OÙ EST SON CHIEN ?

Une image "obsolète" ....
Une image "obsolète" ....

 

 

Mon billet du jour vient de m’être « inspiré » par la lecture – quotidienne en ce qui me concerne - de celui d’Hervé Lalau,

CHRONIQUES VINEUSES,

 où je suis tombé en arrêt

(- « Brave, Médor, brave ! ») sur le Lirac du Château Saint-Roch .... à la famille Brunel. Oui, j’ai bien écrit « à » comme quand on parle d’un chien de concours ou du cheval d’une écurie célèbre (« à l’Aga Khan »), voire d’une des pouliches de Geneviève de Fontenay. Vous savez la « femme au petit chapeau » !

 

 

 

Il va me falloir pas mal de contorsions pour terminer ce feuillet, tant mon propos est complexe. Commençons par le commencement : la famille Brunel.

J’ai rencontré – la génération précédente je pense – son représentant dans les années ’80 (peut-être même à la fin des seventies) du côté de Dendermonde

(= Termonde), où un des frères Cooreman possédait un très gros négoce en vins. Il y organisait au moins une fois l’an des journées portes ouvertes auxquelles participait du « beau monde » (schoon volk).

C’est là aussi que j’ai rencontré la joyeuse et séduisante Estelle Dauré, bien avant que je « n’émigre » vers les P.O.

Ce Monsieur Brunel-là – pour reprendre le fil de mon récit - présentait une bonhommie rassurante et vous faisait goûter avec patience une gamme de rouges (en CNP) très boisés mais contenant des grenaches hyper-mûrs, ce qui a toujours été ma tasse de thé. Et leurs blancs, rares à l’époque, étaient tout simplement merveilleux. Mais pas le moindre Lirac en vue !

 

Par contre, ma mère – et oui, les parents tiennent de la place dans une existence, et pas seulement quand ils vous briment – avait l’habitude de se fournir par le biais d’une relation professionnelle d’un drôle de petit Lirac à l’étiquette jaune-orange assez kitch. Il y avait du rouge bien fruité (grenache-syrah si mes souvenirs sont bons) et un blanc fort vif, qui me plaisait bien sauf certains millésimes où il était plutôt oxydatif. Je ne crois pas avoir jamais bu de rosé. Il s’appelait Château Saint-Roch et appartenait à la famille Verda.

 

Et patatra, voilà qu’Hervé m’apprend que Saint-Roch est entré dans l’écurie Brunel – à moins qu’il ne s’agisse d’un autre cru homonyme, ce qui me paraît peu plausible (INPI et tout le toutim). Encore un pan de l’existence qui s’effrite.

 

Attention, le fait qu’un domaine viticole change de mains ne m’anéantit pas, et les Brunel ont fait la preuve de leur savoir-faire. En plus, je ne sais RIEN des tenants et aboutissants de cette vente. Non, simplement, c’est encore un empire qui s’agrandit et une petite baronnie qui disparaît : Sic transit gloria vini.

 

Enfin, et surtout, c’est ma prise de conscience de l’isolement dans lequel se plonge un néo-vigneron un peu désargenté quand il se lance dans une aventure comme la mienne. En effet, la propriété dont je vous parle s’est vendue en 1998 ... il y a 14 ans déjà, et sans que je le susse.

Mais il y a tant de choses à faire sur une exploitation agricole que cela laisse peu de loisir pour se tenir au courant .... sauf grâce aux blogs. J’y passe beaucoup plus de temps que naguère et y trouve beaucoup de plaisir ainsi qu’une foule d’informations utiles.

 

Un autre exemple : hier, nous avons fait goûter notre Maury à une bonne partie des 500 participants aux Amorioles. Ayant sacrifié pas moins de 9 bouteilles (450 cl de nectar), je compte qu’entre 100 et 130 personnes ont dû en boire : Christine est généreuse quand elle régale. Parmi eux, au moins 20 groupes nous connaissaient grâce à la blogosphère.

On m’a parlé de mes fesses – ce n’est pas indispensable, j’en conviens – suite à un défilé de mode où j’apparais kilté.

On a évoqué mon impertinence, découverte au fil d’interventions sur les sites des autres.

On a vanté une certaine érudition – ce qui me fait sourire – alors que parfois je ne fais qu’étaler en très mince couche sur la tartine du web le peu de confiture culturelle dont je dispose.

Des Flamands – accent anversois ou waaslandien mal contenu – ont voulu que Christine explique pourquoi elle me traite sans cesse d’embetânterik.

Certains savaient même que mon « Eglise de Coume Majou 2008 », un Côtes-du-Roussillon de bonne facture, avait été retenue pour participer aux sélections désignant la bouteille officielle du Concile Vatican III que tout le monde annonce comme imminent. Ceci me rend particulièrement fier, d’autant que l’annonce m’en a été faite – bien avant qu’à Marie – en ce jour de Pentecôte, alors que je quittais le Cénacle du Rec d’en Cruels avec quelques amateurs de bon vin.

 

Je suis sûr que cette nouvelle ravira Hervé,

lui qui se trouve en communion permanente avec l’église,

et sous ses deux espèces: vineuse et conciliaire !

 

 

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