UN AVEU

 

 

 

 

 

 

Léon n’aime pas trop le cinéma. Il m’inspire trois commentaires néanmoins.

 

 

 

Lisez-les jusqu’à la fin, même si vous êtes en désaccord avec mon entame. Je suppose que cela sera souvent le cas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1) Je ne pense pas m’être assis cent fois dans une salle obscure depuis que je suis en vie (il y a presque 56 ans pourtant), si on excepte le ciné-club de mes études secondaires. Or il faut inclure dans ce nombre les « Harry Potter » auxquels ma fille m’a emmené et quasiment tous les ... James Bond. Je l’avoue sans honte.

 

Par contre, je visionne pas mal de cassettes vidéo (des DVD maintenant, on vit avec son temps). Tout comme Trevor Horn, je ne leur en veux pas d’avoir tué les vedettes de la radio.

 

Il y a eu 210 millions d’entrée dans les salles françaises en 2011 : un chiffre record dépassant tout ce qu’on avait enregistré depuis 45 ans. Dans le nombre, la majorité des films sont américains, mais 40 % du marché revient à la France néanmoins.

Je ne suis pas sociologue – qu’est ce que cela veut dire d’ailleurs ? – mais je pense que deux ou trois explications existent à cette prédilection : la pauvreté de l’offre alternative, la morosité ambiante et le genre même de ce passe-temps.

 

. Pauvreté de l’offre alternative : les sports professionnels ne brillent pas particulièrement en France pour l’instant, les places de théâtre coûtent de plus en plus cher, les concerts aussi et la lecture intéresse de moins en moins de monde.

 

. Morosité ambiante : la situation politique et économique incite à du divertissement et la précarité de l’emploi en laisse le temps.

 

. Typicité du passe-temps : il s’agit de l’occupation passive par excellence, augmentée de la possibilité de s’empiffrer de pop-corn. Ce n’est plus la télévision qu’il faut considérer comme le « petit écran » du cinéma, mais le cinéma qui est une télévision de très grand format.

 

 

2) Le Festival de Cannes se termine.

Je ne l’ai évidemment pas suivi et m’interdirai de voir la Palme d’Or, tout comme je ne feuillette pas les prix littéraires, au risque de me priver d’un véritable chef d’oeuvre de temps à autre.

 

Par contre, les bribes qu’on capte ça et là aux « nouvelles » (noticias) m’irritent de plus en plus. Il ne s’agit vraiment que de poudre aux yeux et le schéma est le même que pour les grands prix de formule un, par exemple. On « crée » un événement à grand renfort de publicité et en rameutant des journalistes « spécialisés » dont l’utilité sociale est nulle et la qualification douteuse. On dépense des fortunes en strass et en paillettes et on crée une pollution atmosphérique majeure autour de quoi ? Rien : un rassemblement de gens sans importance ni talent – le cinéma n’est certainement pas le septième art, ni un art tout court – qui vivent en vase clos. Rien que les milliers de litres de kérosène brûlés pour emmener les participants vers la Côte d’Azur me font déjà frémir.

 

Et qu’on ne vienne pas me parler des emplois « créés » par l’industrie du cinéma. Tout d’abord, l’énorme majorité du financement transite par les U-S of A ou bien y aboutit et ensuite, cette masse monétaire pourrait utilement être consacrée à autre chose, sans créer un « vide » pour autant.

 

Je sais qu’on peut étendre cette considération à beaucoup d’autres activités humaines, et même à la production de vin dans une certaine mesure. Toutefois, en ce qui concerne le cinéma, la médiocrité des résultats, les sommes colossales mises en oeuvre et la fatuité de l’énorme majorité des « acteurs » (comédiens, cinéastes, agents ...) m’irritent au plus haut point.

 

 

 

3) Louis de Funès.

Ici, je vais sans doute vous surprendre : j’adorais ce monsieur. Pourtant, il existe à mes yeux trois catégories de productions où on le retrouve, bien distinctes :

 

. les séries ou films burlesques du genre Fantomas, les Gendarmes, Le Petit Baigneur etc .... que je ne goûte que très moyennement. Ce sont des pantalonnades « à la française ».

 

. quelques apparitions théâtrales où il fut réeellement excellent : l’Avare, Pouic-Pouic ...

 

. une série de films, comiques ou grotesques pourtant, mais où son propre pouvoir nostalgique, tendre ou rêveur crêve aussi l’écran. Dans presque tous ces cas, il donne la réplique à un GRAND du cinéma : la Grande Vadrouille, la Folie des Grandeurs, l’Aile ou la Cuisse, le Grand Restaurant et, récemment pour moi .... la Soupe aux Choux. On y vide des canons et, moins bien à propos, du "perniflard".

 

Je n’ai acquis cette galette que la semaine dernière, pour 5 euros, mais en connaissais évidemment quelques extraits. En plus du clown génial, un Carmet exceptionnel et un Villeret excellent (il l’a toujours été) m’ont suspendu à leurs lèvres et je suis devenu le « Glaude » de Christine pendant tous ces derniers jours. Merci, messieurs, pour cet adorable divertissement ...... Gleugleugleugleugleu !

 

 

 

Enfin, depuis qu’il avait accédé à la charge suprême pour un quinquennat, Christine et moi trouvions que M. Sarkozy incarnait à merveille

 une espèce de sosie de Louis de Funès, version hypocrite.

Ce s’rait-y pas un’ ch’tite nouvel’ carrière pour lui, da ?

 

 

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Commentaires: 2
  • #1

    David Cobbold (dimanche, 27 mai 2012 08:33)

    Bien d'accord sur La Soupe aux choux et un peu sur de Funès et pas mal sur le reste. Allez le Glaude !

  • #2

    Luc Charlier (dimanche, 27 mai 2012 22:42)

    Thank you for your appreciation, David.
    We both love France, and the live we live here. Still, why can’t they be a it more persistent, less superficial, and less “politically correct” ? The US of A and France have a lot in common: not food, thank God.
    Today, the third “modern” Amorioles took place : a great event. We served 9 x 50 cl of Maury – roughly 100 citizens (1 American photographer, 1 Polish girl, 4 Belgians ...) and enjoyed every minute of it.
    Last week, Christine “hooked” another 10 top restaurants, amongst which a few Michelin-rated people. And we made friends. Around May 10 th, we’ll be scrutinizing Paris, and scouting the “Ville Lumière”. YOUR help will be appreciated !