OH, CASSÉ !

 

 

Telle fut ma réflexion – désolée – en retrouvant dans le tiroir où je le range un de mes Laguiole préféré.

 

 

 

J’ai retouché la photo que le net vient de me faire parvenir pour vous montrer la beauté du motif obtenu pour ce Damas « mosaïque ». Par contre, les détails du manche n’apparaissent pas bien.

(N'oubliez pas de cliquer sur l'image pour l'agrandir)

 

En effet, la plaquette de gauche était toute ébréchée à sa partie distale : une chute certainement. Je ne perds pas mon temps à en chercher le coupable, c’est futile et ne fait pas avancer le Sandvik ! J’ai tenté par deux fois de limiter la catastrophe : avec une colle à deux composants et ensuite avec de la « pâte à bois ». Peine perdue, la réparation ne tient pas sur la platine en acier inoxydable.

Donc, la Coutellerie de Laguiole, famille Durand, m’a repris ce bel objet en atelier et nous avons décidé d’y ajouter des mitres de queue pour la solidité. En outre, j’aurai ainsi l’impression d’avoir un « nouveau » couteau. Il s’agissait effectivement d’un « plein manche » en ébène, certes très élégant mais on sait que cela le rend plus vulnérable en cas de chute.

 

- Tant qu’on y est, c’est-y qui donc, ces Durand ?

 

Il s’agit – actuellement – de deux frères qui ont pris la relève de leur père Honoré Durand. Enfin, c’est ce qu’on dit car le papa, pourtant retraité et coureur automobile amateur mais passionné et féru, se croise encore fréquemment dans les locaux principaux de la forge et le « show-room » sur la Z.A. au-dessus du foirail. L’exploitation est une des deux seules à conserver une forge et un forgeron sur le site du village, même si leur artisan précédent, Yves, un expert en acier de corroyage, est parti à la retraite et fut difficile à remplacer. Quand ce n’est pas à l’autre bout du monde, la majorité des Laguiole sont fabriqués à Thiers, ou alors simplement assemblés dans l’Aubrac - ce qui n’est déjà pas si mal – au départ de pièces réalisées dans le Forez. Entre les couteliers, le personnel commercial et autre, les Durand emploient souvent plus de 30 salariés : la géométrie de la société varie toutefois au gré de l’évolution du marché. En période de crise, les touristes achètent moins de couteaux, et restent en outre dans une gamme plus courante.

 

Depuis la fin du millénaire précédent, ils réalisent les couteaux qui coupent ma viande et ... celle des amis et personnages importants du Domaine de la Coume Majou. J’ai en effet commandé une série de couteaux pliants numérotés où l’abeille représente le logo de la Coume Majou, aux manches en bois de vigne ou en bois de cade. Parmi les « bénéficiaires », vous retrouvez 5 restaurateurs de grande qualité (dont un japonais et une Lady-Chef), 2 sommeliers belges (ou presque), un directeur de cave coopérative (si si), un membre éminent de Slow-Food (hors de France), 3 amis locaux, 4 amis belges (tous médecins) et une amie qui l’est presque (belge, je veux dire, pas médecin), un employé de l’INAO (mais qui ne l’a pas reçu en raison de sa qualité professionnelle) et enfin, mon toubib dans le village.

En sus, de temps à autre, une pièce de collection échoit à un membre de ma famille.

 

 

Mon tropisme pour le couteau de Laguiole remonte à l’année 1996.

Je vous expliquerai son cheminement en plusieurs épisodes,

car ils sont parsemés d’anecdotes amusantes.

Mais en voilà assez pour cette fois.

J’irai récupérer celui-ci lors d’un prochain passage en Aubrac.