LE ROSÉ DE LA COUME MAJOU

Un peu, beaucoup, tendrement ....
Un peu, beaucoup, tendrement ....

 

 

Tout le monde parle du rosé pour l’instant.

D’après notre ami Hervé Lalau, un journaliste bien accrédité et qui vérifie ses sources,

27 % des vins achetés en GD appartiendraient à cette catégorie, en France.

Et comme 90% des vins achetés par les particuliers proviennent de là ....

En outre, la France est le premier producteur mondial de vin rosé, avec 6.5 millions d’hl en 2010 (source OMV).

 

 

 

 

A la Coume Majou, nous en produisons « just short of 15 hl ». Il s’agit cette année du Rosé de Coume Majou, comme chaque année, mais aussi d’un rosé de la Coume Majou, essentiellement : l’article a son importance. En effet, il provient intégralement du haut de la parcelle de syrah que j’exploite sur ce lieu-dit, berceau de mon domaine. On l’a vendangée début septembre, pressurée immédiatement et, miracle, la fermentation n’a pas pris 80 jours comme les autres années mais s’est terminée gentiment, sans sucre résiduel et sans enclencher de malo,

« à s’n aise » dans des délais raisonnables.

 

Le vin est d’une robe cerise clair, bien brillant. On l’a collé doucement et il a subi une filtration soigneuse avant la mise, pour ne pas devoir le sulfiter outre mesure, mais un rosé doit être limpide, selon moi.

Son nez, sur le fruit rouge comme il sied à la syrah, ne présente aucun caractère de « bonbon anglais » (amylique en jargon de spécialistes) et pas la moindre trace d’oxydation.

En bouche, un « 12 degrés » gentil vous donne un peu de volume, sans brûlant, et la finale n’a aucune aspérité tannique. Le yeux fermés, on pourrait le prendre pour du blanc.

 

Je l’ai fait goûter à un des sommeliers du sud de la France avec qui nous nous entendons le mieux, alors que nous nous voyons une fois l’an seulement :

Yannis Kherachi. Je fais l’effort de toujours accompagner Christine à cette occasion. En effet, cet homme jeune encore (1975) est responsable de la cave des frères Pourcel, en France mais aussi outremer, et il prend avec nous le temps de déguster à son aise, dans un local à part, et toute la gamme. Il prend aussi le temps de faire du sport et de s’occuper harmonieusement de sa petite famille, qui s’est agrandie cet hiver.

Il nous fait généralement des commentaires détaillés, argumentés et explique ce qu’il ferait des vins, ou bien pourquoi il les aime moins, le cas échéant. Devant ce rosé – il avait dégusté les deux millésimes précédents – il a eu l’air étonné, puis intrigué et enfin amusé. Il prétend que sa robe fait attendre quelque chose de tannique, presque dur, avec un poil d’amertume alors qu’en fait le vin est fruité, léger, gouleyant et à la finale élégante.

 

Pour moi, dans son intensité, la robe est un accident de vinification, pas un critère en soi. Bien sûr, on la veut limpide et de couleur vive (pas marron ni grenat), mais le reste .... Ma clientèle n’insiste pas sur la nécessité à ce qu’elle soit aussi pâle que faire se peut.

 

Par contre, notre amie Céline Pascal, au Domaine Le Galantin à Bandol, a été jusqu’à acquérir un système très performant (et coûteux) de refroidissement de la vendange, qui ne sert qu’à cela, comme beaucoup d’autres propriétés varoises. Elle élabore des rosés (mourvèdre, grenache, cinsault généralement) subtils et gourmands mais pense, en plus, que les clients les veulent presque incolores. Il s’agit d’un conduit au travers duquel transite le raisin et qui permet au passage d’abaisser drastiquement la température des baies à pressurer, extrayant ainsi très peu de couleur. Enfin, c’est ce que j’ai compris, je ne l’ai pas vu à l’oeuvre.

 

Ici, clair ou pas, le rosé semble plaire à nos clients

 et sa niche dans ma cave diminue à vue d’oeil.

Je ne m’en plains pas.

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0