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Les eaux du Lot en crue charrient de la boue rouge
Les eaux du Lot en crue charrient de la boue rouge

On vous l’avait bien dit : nous ne sommes pas de très bons commerçants. Pour cette raison, le Domaine de la Coume Majou s'est trouvé de BONS agents en Belgique - même si du côté d’Anvers et du Limbourg nous avons encore un petit « trou ».

 

 

En France, Christine ne se réserve que des restaurants qui font passer la qualité et l’authenticité avant le business pur. Cela prend un peu plus de temps, ils ne sont pas la majorité, mais au moins nous pouvons être fiers de leur confiance et eux savent proposer nos produits avec enthousiasme.

C’est dur de préférer le verbe « être » au verbe « avoir » : mais cela, on l’a découvert bien avant moi.

 

Or donc, je vais cette fois vous dire beaucoup de bien d’un concurrent potentiel, et non pas d’une vénérable bouteille de toute façon introuvable, comme je le fais si souvent dans mes KIMAPLU.

 

De 1988 à 1993, j’animais « avec l’ami Jojo et avec l’ami Pierre », non, en fait avec le tandem Jean-Luc Golinvaux / Marc Deconinck d’un côté, qui nous servaient de contrepoids amitieux, et avec les Drs William Druez et Michel Ingels de l’autre côté, mes comparses, un club oenophile qui s’occupait de groupage de vins fins en provenance de France. Il s’agissait de « Les Amis du Vin», une s.c. à présent dissoute. Pour le Quercy, c’était dans la famille Jouffreau et dans la famille Couture que nous nous fournissions.

 

Comme je vous l’exposais récemment (ICI), les pneus de la fidèle fourgonette de Christine ont perdu encore un peu de gomme sur la rive gauche du Lot la semaine dernière et nous nous sommes arrêtés à Rivière-Haute (commune d’Albas) pour une dégustation impromptue, au Château Eugénie, juste avant la fermeture du caveau. Sous la conduite de l’épouse de l’électricien du village – si je me souviens bien – qui avait la charge (normal pour une femme qui compte en ampères/heures) du point de vente, nous avons passé en revue les cuvées de Cahors que je connaissais déjà :

. la Cuvée Tradition, malbec et merlot, pas de passage en bois neuf : un Cahors classique, de bonne facture et « solide », provenant des terrasses alluviales et du pied de coteau. Nous avons dégusté le 2006, je crois.

. la Cuvée « de l’Aïeul », malbec et tannat cette fois, avec élevage de 18 mois en bois, dont 1/3 de fûts neufs : nous avons vu le 2006 et le 2008, tous deux fort élégants. Le plus âgé a digéré sa planche et, s’il pourra encore se garder « un peu » (10 ans à mon avis si le satané bouchon ne le trahit pas), il se boit déjà fort bien. Le 2008 a « de la marge » et le bois se ressent encore en finale, sans toutefois marquer de vanille la palette aromatique ... Tant mieux !

 

Par après, à ma question naïve – vous savez que les « ténors » communiquent à présent sur « le vin noir de Malbec » après avoir boudé pendant 30 ans ce magnifique cultivar – qui s’enquérait de l’existence d’une cuvée 100 % cot, on m’a fait voir avec une juste fierté la « Cuvée Haute Collection », normal dans la famille Couture ! Et j’ai craqué, oui, moi, l’anti-bois neuf ! Les hautes terrasses du Lot fournissent les ceps ; le soleil quercynois donne des grappes mûres et les barriques neuves permettent aux frères Couture – je rencontrais surtout l’aîné, à l’époque, qui doit bien être aux alentours de l’âge de la retraite à présent – de domestiquer les tannins du cépage.

Le 2006 – j’en ai acheté quelques bouteilles et en aurais pris plusieurs caisses si je n’étais pas un « pôvre vigneron » - m’a charmé par la puissance de son milieu de bouche et le feutré de sa finale. Le nez est encore fermé mais une heure de carafage devrait arranger cela.

On a également dégusté le 2008, sans doute un poil plus concentré mais qui doit impérativement attendre.

 

Je vais vous exposer mon plan : quand nos petits Coume Majou auront atteint toute la notoriété que j’espère mériter – nous sommes en bonne voie, sans modestie feinte – j’échangerai quelques cartons (pas de caisse bois pour le modeste vignoble de l’Agly) de mon vieux carignan ou bien du Casot contre ce velours cadurcien. Malheureusement, l’échange de vins, si fréquemment pratiqué jadis entre vignerons, s’observe de moins en moins. Même plus, un collègue qui me le proposait voulait qu’on tienne compte de la valeur de vente des bouteilles. Comme mes rouges affichaient un tarif plus élevé que ses blancs (rendements différents), il m’a été facile de refuser cette combine : ce fut bouteille contre bouteille. Pour moi, il en sera toujours ainsi.

 

A peine plus loin sur la route, et alors que le soleil commençait à décliner lentement sur le Causse – on est « dans le nord » - j’ai essuyé une grosse déception. A la fin des années ’80, c’est Jean Jouffreau qui m’avait piloté au fil des vieux ceps – certains encore greffés sur des pieds d’herbemont en 1885, juste après les destructions phylloxériques. Je me souvenais d’une vigne entourée d’une haie dense (du buis, je crois), s’élevant en pente douce vers les bâtiments du Clos de Gamot. Or, j’ai bien retrouvé un carré de TRES vieux ceps, qu’on venait de tailler à en juger par les « p’tits ritchitchis » de sarments qui commençaient à monter, prenant naissance sur des troncs au diamètre énooooorme, recouverts d’un lichen vert, mais il y a des parcelles en friche tout autour et les dimensions me sont apparues plus modestes que dans ma mémoire. Vous savez, tous les VC embellissent le passé. Les bâtiments, pourtant chaulés, aux volets mi-clos, paraissent tristes dans ce Prayssac .... d’après l’heure de fermeture.

 

C’est à présent une des filles de Jean Joufreau qui a repris le flambeau,

avec Yves Hermann qu’on rencontrait souvent au gré des salons viticoles.

Comme je termine mes Clos de Gamot 1990, il faudra que je leur rende

une petite visite lors d’un prochain passage –

nous développons notre clientèle en pays gascon et/ou aquitain.

Je suis sûr qu’ils me rendront le sourire.

 

 

 

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