ET DANS LA LIGNÉE DES « VIOQUES » (1ère PARTIE)

17 Juin 2012
17 Juin 2012

Vous avez remarqué que ce blog traduit généralement le terme hypocrite de « séniors » par un petit vocable irrévérencieux, mais teinté d’affection et de tendresse : vioques.

On pourrait dire nos aînés, les vieillards, les personnes âgées ...

Non, chez nous c’est « les vioques ».

 

 

Ben, m’en va vous conter DEUX anecdotes pour le prix d’une.

Commençons par la première, en saine logique.

 

Christine, native de la Montagne Noire, est venue s’installer dans les P.O. avec ses parents, après un passage à Capestang (Hérault) où sa grand-mère habitait, tandis que son père prenait un emploi à la carrière de Thuir. Hélas, au moment du décès prématuré de celui-ci, sa vie connut beaucoup de bouleversements entre les changements de résidence – jusque dans le Vaucluse pour un temps, la fin de sa scolarité et les premiers emplois salariés. Elle atterrit dans un laboratoire pharmaceutique et s’installa à St Gaudérique (un joli quartier d’habitation de Perpignan) où son logeur ne fut autre que ... le vioque représenté sur notre illustration : André, surnommé « Tonton ». Elle avait 18 ans. Lui était horticulteur à la cinquantaine, avait quitté la région parisienne – dont il a gardé un accent inimitable – et vivait ici avec sa première épouse. Le couple prit Christine en amitié et celle-ci ne s’est jamais démentie. Ils essayèrent de « la marier » à un cousin à eux, jeune homme très bien de sa personne mais .... peu à son goût à elle, qui l’emmena même visiter Paris (bateau-mouche et tout le toutim). Pourtant, « l’affaire » ne se fit point.

Tant et si bien que Christine rencontra son mari, boulanger à Corneilla, et vint s’établir au village. Elle maintint une relation suivie avec le couple de ses « protecteurs » jusqu’au décès de la femme d’André. Lui la considérait un peu comme la fille qu’il n’a pas eue. Il finit par se remarier et quitta ensuite Perpignan pour s’installer en bord de plage, dans une petite station balnéaire audoise très sympathique où il vit toujours.

Fin du premier acte.

 

Au moment où Christine décida de changer d’air et de réorienter sa vie, peu avant mon arrivée dans ces contrées, elle voyait encore régulièrement le nouveau couple d’André. Lorsqu’elle cessa de s’occuper de son commerce à Corneilla, c’est généreusement qu’il lui prêta .... l’appartement qu’elle avait loué trente ans auparavant, remis au goût du jour et ma foi très douillet. Elle y vécut quatre mois, avec sa fille cadette, avant de réintégrer notre village pour habiter désormais dans un domaine viticole.

Le temps passa et André perdit sa seconde épouse de manière inattendue. Ce qu’il est convenu d’appeler « une pénible maladie » l’emporta en quelques mois. Les liens avec Christine se sont alors tout naturellement à nouveau resserrés.

Fin du deuxième acte.

 

Lorsque Christine cessa d’exploiter le magasin près de la Place des Poilus (Perpignan), qui lui servait aussi de bureau et de base arrière, André lui proposa de transférer ses papiers, son ordinateur et un petit stock chez lui, recréant ainsi un bureau très agréable, au calme et en pleine nature, mais proche de ses connections autoroutières vers Béziers et l’est, ou au contraire vers le Lauragais et la région toulousaine à l’ouest. Lui gagnait ainsi une compagnie et des visites régulières : ils prennent souvent le déjeuner ensemble.

Et ce troisième acte perdure à l’heure qu’il est.

 

Or donc, même si la « Fête des Pères » ne constitue pas un événement que je vénère, et n’est d’ailleurs que peu suivie en Belgique, elle avait lieu hier et nous sommes allés surprendre André : petite grillade impromptue et petit cadeau

– vineux bien sûr – dont vous pouvez voir la apresentação sur notre illustration.

 

C’est à la nuit bien noire que nous avons laissé traîner sur la terrasse

les bouteilles ne nous servant plus ainsi que le mégot de Puro

et que Christine a pris le volant,

Bobette d’un soir ad Corneillam ...

 

 

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