UN PASSAGE DE FLAMBEAU RÉUSSI

Le Mas des Baumes, côté cour et côté jardin, avec Laurent Szostak (et son ex-patron) en médaillon
Le Mas des Baumes, côté cour et côté jardin, avec Laurent Szostak (et son ex-patron) en médaillon

Une journée faste,

malgré mon petit

coup de gueule

grognon sur la fin.

En effet, nous allons faire le récit de la journée à

rebrousse-poil : elle fut héraultaise en totalité.

  Sur le chemin du retour, j’entends massacrer

(Nostalgie est l’émetteur responsable de cette mise sur les ondes ) une de mes chansons préférées de Serge Gainsbourg, la Javanaise.

Et par qui ? Par un individu pourtant doué d’une belle voix, capable de chanter en plusieurs langues. Il l’interprète version Bel Canto, sur un rythme lent et pompier, pire que si c’était Guy Marchand, avec des orchestrations menthol-vanille épouvantables.

 

 

En plus, le monsieur est un fraudeur du fisc de première catégorie, un geignard comme pas deux et fut un pote de Jean-Philippe Smet : tout pour me plaire.

Vous aurez reconnu M. L Pagny.

 

Cela n’a pas suffi pour me gâcher la journée. Nous sommes allés en fin de matinée livrer un client qui nous tient à coeur depuis le début. Or, il faut en avoir, du coeur, pour le dénicher, puis pour y monter. Je vous explique : vous quittez Montpellier par la route de Ganges – c’est facile, il n’y a qu’à suivre le tramway. Quand vous arrivez à hauteur de Notre-Dame de Londres, commencez à faire attention, d’autant que la beauté du paysage de ce piémont du Pic Saint-Loup distrait constamment le conducteur. Vous devez suivre « Ferrières-les-Verreries », ainsi appelée car le sable (silice) du sol, la présence de bois pour fournir le combustible et l’impossibilité d’autres activités dans cette garrigue déserte avaient transformé la zone en grosse productrice de verre. On trouve d’ailleurs encore de nombreux vestiges de cette activité d’antan, bien mis en valeur sur plusieurs sentiers balisés.

 

Christine m’avait donc offert un séjour de 24 heures au Mas des Baumes

– car c’est de cette belle propriété qu’il s’agit - pour fêter mon anniversaire en 2010. On avait eu droit à la plus belle chambre (un petit gîte en fait) et le repas du samedi soir avait été préparé « à quatre mains » - comme les premiers accouchements que j’ai eu le bonheur de faire sous la conduite experte du Dr Greindl ... fin 1980 – par le chef Eric Tapié et son second, Laurent Szostak, qui travaillaient à l’unisson. Depuis lors, M. Tapié est allé ouvrir un autre restaurant dans l’Océan Indien, laissant en toute confiance les clés à Laurent et à sa femme.

 

Et alors ? Alors, hormis la « patte » qui sera forcément parfois un peu différente, pour moi rien n’a changé. Le cadre reste aussi somptueux – la partie hôtellerie s’est même enrichie de deux dépendances entièrement rénovées pour servir de gîtes « moyen séjour » (à la semaine). L’accueil reste à la fois chaleureux – on retrouve de temps à autre Monsieur Tapié père qui vient donner un coup de main ... et sans doute faire son rapport au fiston – et professionnel. On se sent bien d’emblée, même en tant que « fournisseur ». Et puis, on y mange toujours aussi bien. Comment est-ce que je le sais ? Nous avons joué au « uninvited guest » ce midi.

 

Comme je l’ai déjà répété 20 fois, je ne suis pas critique gastronomique et les longues descriptions alambiquées des plats ne sont pas mon fort. Je vais simplement vous dire que, une fois de plus, je souhaitais du poisson. Nous avons reçu – et le terme est propre car je ne l’ai pas retrouvé au moment de l’addition, même en cherchant bien avec la serveuse, aussi atttentive que moi – un magnifique filet de bar (deux en fait) « en barigoule » comme on dit chez nous, ou bien « à la barigoule ». Il en existe plusieurs variantes mais, en gros, cela signifie accompagné d’artichauts revenus dans l’huile d’olive avec des petits oignons jeunes et – souvent mais pas obligatoirement – du fenouil.

 

Une chose qui change, par contre, c’est la carte des vins. La femme du chef l’a prise en main et « la fait tourner ». Nous avions l’habitude de fournir de l’Eglise de Coume Majou, version 2006, la Cuvée Miquelet et notre Maury. A présent, ce sera le Rosé de Coume Majou 2011, l'Eglise en 2008 (plus "Majou" que l'autre millésime, avec un peu plus de grenache et au gaz carbonique moins présent) et le nouveau VDN Rivesaltes, le Grenat de Coume Majou 2010.

 

Si vous souhaitez un week-end de plénitude sereine, de belles balades et de gastronomie dans la région du Pic, en amoureux ou en famille, je pense que c’est vraiment là où vous devez poser vos valises. En plus, le calme y est total et la pollution lumineuse inexistante la nuit : emportez votre téléscope si vous êtes des astronomes amateurs.

 

Reprenant le « flash-back » du court métrage de la journée, on se retrouve sur le coup de dix heures du matin avec M. Y Kherachi, le sommelier responsable des caves des frères Pourcel, qui nous reçoit deux fois l’an au Jardin des Sens, à deux blocs résidentiels du quartier du Corum de Montpellier. Nous avions eu le bonheur d’être « vigneron du mois » à la fin 2010 et de voir notre Eglise de Coume Majou 2006 figurer sur le lunch de midi en novembre et en décembre cette année-là.

 

A présent, vous trouverez à la « grande » carte

et la Cuvée Civale 2011, le Blanc de Coume Majou 100 % macabeu,

dans son élégante bouteille allongée au bouchon en verre,

et La Loute de Coume Majou 2010, issue de carignans presque centenaires !

 

En somme, comme avec l’ami Ricoré,

ce fut une TRÈS belle journée !

 

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Centrifugal Juicer (jeudi, 25 avril 2013 08:00)

    This is an excellent blog post! Thanks for sharing!