourser des petits-déj. plantureux.

Difficile équilibre à atteindre.

 

 

* Je précise pour Harlem Désir que je pratique ici la boutade, même      si .....   Et merde au « politiquement correct » !

 

 

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