ET DANS LA LIGNÉE DES « VIOQUES » (2ème PARTIE)

Pierre (à g.) et André
Pierre (à g.) et André

 

Ayant décidé de « tenter notre chance » dans la capitale, nous avons entrepris un voyage vers Paris pour y présenter nos vins, Christine et moi. Nous avons contacté une série de cavistes et aussi des blogueurs en vue.

 

Un autre but à notre escapade, tout aussi avouable, fut de permettre à André, dont vous avez déjà fait la connaissance, de retrouver son frère, Pierre. Celui-ci habite au bout de la Vallée de Chevreuse et avait l’habitude, quand il était gamin, d’aller faire les quatre cents coups en Forêt de Rambouillet avec son cadet et un cousin un peu plus jeune.

 

 

 

Voici donc le récit de la deuxième anecdote promise:

 

Rambouillet, André n’y a plus mis les pieds depuis 60 ans et son frère, il ne l’a plus vu depuis 16 ou 17 ans. « C’est la faute aux bonnes femmes », dit-il. En effet, leurs épouses respectives ne s’entendaient guère et cela a suffi pour rendre insurmontable la distance entre l’Aude et les Yvelines.

 

Il y a une semaine donc, j’ai garé la fourgonette sur le bas-côté d’un joli petit « cottage », sorti la valise (une Samsonite® d’emprunt) du compartiment arrière et les deux frères, « enfin veufs » comme on dit « enfin seuls », se sont retrouvés

nez-à-nez de part et d’autre du portail en fer forgé. Pierre, 88 ans et ma foi fort vaillant, n’a pas immédiatement reconnu André, 86 ans et en forme aussi :

- « C’est que je me suis fait couper les cheveux plus courts », dit le plus jeune.

 

Nous les avons laissés à leurs souvenirs quatre jours durant. Ils ont évoqué le bon vieux temps – qui dure d’ailleurs encore toujours pour eux - et ont même fait quelques virées en voiture ... avec la petite automobile, celle pour les « petites courses », une Citroën de taille respectable. La grosse, celle qui va à Paris – du côté d’Asnières, mais pas au 22 – est restée au garage.

 

Au retour, nous avons fait halte en plein coeur de la Forêt de Tronçais – un comble pour un vigneron qui garde ses vins dans l’inox – et avons eu droit, discrètement, sotto voce et comme in petto, à un « Vive les Artilleurs, ma mère » en fin de repas.

 

Les voisins de table étaient peu nombreux et compréhensifs et la conjonction des bons vins de Saint-Nicolas de Bourgueil, de Quincy et de Reuilly,

que j’avais préférés au Saint-Pourçain encore plus proche, fit le reste.

 

 

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