L’ENFER EST PAVÉ .... ETC

Le Causse "pleure" suite au déluge de la mi-mai
Le Causse "pleure" suite au déluge de la mi-mai

 

 

Ce fut une paire de journées difficiles:

. trois rencards entre le Lot & Garonne et le Tarn & Garonne, et autant de bouleversements

.  tristesse chez notre chèvrière préférée - qui nous héberge d’ordinaire – je vous expliquerai pourquoi 

. une amie très chère vient de devoir dire adieu à son « petit frère » (40 ans) dans des circonstances dramatiques et

.  .... un mail très mécontent de Mme Martine Jouffreau suite à mon billet du 27 mai à mon retour.

 

Il s’agit du Clos de Gamot (voir aussi ICI), un de mes vins de Cahors favoris.

 

Je vais donc tenter de dissiper le sentiment de « Unbehagen » qui aurait pu naître. Euh, non, qui A PU naître. En fait, son mail n’est vraiment pas content du tout.

 

Je connaissais le vin du Clos de Gamot depuis quelque temps déjà, comme tous les amateurs de Cahors, lorsque j’ai pu découvrir de visu le site où il naissait. C’était sans doute vers 1985 – à un an près – et je venais de me voir attribuer la rubrique « Vin » dans la revue mensuelle Semper destinée au public médical belge. C’était à peu près l’époque où une série d’autres domaines de pointe – fort bons par ailleurs, là n’est pas le problème – se sont autoproclamés « Les Seigneurs du Cahors » (j’ai encore le livre de leur couronnement dans ma bibliothèque) pour faire leur promotion commune. Ce fut aussi le début du renouveau du Cahors, ce grand vin de France, noir du jus de ses malbecs – enfin, ça ce n’est que mon humble avis.

 

Et mon initiateur – insigne honneur pour moi – fut Jean Jouffreau, un homme éminemment sympathique et passionné. Il m’a fait déguster 5 ou 6 millésimes du Clos, m’a montré la vigne (vous verrez que le souvenir est trompeur) et m’a dit : « Lorsque vous reviendrez, on goûtera ensemble de très vieux millésimes .... j’en ai jusqu’au début du siècle ». Imbécile que je suis, j’ai attendu trop longtemps et ce grand monsieur nous a quittés avant que je pusse le mettre en mesure de réaliser ce projet. Entretemps, j’avais visité l’autre propriété de cette famille : le Château du Cayrou. On y essayait à l’époque un bizarre montage expérimental où la vigne était menée sur une espèce de quintuple fil, avec les rangs supérieurs « doubles ». J’ai revu les mêmes récemment dans le Vaucluse (Luberon). Je ne sais ce qu’il en est advenu. On (une collaboratrice commerciale je crois, mais mon souvenir est flou à ce sujet) m’a emmené manger du canard dans un restaurant local, accompagné d’une verticale de cette propriété-là (plus merlotée si ma mémoire est bonne). Comme je ne suis pas le roi des pique-assiettes .... je n’ai pas pris de dessert (joke !!).

 

Mais je me souviens du Clos comme d’une vigne rectangulaire, montant en pente douce vers des bâtiments « cubiques » de couleur blanche aux volets grenats. Et il y avait une haie tout autour. Mind you : il y a plus de 25 ans !!!!!

 

L’autre jour, nous avions « une après-midi à perdre », c-à-d un peu de temps libre, celui que je préfère : du temps gagné donc ! On est allé se promener sur le Pont Valentré, on est passé devant le restau en face de la gare (excellent souvenir de jeunesse), on a revu les façades restaurées de la partie historique de la ville (Hôpital de Grossia et autres) et on a suivi la rive gauche du Lot, très embouteillée suite aux inondations. Regardez mon illustration : le Causse PLEURE ! Malheureusement, on a aussi vu le nouveau bâtiment de l’Hôpital de Cahors : une colossale horreur. J’espère au moins que la qualité des soins est supérieure à celle de l’architecture.

 

Arrivés à Albas (vers 18 h 30’), je vois écrit « Rivière Haute » et on arrête, à l’improviste, au Château Eugénie. Je vous raconte cette visite par ailleurs. Ensuite, on file à Prayssac avant que les commerces ne ferment pour acheter la pitance du soir et ... je tombe nez-à-nez avec la pancarte « Clos de Gamot ». Comme Christine n’a jamais vu l’endroit, comme nous buvons encore ses millésimes 1988-1989-1990 et comme mon souvenir de ce lieu est aussi rayonnant que le soleil qui décline sur le Quercy viticole, imus ad hunc locum !

 

Et là, catastrophe : les bâtiments sont blancs, comme dans mon souvenir, et au-dessus d’un petit tertre, mais je ne trouve plus la vieille vigne en pente douce. Et personne pour me renseigner – normal, il doit être huit heures du soir. Je fouine un peu ... mais je ne suis pas chez moi et ai reçu une « bonne éducation » bien bourgeoise, quoique d’aucun puisse en penser. Tout au plus y-a-t-il une parcelle de TRES vieux ceps, qui arborent deux petits sarments de l’année tous jeunes, une espèce de taille Guyot double mais je ne suis pas sûr ; ce n’est pas celle que je pratique. En plus, le Lot tout gonflé me le confirme, il a beaucoup plu et ces gros troncs sont recouverts de mousse. Ils en ont de la chance ! Moi je pleure depuis 2005 pour avoir un peu d’eau sur les schistes désséchés de mes pauvres vieilles vignes.

 

Je ravale ma déception en pensant que, DÉCIDÉMENT, il faudra que je revienne me replonger là sous la conduite des proprios. Voilà le seul message de ce billet : j’ai le syndrome VC (« vieux con » pour ceux qui ne me lisent pas tous les jours) qui consiste à embellir le passé et à croire que tout était mieux avant.

 

Voilà, Madame Jouffreau : j’espère que je vous ai rendu justice,

que l’impression erronnée de critique que vous a laissée

mon papier précédent a pu être corrigée et ....

qu’on m’accueillera à l’occasion, comme on a su si bien le faire

il y a un quart de siècle.

Acceptez toutes mes excuses si j’ai maladroitement traduit mon vécu

et .... à la prochaine fois.

 

 

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